Murmures

Migrants: solidarité à la frontière franco-italienne
juillet 2015 | | Interculturel/Migrations | Italie
Source : Medipart

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À Vintimille, où sont bloqués quelque 250 migrants, la solidarité est principalement italienne. Ce qui n’empêche pas la mobilisation de plusieurs associations musulmanes françaises, parfois créées ad hoc, et de nombreux dons individuels. Un objectif : offrir un moment de répit.
Trois fois par jour, des militants niçois effectuent aussi leurs rondes. L’enjeu est de repérer avant les forces de l’ordre les exilés soudanais, érythréens, afghans, etc. qui ont réussi, parfois en marchant des heures le long des voies, à franchir la frontière franco-italienne.
L’afflux a commencé en mai 2015. La Fédération des musulmans du Sud, une jeune association, sert des repas tous les soirs sur le parvis de la gare de Nice depuis sa création à l’été 2014. « Tous les jours, il y avait une soixantaine de migrants à la gare, mais la police les laissait monter dans les trains pour Paris, raconte Hubert Jourdan. Nous avons organisé des maraudes et des petits déjeuners avec plusieurs associations pour qu’ils continuent leur voyage. » Les militants distribuent même aux exilés un courrier type à l’attention des contrôleurs SNCF, leur demandant un peu de bienveillance envers ces familles.
Puis, brusquement, le 9 juin 2015, lendemain de l’évacuation très médiatisée de la halle Pajol à Paris, le ton change. La police commence à interpeller systématiquement les migrants à la gare de Nice et à les renvoyer en Italie. Une militante de l’Association pour la démocratie à Nice (ADN) surnommée « la punaise verte » par l’ancien maire de Nice, alerte l’avocat Me Zia Oloumi qui obtient que les billets achetés plus de 100 euros par les migrants interpellés soient a minima, ce soir-là, tamponnés par la police aux frontières (PAF).
Depuis, la préfecture des Alpes-Maritimes et la SNCF se renvoient la balle. Sept associations ont envoyé, le 9 juillet, un courrier à Guillaume Pépy, PDG de la SNCF, pour lui demander le « remboursement automatique et immédiat » de ces titres de transport non utilisés.
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