préface de Souleymane Bachir Diagne

Ecrire de la poésie pour célébrer la vie malgré la mort ambiante, malgré la dureté de la vie; la pauvreté et la misère qui rôdent çà et là, qui rendent la vie invivable à tel point que des enfants d’Afrique deviennent des Icare, s’envolent accrochés aux trains d’atterissage de quelques avions en partance pour l’Europe de rêve ou le pays voisin. L’espérance de chaque jour c’est aussi le risque à prendre pour la vie à deux, traversée toujours recommencée vers « là où la distance n’a plus rien à dire ». Mais les traversées sont multiples et toutes aussi périlleuses les unes que les autres, dans le temps et dans l’espace. Les cinq longs poèmes qui composent ce livre de poèmes (le quatrième publié par Tanella Boni) disent le cri de la vie quotidienne, chantent les vérités de la nature distillées par « étincelles incontournables », la traversée mémorable de l’Afrique au nouveau monde; tissent quelques passerelles entre la femme et l’homme, l’humain et la nature, l’histoire et la géographie…