Mahamadou Maiga
Le bassin du fleuve Sénégal fut le berceau de brillantes civilisations soudano-sahéliennes au Moyen Age. Celles-ci ont été agressées de l’extérieur, à partir des années 1560, par le commerce triangulaire atlantique et la traite négrière (1560 – 1865) qui ont sonné le glas du royaume du Waalo dans le delta du fleuve. Constitués en entités nationales « indépendantes » depuis 1958 – 1960, les pays riverains – Guinée, Mali, Mauritanie et Sénégal – ont adopté des politiques de développement extraverti, dominées par les aléas du marché mondial et, jusqu’il y a peu, par les rivalités Est-Ouest. Ainsi les idées, méthodes, pratiques, projets et programmes de développement appliqués dans le bassin du fleuve ont été généralement contraires aux intérêts et besoins des peuples autochtones. La nature aliénante des stratégies et politiques de développement imposées par les bailleurs de fonds internationaux, FMI et BM, notamment les plans d’ajustement structurel et de stabilisation économique, a fait des populations les objets et non pas les sujets de ces politiques. Sous la poussée récente des mouvements politiques d’opposition et du processus de mise en place d’Etats démocratiques, les Etats riverains sont sur la voie d’un développement sous-régional autocentré. Dans ce cadre, l’auteur fort de son expérience du terrain et des organisations internationales oeuvrant en Afrique, propose des solutions concrètes de coopération et d’intégration sous-régionales et autocentrées, pour l’OMVS et les Etats riverains.