Murmures

Essoré ? le Lavoir Moderne Parisien ? Autant censurer Zola et Jaurès…
mars 2012 | Faits de société | Théâtre | France
Source : communiqué

Français

L’Association de soutien au Lavoir Moderne Parisien et l’association Libre Accès s’interrogent sur l’article parus le jeudi 22 mars dans les pages cultures de Libération concernant l’avenir du théâtre emblématique de la Goutte d’or à Paris. Cet article titre « le lavoir moderne parisien essoré » en annonçant la signature de vente des murs et la liquidation de la structure de gestion en place depuis 26 ans.

Nous avons appris entre temps que, malgré les vœux déposés au conseil de Paris par les partis de gauche, le droit de préemption des locaux ne sera pas exercé par la Mairie de Paris, laissant ainsi le champ libre aux promoteurs immobiliers.

En effet, l’association PROCREART à déposé un projet de rachat du bail auprès du tribunal de commerce en date du 20 mars 2012, permettant ainsi la continuité de la programmation, et attend le jugement de cession suite à la liquidation de la SARL propriétaire du fond.
Il est intéressant de noter que ce bel article de LIBERATION, une demi page avec photo, reflétant essentiellement le discours de la Mairie de Paris, jouxte une publicité pour le 104, Ete ablissement culturel de la Ville de Paris. Après renseignements auprès du service commercial du journal, nous avons appris que le coût publicitaire d’un jour pour un encart équivalent est de 12 916, 60 euros.

La Mairie de Paris instruit actuellement notre demande de subvention de fonctionnement de 80 000 euros.

A travers les colonnes de LIBERATION, le service de presse de la Mairie de Paris affirme « son attachement au lieu » et que son « aide n’a pas cessé d’augmenter ».
Merci la ville de Paris, mais nous espérons pouvoir compter sur un soutien à hauteur du projet défendu par le Lavoir Moderne Parisien. Nous appelons en ce sens la mise en place d’un comité de pilotage réunissant l’ensemble des partenaires financiers du LMP pour finaliser enfin un plan de sauvetage définitif.

Nous rappelons que cet établissement ouvert en 1986, par des habitants du quartier est subventionné depuis 2000 avec 38 000 euro, soit 0,04% de la subvention de fonctionnement du 104 (9 millios d’euros).
Revalorisé en 2012, suite à la grève de la faim de son fondateur, à 40 000 euro.
Mais entre temps, les loyers ont augmentés de 58%.
Merci la Ville de Paris.
Par ailleurs nous souhaitons rappeler que le LMP est un des dernier théâtre parisien qui fut dirigé par un artiste, Hervé Breuil, qui récemment démissionné de son poste de Directeur. Nous appelons d’ailleurs à ce qu’il en reprenne la direction. Nous voulons en finir avec « l’art mortifère » des gestionnaires, dénoncés avec virulence par Bernard Stiegler. Qui sait qu’une des premières performances d’Hervé Breuil, à 18 ans, est d’avoir sauté le mur de Berlin d’ouest en est, qui se souvient qu’Hervé Breuil du temps du rideau de fer amena sous le manteau les oeuvres cinématographiques des grands réalisateurs Polonais comme Polanski ? C’est bien un artiste qui créa ce théâtre en pleine goutte d’or il y a plus de 25 ans.
Il faut sauver le LMP et redonner sa direction à son créateur.

La journaliste précise qu’elle n’a pas pu joindre Hervé Breuil, le fondateur du LMP, quel dommage !
Nous souhaitons en conséquence que celui-ci obtienne un droit de réponse, car les services de Libération se sont contentés de demander des photos, sans questionner la direction, évitant ainsi de croiser les points de vues au mépris de toute déontologie professionnelle.

C’est une question d’éthique. Certains pensent que que le service culturelle de la Ville de Paris a été amené à réduire au silence l’Olympic-café, lieu de contre culture sensiblement impliqué dans la vie de quartier, à fermer la librairie du Comptoir Africain, diffuseur d’oralité et d’œuvres littéraires, et à s’attaquer aujourd’hui au Lavoir Moderne Parisien, moteur essentiel de la vie artistique et reflet d’une pensée libre et indépendante, créative et pertinente dans un quartier populaire.

Essoré ? le Lavoir Moderne Parisien ? Autant censurer Zola et Jaurès…
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