Fiche Personne
Théâtre
Cinéma/TV
Danse
Gervais Nombré
Metteur/se en scène, Acteur/trice, Directeur/trice artistique, Chargé/e des relations publiques
Burkina Faso
Français
Gervais Nombré est un homme de théâtre, polyvalent et prolifique. Cet artiste, autodidacte et réservé, participe à de grands projets de sensibilisation.
Il est né en 1969 à Zorgho, dans le Centre Est du Burkina Faso, a passé toute sa jeunesse à Bobo Dioulasso. Pendant la révolution de 1984, il comprend que le théâtre peut participer à l’émancipation de son peuple. « Je dois mon engagement à deux personnes qui ont énormément compté pour moi : Thomas Sankara, qui m’a fait comprendre qu’il était indispensable de prendre son destin en main, et le musicien burkinabé Ousmenez qui m’a encouragé à persévérer dans ma détermination à faire du théâtre ».
Dès 1986, Gervais Nombré est membre de la troupe « Ouezzin ». En 1992, il crée sa propre compagnie : « Sanyon ». Directeur artistique, il allie ses fonctions administratives et son travail de comédien, de formateur, de réalisateur. En 15 ans, il a joué dans neuf créations avec plus de 1000 représentations au Burkina Faso. En tant que metteur en scène, il a produit huit spectacles dont « Héritage », « Le mal du siècle », « Les hommes d’aujourd’hui ».
Les thèmes abordés sont engagés : l’analphabétisme, la lutte contre l’excision, le recul de la pauvreté : « ? autant de thèmes qui touchent tout le monde. C’est pour cela que nous n’hésitons pas à sortir des villes pour aller à la rencontre d’une population qui ne vient pas forcément dans les salles de spectacles ».
L’injustice, l’intolérance, l’exclusion, c’est ce qui met Gervais le plus en colère. Il aime les rôles d’opprimés, ou se mettre dans la peau des enfants avec qui il se sent vraiment à l’aise : « Les enfants sont mes grands amis, dans mon quartier, dans ma troupe. J’aime énormément travailler avec eux. Je suis sensible à leur innocence et à leur franchise. Les adultes sont souvent faux? ». Et les adultes ne lui ont pas fait de cadeaux. Gervais répond, philosophe : « Quand on tombe dans la vie, il faut toujours savoir se relever? ».
Dès qu’il se sent à l’aise, Gervais Nombré est intarissable sur ses projets, ses ambitions. Son rêve, c’est de mettre en scène 40 comédiens sur un thème engagé. Mais son prochain projet, c’est de monter « Georges Dandin », de Molière, en Dioula et en Mooré, s’il vous plaît ! « Molière, c’est un langage universel, des réalités quotidiennes qui ne vieillissent pas, des thèmes qui touchent tout le monde, même ceux qui ne parlent pas français ».
« La culture, c’est le ciment d’un peuple. C’est elle qui peut, un jour, lui rendre sa liberté ».
Gervais Nombré est un artiste, libre comme l’oiseau, auquel il s’identifie souvent.
Interview réalisée par Patrick Karim Namoano
source du : site du CCF Henri Matisse (Bobo-Dioulasso)
Il est né en 1969 à Zorgho, dans le Centre Est du Burkina Faso, a passé toute sa jeunesse à Bobo Dioulasso. Pendant la révolution de 1984, il comprend que le théâtre peut participer à l’émancipation de son peuple. « Je dois mon engagement à deux personnes qui ont énormément compté pour moi : Thomas Sankara, qui m’a fait comprendre qu’il était indispensable de prendre son destin en main, et le musicien burkinabé Ousmenez qui m’a encouragé à persévérer dans ma détermination à faire du théâtre ».
Dès 1986, Gervais Nombré est membre de la troupe « Ouezzin ». En 1992, il crée sa propre compagnie : « Sanyon ». Directeur artistique, il allie ses fonctions administratives et son travail de comédien, de formateur, de réalisateur. En 15 ans, il a joué dans neuf créations avec plus de 1000 représentations au Burkina Faso. En tant que metteur en scène, il a produit huit spectacles dont « Héritage », « Le mal du siècle », « Les hommes d’aujourd’hui ».
Les thèmes abordés sont engagés : l’analphabétisme, la lutte contre l’excision, le recul de la pauvreté : « ? autant de thèmes qui touchent tout le monde. C’est pour cela que nous n’hésitons pas à sortir des villes pour aller à la rencontre d’une population qui ne vient pas forcément dans les salles de spectacles ».
L’injustice, l’intolérance, l’exclusion, c’est ce qui met Gervais le plus en colère. Il aime les rôles d’opprimés, ou se mettre dans la peau des enfants avec qui il se sent vraiment à l’aise : « Les enfants sont mes grands amis, dans mon quartier, dans ma troupe. J’aime énormément travailler avec eux. Je suis sensible à leur innocence et à leur franchise. Les adultes sont souvent faux? ». Et les adultes ne lui ont pas fait de cadeaux. Gervais répond, philosophe : « Quand on tombe dans la vie, il faut toujours savoir se relever? ».
Dès qu’il se sent à l’aise, Gervais Nombré est intarissable sur ses projets, ses ambitions. Son rêve, c’est de mettre en scène 40 comédiens sur un thème engagé. Mais son prochain projet, c’est de monter « Georges Dandin », de Molière, en Dioula et en Mooré, s’il vous plaît ! « Molière, c’est un langage universel, des réalités quotidiennes qui ne vieillissent pas, des thèmes qui touchent tout le monde, même ceux qui ne parlent pas français ».
« La culture, c’est le ciment d’un peuple. C’est elle qui peut, un jour, lui rendre sa liberté ».
Gervais Nombré est un artiste, libre comme l’oiseau, auquel il s’identifie souvent.
Interview réalisée par Patrick Karim Namoano
source du : site du CCF Henri Matisse (Bobo-Dioulasso)
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