Murmures

Imagine multiplie les formations
juillet 2004 | | Cinéma/TV | Burkina Faso
Source : Fespaco News n°23 mai-juin 2004

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Un article de Gervais Hien dans Fespaco News sur la structure montée par Gaston Kaboré
« Imagine »: sur la route du savoir pointu

Du nouveau sous le ciel de la formation aux métiers de cinéma. Il serait plus exact de parler de perfectionnement aux métiers de l’image et du son. L’acquis est un institut de formation définitivement implanté à Ouagadougou et baptisé « Imagine » ! Pouvait-on trouver mieux pour identifier une structure destinée à dispenser la science et la tech-nique cinématographique? Domaine généreux de l’imaginaire et de l’inventivité, le 7è Art mérite bien un tel « temple » pour stimuler davantage le sens de la créativité. La famille des professionnels, grande bénéficiaire, ne peut qu’applaudir son géniteur le cinéaste burkinabé Jean Marie Gaston Kaboré.

Fin 2003 et début 2004 furent très studieux pour « Imagine » Un atelier consacré à l’analyse des scénarios en fut la principale raison. Une vingtaine de professionnels burkinabé composés de cinéastes, de journalistes, de critiques et de promoteurs de festivals de films en ont été les heureux élus. Accéder à une telle formation ne fait pas que plaisir, c’est surtout accéder à un peu plus d’approfondissement et de maîtrise en matière de scénarisation. Que dire lorsque comme formateur il est fait appel à une éminence grise comme Marcel Beaulieu, célèbre scénariste canadien! Et tous les participants l’ont reconnu, c’est une formation de très haut niveau qui a le don de spécialiser en analyse de scénario : mieux, cela permettra de mettre sur le marché burkinabé une expertise capable d’orienter avec objectivité tous ceux qui s’adonnent à l’écriture des scénarios » Puis une formation appelant une autre, février et mars 2004 ont été les temps forts d’un atelier sur le montage. Il a réuni de nouveaux pensionnaires sous la houlette d’une autre sommité du Canada en matière de montage. Tant mieux. Ce sont les professionnels africains qui en tirent le plus grand bénéfice. Non seulement, car Gaston Kaboré est en ce moment interpellé par des sollicitations qui lui parviennent d’Europe et d’Amérique. « Lors de mes voyages hors d’Afrique j’ai souvent été approché par des cinéphiles qui souhaiteraient s’inscrire à Imagine et qui cherchent ainsi à connaître les conditions d’accès ».

Le besoin de se former ou de se perfectionner aux métiers du cinéma est réel, aussi bien en Afrique que sous d’autres cieux. A ce titre, voir émerger des structures qui viennent combler la soif d’apprendre mérite d’être applaudi. Le Burkina qui se fait un point d’honneur dans la promotion du cinéma en tire naturellement une légitime fierté, pour avoir surtout compris que donner plus de formation est une grande exigence du troisième millénaire. En matière de cinéma, combien de scénarios sont-ils rejetés pour insuffisances? Combien d’oeuvres filmiques manquent- elles de raffinement pour non-maîtrise des subtilités du montage? Aussi, avoir de l’expertise que ce soit en analyse de scénario, en matière de montage ou encore dans le domaine de la direction d’acteurs, est un capital incommensurable. Un tel capital mis au profit des professionnels ne peut que leur apporter un plus en crédibilité vis-à-vis des financeurs comme des cinéphiles.

Ainsi va la vision d' »Imagine », l’institut qui parie sur la mise à disposition d’experts sur un marché de l’art où l’à-peu-près n’a plus sa raison d’être.

Gervais Hien
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