Fiche Spectacle
Théâtre
THéâTRE
El Machina
Abdelkader Alloula
Contributeur(s) : Nacera Belaza, Ziani-Chérif Ayad

Français

D’après Abdelkader Alloula
Adaptation et mise en scène de Ziani Chérif Ayad

Création La Criée, novembre 2006

D’après « Zenouba », 3ème tableau « Les Dires » de Abdelkader Alloula, dans la trilogie Les Généreux, édité chez Actes Sud.


Adaptation : Chérif Ayad Ziani
a collaboré à l’adaptation : Azreki Mellal
Distribution: Rihab Alloula (Algérie)
Mohamed Bouallag (Algérie)
Djahid (Algérie)
Larbi Bestam (Algérie)
Conseiller littéraire : Bénamar Médiene (Algérie)
Traduction : Mourad Senouci (Algérie)
Costumes et accessoires : Mustapha Flici (Algérie)
Lumière : Eric Soyer (France)
Chorégraphie : Nacera Belaza (France)


El machina, c’est le train qui emmène Zenouba, une fillette de 12 ans atteinte d’une maladie incurable, en vacances chez son oncle Djillali. C’est un temps suspendu au cœur de son intimité et de celles des autres passagers. Une invitation à découvrir l’univers des petites gens d’Abdelkader Alloula, happés par la tragédie de leur pays, une décennie noire qui jeta tant de gens sur la route. C’est l’histoire d’une Histoire faite avant tout de plein de petites histoires, guidée par les voix des meddahin, maîtres et témoins du sens du récit.

Cette première mise en scène au sein d’El Gosto Théâtre permettra de transmettre l’essentiel de la dramaturgie et de l’esthétique d’Alloula. Ziani composera son propre rythme dans l’espace d’une chevauchée à trois mouvements qui se répondent et s’interrogent : le huis clos des personnages dans un compartiment, l’enroulé-déroulé de la narration, les saccades du train en marche. Le meddah syncope le récit et donne sens à l’histoire et au rapport ambivalent qu’il a avec l’histoire : il s’y confond et s’en écarte pour le dire, invite le public à tenter de comprendre avec lui la tragédie de son pays.

Abdelkader ALLOULA :
« Nous avons besoin de rire en ces temps sombres » disait en 1993 Alloula au public qui venait voir son adaptation d’Arlequin. L’Algérie rentrait dans la folie meurtrière. Il est assassiné en 1994 par les islamistes.
Auteur, acteur, metteur en scène, Alloula a vécu toute sa vie pour le théâtre. Il est l’auteur algérien qui a le mieux réussi l’alliance entre une culture populaire vivante et subversive avec ses codes de langage, de gestes, de postures du corps, de sonorités vocales et musicales et les modes d’expression théâtraux modernes. Sa capacité à assimiler les réalités complexes du théâtre universel contemporain qu’il soit expérimental, avant-gardiste, populaire ou traditionnel, tout en étant à l’écoute de sa société et de ses gens, fait de Alloula l’une des références majeures de l’histoire contemporaine du théâtre algérien.

Introduction / communiqué
El Gosto Théâtre (Alger) et Système Friche Théâtre (Marseille), avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, vous proposent de découvrir le spectacle El Machina, mis en scène par Ziani Chérif Ayad, adapté d’un texte du dramaturge algérien Alloula, assassiné en 1994. Vingt et une représentations seront jouées en région PACA entre novembre et décembre 2006, à Marseille, Port-de-Bouc, Carros, Grasse et Apt.
Ce spectacle est présenté dans le cadre d’un projet de fondation d’un théâtre arabe contemporain à partir d’Alger et de Marseille, initié par El Gosto Théâtre, opérateur indépendant fondé par Ziani à Alger, et accompagné par la Friche Belle de Mai (Système Friche Théâtre) depuis 2005.
Créer un répertoire théâtral contemporain arabe, faire connaître ces dramaturgies en arabe et en français à un large public sur chaque rive, promouvoir les échanges artistiques entre le monde arabe et l’Europe, soutenir l’émergence de nouvelles écritures théâtrales et de jeunes artistes : autant d’objectifs auxquels nous tentons de répondre à travers la création, la diffusion de spectacles, les résidences d’auteur, l’édition, la formation.
Le Gosto jette l’ancre simultanément à Marseille et à Alger pour « dire » la parole des auteurs algériens, maghrébins et arabes, une poésie qui a encore, et à ce jour, du mal à se libérer parce que les faiseurs de théâtre sont et resteront les témoins sans concession de leur époque et de leur société. Leurs paroles fortes, passionnées, sarcastiques transpirent les luttes de leur peuple, la culture de leur société, l’histoire de leur civilisation et la richesse du langage métaphorique des petits gens qu’ils mettent en scène.
Nous commençons cette aventure artistique avec Abdelkader Alloula, dramaturge algérien, son théâtre s’inscrit dans ce mouvement sinueux de la conscience dans le tempo de la langue syncopée par des retournements abrupts de situation, de l’absurde, la démission, l’humour, et des paroles de poésie et de chants qui rythment l’ensemble de son œuvre.
« El machina » (le train), d’après Zenouba, la fille de Bouziane le veilleur de nuit, de Abdelkader Alloula, est l’histoire d’une petite fille « aux yeux couleur cannelle » qui porte en elle tous les signes de la condition humaine : force morale et vulnérabilité, ténacité et générosité spontanée, lucidité, souffrance et poésie.
C’est un personnage météore dans le théâtre alloulien , une féminité magnifique et représente des terriens algériens qui vivent encore si difficilement sur leurs terres. Zenouba signale que la féminat algérien est une puissance de l’espoir, un avenir possible contre tous les dévoreurs du présent.
Ziani Chérif Ayad

P.S Alloula est assassiné le 10 mars 1994 , toute la ville d’Oran, sa ville , devient ce jour une immense scène sur laquelle se joue le dernier acte d’une tragédie et l’ultime salut rendu à celui qui n’a jamais cesser de parler des hommes aux hommes.
Partager :