Murmures

Crimes racistes en Europe à la hausse et sous-signalés. Jusqu’à quand?
mai 2015 | | Interculturel/Migrations
Source : ENAR

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Bruxelles, 6 mai 2015 – Les associations de la société civile à travers l’UE signalent une augmentation des crimes racistes en 2013, en particulier contre les minorités noires et asiatiques, les Roms, les juifs et les musulmans – ou ceux perçus comme tels, selon le dernier rapport du Réseau européen contre le racisme (ENAR) sur les crimes racistes en Europe, couvrant 26 pays européens. Si un total de 47.210 crimes racistes ont été officiellement enregistrés, cela ne constitue que la partie visible de l’iceberg. En effet, de nombreux Etats membres de l’UE ne relèvent et ne signalent pas correctement les crimes à caractère raciste.
Une hausse des crimes antisémites (en Bulgarie, Danemark, Allemagne, Hongrie, Pays-Bas et Suède) et islamophobes (en France, Angleterre et Pays de Galles) a été observée dans certains pays, ces crimes prenant de plus en plus la forme de ceux d’incitation à la haine et/ou à la violence en ligne. Des cas de violences, d’agressions ou d’incitation à la violence contre les Roms ont été relevés dans presque tous les Etats membres de l’UE en particulier dans ceux ayant une population Rom importante. Dans de nombreux pays européens, notamment l’Estonie, la Grèce, l’Italie, la Pologne, la Suède et le Royaume-Uni, les attaques physiques les plus violentes ont visé des personnes noires et asiatiques. En Suède par exemple, 980 crimes à caractère afrophobe ont été enregistrés. En outre, les crimes commis par des membres de groupe d’extrême droite sont surreprésentés (49%) dans les crimes racistes liés aux groupes politiques.[1]
Dans certains pays, aucune collecte de données officielle ou systématique sur les crimes à caractère raciste n’est effectuée ; dans d’autres, des informations ventilées sur l’origine ethnique, raciale ou religieuse des victimes ne sont pas disponibles. Seuls un tiers des pays de l’UE ont enregistré et publié des informations sur les crimes racistes pour l’année 2013. En outre, les victimes sont réticentes à signaler les crimes racistes, parce qu’ils ressentent de la honte, ne font pas confiance à la police, et/ou pensent que leur plainte ne mènera à rien.
Les enquêtes et poursuites judiciaires concernant les crimes racistes posent également problème. Même si les crimes à caractère raciste sont reconnus par la législation de la plupart des Etats membres de l’UE, les définitions de ce qui constitue un crime à caractère raciste sont étroites. Résultat: les incidents ne sont souvent pas enregistrés, enquêtés ou poursuivis de manière adéquate. En République tchèque et en Italie, il est estimé que 40 à 60% des crimes racistes ne font pas l’objet d’une enquête approfondie par la police. On constate que les crimes racistes sont sous qualifiés dans tout le système judiciaire, des enquêtes policières aux jugements.
« Les crimes racistes sont la pire expression du racisme. Ils menacent la vie des gens uniquement sur base de leur origine ethnique ou de leur religion (réelle ou supposée), et ne devraient pas rester impunis », a déclaré Sarah Isal, Présidente d’ENAR. « Une réelle volonté politique s’impose afin de mieux signaler, enregistrer et punir les crimes racistes. Les Etats membre de l’UE doivent redoubler d’efforts pour y remédier. »

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