Murmures

« Le migrant : moins un déraciné qu’un navigateur ». Rencontre avec Dana Diminescu.
juillet 2015 | | Interculturel/Migrations
Source : Rue 89

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En 2013, il y avait 230 millions de migrants dans le monde – environ 3 % de la population mondiale – poussés à quitter leur pays par la recherche de travail, par la guerre, la pauvreté, le changement climatique… Ces migrations ne cessent de s’amplifier, créant pour 3% de la population mondiale des modes de vie à distance, de l’entre-deux. On se représente encore souvent le migrant comme un déraciné, absent du pays d’origine comme du pays d’arrivée. Or, les migrants sont aujourd’hui « connectés » : ils ont, comme tout le monde, des téléphones avec lesquels ils gardent le contact avec leurs proches, s’intègrent à la société d’accueil – et qui peut parfois leur sauver la vie.
La sociologue Dana Diminescu, qui dirige le programme « Migrations et Numériques » à la Fondation Maison des Sciences de l’Homme, étudie depuis plus de dix ans comment les technologies de l’information et de la communication ont modifié l’expérience des migrants : des modes de départ aux façons d’être loin.

Dans cet entretien, elle décrit l’expérience du migrant comme une « double présence » (ici et là-bas) et affirme que l’intégration passe de plus en plus par le fait de pouvoir être connecté – à tel point qu’elle défend l’idée d’un « droit à la connexion »
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