Murmures

Danyel Waro provoque « Une joie extatique »
avril 2011 | Divers | Musique | Réunion (La)
Source : Le Monde.fr

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De nombreuses chanteuses françaises admirent le chantre du maloya
Pour le troisième des cinq volets de sa « carte blanche », programmée jusqu’en juin à l’Auditorium du Louvre, la chanteuse et pianiste Emily Loizeau a demandé au Réunionnais Danyel Waro de venir illustrer de son chant incantatoire les images d’anciens documentaires tournés du temps de l’Afrique coloniale.
Cette invitation fait écho à celle que la Franco-Britannique, lauréate en 2009 du prix Constantin, avait faite au chanteur de l’océan Indien pour l’enregistrement de trois titres de son deuxième album, Pays sauvage. Elle témoigne, aussi, d’une admiration qui semble saisir de plus en plus de chanteuses françaises, impressionnées par l’intensité unique du chantre du maloya, ce style musical hérité des anciens esclaves de l’île Bourbon.
A priori, peu de points communs entre les complaintes et danses de transe de ce poète créole et les comptines émotionnelles d’Emily Loizeau, le country-blues revisité par Rosemary Standley au sein du groupe Moriarty, les chansons à la fantaisie rive gauche de Jeanne Cherhal ou celles, plus rock, de Marjolaine Babysidecar. Pourtant…
L’impact live de Waro a souvent déclenché le coup de foudre. « J’ai pris une claque », avoue Emily Loizeau, se rappelant un concert parisien, en 2006, dans la salle du New Morning. « Sa voix avait à la fois la pureté bouleversante d’un chant d’amour et un rapport féroce à la terre, à la réalité, tout en imposant un groove incroyable. »
Car ce rouquin aux grosses lunettes et à la crinière en pétard est une bête de scène. « Il est solaire, hypnotique, s’enthousiasme Rosemary Standley, et totalement proche de son public avec lequel il ne cesse de parler, rire, danser. C’est tellement fort que j’en ai déjà pleuré. »
Une émotion suscitée aussi par l’engagement politique et poétique de ce militant créole de la « bâtarsité ». « On sent dans sa voix une histoire individuelle et collective « , analyse Jeanne Cherhal, encore bouleversée d’avoir vu Waro chanter au petit matin, à La Réunion. « Comme un bluesman, il porte la mémoire et les souffrances de son île, mais les libère avec une joie extatique. »

Extraits d’un article de Stéphane Davet paru sur le Monde le 4 avril 2011.

Lire l’intégralité :[lemonde]
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