Murmures
L' »Airbnb des réfugiés » bientôt en France ?
septembre 2015 | | Interculturel/Migrations | France
Source : L’Obs Rue 89
Français
Face à la crise migratoire, des associations proposent de mettre en relation particuliers et réfugiés, pour héberger ces derniers.
En Allemagne, la plateforme Flüchtlinge Willkommen (Bienvenue aux réfugiés) se targue d’avoir placé 122 personnes depuis novembre dernier. La participation au loyer est assurée par le financement participatif ou via des aides publiques.En France, une application similaire est sur les rails. Elle porte un nom digne d’une série de l’été sur France 3 : Comme à la maison (Calm). L’idée émane de l’association Singa, créée en 2012. Elle consiste à mettre en relation des hôtes et des réfugiés – à distinguer des demandeurs d’asile, qui ne sont pas au bout des démarches.
Faute de trouver un logement, les réfugiés restent souvent plusieurs mois dans les Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). D’où l’idée de développer l’accueil chez des particuliers. Pour libérer de la place. Pour favoriser l’intégration. Cela fait longtemps que des organisations, plus traditionnelles, organisent cette hospitalité. En France, le réseau Welcome, lié au Service jésuite des réfugiés (JRS), est souvent cité en exemple pour son travail avec les demandeurs d’asile. Mais se pose la question des effets pervers. L’algorithme de Calm se basera sur les goûts, les objectifs professionnels, les langues parlées, etc., pour « matcher » les hôtes et les réfugiés. Ne va-t-il pas favoriser des anglophones, sachant se mettre en avant, comme lors des castings de colocation ?
Reste peut-être la question essentielle. Sous couvert d’économie du partage n’est-on pas en train d’acter, de faciliter, le désengagement de la puissance publique ?
En Allemagne, la plateforme Flüchtlinge Willkommen (Bienvenue aux réfugiés) se targue d’avoir placé 122 personnes depuis novembre dernier. La participation au loyer est assurée par le financement participatif ou via des aides publiques.En France, une application similaire est sur les rails. Elle porte un nom digne d’une série de l’été sur France 3 : Comme à la maison (Calm). L’idée émane de l’association Singa, créée en 2012. Elle consiste à mettre en relation des hôtes et des réfugiés – à distinguer des demandeurs d’asile, qui ne sont pas au bout des démarches.
Faute de trouver un logement, les réfugiés restent souvent plusieurs mois dans les Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). D’où l’idée de développer l’accueil chez des particuliers. Pour libérer de la place. Pour favoriser l’intégration. Cela fait longtemps que des organisations, plus traditionnelles, organisent cette hospitalité. En France, le réseau Welcome, lié au Service jésuite des réfugiés (JRS), est souvent cité en exemple pour son travail avec les demandeurs d’asile. Mais se pose la question des effets pervers. L’algorithme de Calm se basera sur les goûts, les objectifs professionnels, les langues parlées, etc., pour « matcher » les hôtes et les réfugiés. Ne va-t-il pas favoriser des anglophones, sachant se mettre en avant, comme lors des castings de colocation ?
Reste peut-être la question essentielle. Sous couvert d’économie du partage n’est-on pas en train d’acter, de faciliter, le désengagement de la puissance publique ?
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