Murmures

Liberté de la presse
janvier 2004 | | Média | Ouganda

Français

Les autorités ferment les médias privés qui n’ont pas payé leur licence : une cinquantaine de radios et télévisions sont visées
9 janvier 2004 – Les autorités ougandaises ont commencé de fermer les médias privés qui ne se sont pas acquittés de leur licence. Le 8 janvier, quatre radios et une chaîne de télévision privées basées à Kampala ont été contraintes de cesser d’émettre.

« Il est normal que le gouvernement demande aux médias privés de s’acquitter d’une licence, mais cela ne justifie pas la vague de fermetures qui s’annonce », a déclaré Reporters sans frontières. « La plupart des médias concernés ne sont pas commerciaux et n’ont pas les moyens de payer la taxe qui leur est demandée. Les autorités doivent faire preuve de souplesse et trouver un compromis qui n’entraîne pas la disparition pure et simple de la moitié des radios privées du pays. C’est le peuple ougandais qui en subirait les conséquences en étant privé d’une grande partie de l’information », a ajouté l’organisation.

Le 8 janvier 2004, le Broadcasting Council (instance de régulation des médias audiovisuels) a confisqué les émetteurs de quatre radios (Kampala African Radio, Mama FM, Kampala FM et Top Radio) et d’une chaîne de télévision (Top TV) basées dans la capitale. Dennis Lukaaya, le représentant du Broadcasting Council a déclaré que ces médias n’avaient pas payé leur licence d’exploitation. Selon lui, près de la moitié des radios privées diffusant dans le pays (une centaine environ) et trois chaînes de télévision seraient concernées par cette mesure.

Les radios privées doivent payer à l’Etat une taxe de 3 millions de shillings (environ 1 500 euros) par an. Certains médias non commerciaux n’ont pas les ressources suffisantes. Margaret Sentamu, directrice de Mama FM, a expliqué à un quotidien local que les autorités devraient faire la distinction entre les radios commerciales, qui diffusent de la publicité, et les radios associatives et communautaires, qui n’ont aucune ressource propre. « C’est injuste que le Broadcasting Council impose une taxe équivalente pour tous les médias », a-t-elle ajouté.

Les autorités ont annoncé qu’elles poursuivraient la fermeture des médias qui ne sont pas en règle dans les jours qui viennent, à l’intérieur du pays.


English

Authorities start shutting down more than 50 radio stations for non-payment of permits
9 January 2004 – The Ugandan authorities have started shutting down privately-owned media who have not paid for their operating permits. They have around 50 radio stations in their sites countrywide. Four Kampala-based radio stations and one television station were forced to stop broadcasting on 8 January.

« It is reasonable for a government to get private media to pay for a permit, but this does not justify the wave of closures that has started, » said Reporters Without Borders.

« Most of the media involved are not commercial and do not have the means to pay the tax imposed on them. The authorities should show more flexibility and find a compromise that will not bring about the demise of half of the country’s private radio stations. »

« It will be the Ugandan people who will suffer the consequences by being deprived of much of their news, » said the international press freedom organisation.

The Broadcasting Council, that regulates TV and radio, on 8 January seized the transmitters of four radio stations in the capital (Kampala African Radio, Mama FM, Kampala FM and Top Radio) and from a television station, Top TV.

Dennis Lukaaya, spokesman for the Broadcasting Council said these media had not paid their permits and he estimated that almost half the around 100 radio stations and three TV stations operating in the country were in the same situation.

Private radio stations are supposed to pay an annual state tax of 3 million shillings (about 1,300 euros). Some of them simply do not have the funds. Margaret Sentamu, head of Mama FM told a local daily newspaper that she thought the authorities should make a distinction between commercial radio that broadcasts advertisements and community radio which have no resources of their own.

« It is unfair that the Broadcasting Council should impose the same tax on all media, » she added.

The authorities announced that they will continue in the next few days to close media which have not paid up in the country’s interior.
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