Fiche Livre
Littérature / édition, Histoire/société
ROMAN | Avril 2007
Rais Hamidou
Collection : Roman historique
Pays concerné : Algérie
Edition : Harmattan (L’)
Pays d’édition : France
ISBN : 978-2-296-02808-1
Pages: 226
Prix : 21.00
Parution : 01 Avril 2007

Français

Le dernier corsaire barbaresque d’Alger
"Rais Hamidou – Le dernier corsaire barbaresque d'Alger" est un roman de fiction sortie en mars 2007 de Paul Desprès aux Éditions Harmattan.



Résumé



Deux narrateurs racontent les cheminements de deux personnages dans une époque troublée de 1796 à 1815 en Méditerranée. Le premier est raïs Hamidou, corsaire barbaresque, héros légendaire, dont les aventures ont enflammé le peuple d'Alger. Le second personnage est une jeune fille italienne, seule et désemparée, faite prisonnière par le raïs Hamidou et qui devient son épouse. A travers les aventures de ces deux personnages, on découvre l'état de la Toscane sous la Révolution Française, la vie à Alger en cette période agitée…



L'auteur Paul Desprès



Ancien praticien hospitalier, auteur d'ouvrages scientifiques consacrés à la pédiatrie et la puériculture. Membre du Groupement des Ecrivains Médecins. Occupe ses loisirs à l'histoire des pays méditerranéens et du Moyen -Orient pendant la période qui va de la Révolution Française à la première moitié du 19ème siècle.







Rais Hamidou



Hamidou Ben Ali, également appelé Raïs Hamidou (الرايس حميدو), né vers 1770 à Alger, dans le Royaume d'Alger, et mort le 17 juin 1815 près du cabo de Gata, en Espagne, est un corsaire algérien.



Il a capturé plusieurs navires durant sa carrière et assura la prospérité de la régence d'Alger, lui donnant sa dernière gloire avant la conquête française. Sa biographie est relativement bien connue; l'archiviste français Albert Devoulx a retrouvé des documents importants, dont un précieux Registre des prises ouvert par les autorités de la régence en 1765. La chanson et la légende se sont aussi emparés de ce personnage charismatique.



Hamidou Ben Ali naît vers 1770 à Alger. La ville fait alors partie de la régence d'Alger. Elle est gouvernée par un dey, terme traditionnellement traduit par régent d'Alger.



D'après des documents découverts par l'archiviste Albert Devoulx, Hamidou « appartenait à cette classe d’Arabes fixés dans les villes depuis plus ou moins longtemps, que les Européens appellent "Maures", et serait le fils d'Ali, un artisan tailleur. Néanmoins, il serait Kabyle d'après des témoignages recueillis plus tard sur ses propres officiers. Il est également décrit comme un « algérien natif » par des sources européennes. Il est un homme de taille moyenne mais robuste, ayant un teint blanc, les yeux bleus et le poil blond. Dans tous les cas, il n'est ni Turc, ni Kouloughli, ni renégat.



Dès l’âge de dix ans, il abandonna le métier de tailleur que lui faisait apprendre son père, pour s’engager comme mousse à bord de l’un des navires de la régence.



Il n’existe pas de document sur l’activité du raïs Hamidou pendant les premières années de ses fonctions de commandant à Alger et on peut supposer qu’il était sous la tutelle d’un corsaire plus ancien, et qu’il faisait son apprentissage.



En 1790, après la reconquête d'Oran, Hamidou est nommé chef de la marine oranaise, qui comportait alors 3 chébecs et felouques. Le dey lui octroie un chebec de trois mâts armés de 12 canons, pourvu de 60 marins et miliciens.



Entre l'hiver 1795 et 1796, au retour d'une expédition en Italie, pris dans une tempête, il décide de mouiller à La Calle, ses ancres ripent et son navire, emporté par une tempête, se brise contre les rochers du rivage. Cet événement faillit ruiner les projets d'Hamidou. La perte d’un navire confié à un raïs était le plus souvent très sévèrement punie. Alors qu'il n’était pas rentré faire son rapport, il est rattrapé et ramené de force à Alger. Mais il sut calmer la colère du dey et bientôt, il disposa d'une frégate construite par l'espagnol Maestro Antonio, charpentier à Alger qui donna une dimension nouvelle à l'activité de Hamidou.



En 1797, une corvette du dey d'Alger revint au port sans arborer son pavillon ni saluer la mosquée de Sidi Abderrahman, patron de la ville d’Alger. Ceci signifiait la perte de son capitaine. En fait, ce dernier, ayant de nombreux méfaits et de grosses fautes de navigation à se faire pardonner, avait préféré déserter, et alla se réfugier au Maroc. Le pacha désirant récompenser le raïs Hamidou de ses récents succès, le nomma au commandement de ce navire. Le raïs Hamidou est mentionné régulièrement dans le registre des prises, mettant à contribution Génois, Vénitiens, Napolitains et Grecs.



Le 8 mars 1802, après quelques jours de croisière, Hamidou fait la rencontre d'un vaisseau de guerre portugais de 44 canons, avec un chébec de 40 canons. Conscient de la supériorité militaire de la frégate portugaise, il emploie la ruse. Il hisse un pavillon anglais pour s'approcher des Portugais. La frégate algérienne se tenant correctement, les Portugais se laissent approcher. Ils prennent conscience bien trop tard qu'ils sont face à des pirates. Les Algériens abordent et dévastent le navire. 282 portugais sont faits prisonniers. Les corsaires capturent le navire.



La frégate deviendra une unité de la flotte de la régence sous le nom de La Portugaise. Hamidou obtient de la part des Turcs, un Yatagan d'honneur, et fut reçu en audience solennelle. La frégate portugaise ne fut pas la seule que les Algériens captureront, puisque le 28 mai de la même année, le Rais Hamidou capture une autre frégate portugaise de guerre de 36 canons. Ce succès valut au Rais la direction de la flottille algérienne, et une villa à El Biar, offerte par le dey Hussein.



A partir de cette époque, et pendant près de deux années, le nom de Hamidou cesse de figurer sur le registre des prises à cause de problèmes internes dans l'Odjak et de la jalousie du Dey18. En 1808, l'un des premiers actes du nouveau Dey, Ali ben Mohamed, fut d’exiler Hamidou dont la célébrité l’offusquait19. Hamidou est envoyé en exil à Beyrouth, au Liban ; mais Hadj Ali Dey, arrivé au pouvoir en 1809, s’empresse de le rappeler.



De retour à Alger, il reçut le commandement d'une division de quatre navires, une frégate de 44 canons commandée par lui-même, une frégate de 44 canons commandée par le Raïs Ali Gharnaout, la frégate portugaise de 44 canons commandée par le Raïs Ahmad Zmirli, un brick de 20 canons, commandé par le Raïs Mustapha le Maltais. Le dey l’autorisa à aller croiser dans l’océan Atlantique ce que fit le Raïs Hamidou sous le couvert de la nuit. L’escadre algérienne captura trois navires portugais. Les Portugais signeront un traité de paix avec là régence en 1810, contre une lourde indemnité.



En 1811, une guerre éclate entre la régence d’Alger et celle de Tunis. Le 10 octobre 1811, Hamidou capture un navire anglais contenant des marchandises tunisiennes. Le 22 mai, avec une flotte de six navires de guerre, et de quatre canonnières, il capture une frégate tunisienne qu’il ramène à Alger après un rude combat contre une flotte de douze navires de guerre tunisiens. Voici ce qui a été consigné dans le registre des prises :



« L’engagement dura six heures et ne cessa qu’après le coucher du soleil. Nous avons perdu 41 hommes et la frégate tunisienne. »



À la suite de cette bataille navale, Hamidou reçut une ovation populaire après que le Pacha l’ai complimenté en audience publique. Hamidou enregistrera un certain nombre d’autres succès entre 1812, et 1815. Il prit part à des attaques contre des navires venant de Grèce, de Sicile, de Suède, d'Hollande, du Danemark, et d'Espagne. Il s'empara au total durant sa carrière, de plus 200 voiliers.



Hamidou écume la mer à bord du Mashouda, frégate de 44 canons construite à Alger par un architecte espagnol lui servant de navire-amiral depuis 1802. Avec sa flottille, il revenait dans la mer Méditerranée venant de l'Atlantique. Les circonstances font, qu'au même moment, l’escadre de Decatur venait elle aussi de l'Atlantique en Méditerranée, demander raison au dey Omar des insultes faites au pavillon américain. L'escadre, qui comptait dix navires, tombe sur Hamidou, le 17 juin 1815, non loin du cap de Gata. Hamidou réalise trop tard qu'il s'agit d'une escadre américaine. Il tente d'abord de prendre la fuite en direction du port franc de Cartagena. Mais rapidement, Hamidou se trouve engagé et il fait front. Hamidou ordonne à un de ses officiers : « Quand je serai mort tu me feras jeter à la mer. Je ne veux pas que les mécréants aient mon cadavre. ». Hamidou manœuvre, et une lutte s’engage entre le Mashouda et le Constellation. Les Américains tirèrent deux bordées. Les conséquences sont dévastatrices, Hamidou est tué sur son banc de quart et le navire est en partie détruit.



Conformément à ses instructions, le corps du Raïs fut jeté à la mer. Des embarcations vinrent prendre possession du navire vaincu. En montant en bord, le chef du détachement demanda le commandant : « Voici tout ce qu'il en reste, dit le second, en montrant une mare sanglante : un peu de sang », rapporte Albert Devoux sur la fin tragique du raïs.



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