Fiche Livre
Littérature / édition
| Janvier 2007
Senghor, ma part d’homme
Pays concerné : Sénégal
Edition : Editions Feu de brousse
Pays d’édition : Sénégal
ISBN : 2-911673-44-1
Pages: 292
Parution : 15 Janvier 2007

Français

Ce livre est mon printemps, au sens où Oscar Wilde recevait en lui cette saison: « le printemps donne toujours l’impression que les fleurs s’étaient cachées et ne sortent dans le soleil que dans la crainte que les adultes, las d’aller à leur découverte, n’abandonnent leur recherche. »
Je devais ce livre à Senghor. Je lui devais ce témoignage, même si, longtemps, très longtemps, malgré les sollicitations d’amis d’ici et d’ailleurs, j’ai refusé d’écrire sur lui, du moins aller aussi loin dans les confidences, les analyses, les constats, les éclairages, les peurs, les joies, les souffrances, les regrets. J’ai fini par céder. Au-delà de Sédar, je dois ce livre, moins à mes contemporains qu’aux générations futures. Bien sûr, je ne prétends pas détenir le monopole de certaines vérités sur Senghor, même si la vérité n’est pas une question de nombre. Je ne fais que participer, fort humblement, à l’histoire de sa vie, à évoquer mon compagnonnage unique avec le poète considérable qu’il est et restera.
Certains me pardonneront difficilement mon grand attachement à l’homme. Mais, pour moi, c’est à ce prix, à ce prix seulement, que commencent la fidélité et la loyauté. D’autres, encore plus difficilement, ou pas du tout, car ils auront cru lire dans mes propos trop de partialité, décelé trop de subjectivité ou de vérités pas toujours destinées à être dites. Le temps et la marche du monde seront mes seuls juges, quand on n’aura pas encore fini de parler de Léopold Sédar Senghor, jusqu’à chercher parmi ce que d’aussi humbles que moi en auront dit, essayant de toujours mieux le connaître, mieux capter sa pensée, son oeuvre de poète, d’intellectuel et d’homme d’Etat d’une lointaine -mais si proche- époque de l’histoire de l’humanité.
J’ai ainsi décidé de parler, d’écrire, de témoigner, pour que le printemps de Wilde soit possible, offert à tous ceux qui ont pensé, voulu, désiré que je prenne enfin la plume, comme témoin devant l’histoire, avec elle, pour elle et. contre elle.
On m’a souvent reproché dans mon propos comme dans mes évocations de faire toujours de Senghor un personnage lisse, « comme si l’ouvre et la vie d’un être humain, fût-il d’exception, suivaient une trajectoire simple.. » Et pourquoi pas? Mais laissons les lecteurs apprécier mon dire sur Senghor, mes regards sur tous mes Senghor contemplés !
Depuis 1979, date de publication de ma première ouvre poétique Mante des aurores, Senghor seul a pu me pousser à sortir imprudemment des chemins refuges de la poésie. Quoiqu’il advienne, les mots de Breton m’accompagneront: « Ne résiste pas à la perte d’une seule parcelle d’honneur. »
La tentative de la critique du présent ouvrage pourrait s’avérer inévitable et s’articuler autour de ce que j’ai voulu tout à la fois associer: le témoignage, le pamphlet, la satire, la prière, la biographie, l’analyse sociopolitique Mais j’ai accepté pleinement de prendre ce risque. Sans critique que serait une ouvre? C’est justement parce que cette critique nous manque et que nous refusons de l’accepter si elle ne nous sert pas, que bien souvent nous allons vers l’impasse, nous privant nous-mêmes d’oxygène.
Je témoigne ici que, jamais, un travail d’écriture, de restitution -car il ne s’agit pas d’un travail de création- ne m’a autant angoissé, troublé, apeuré, épuisé, mais en même temps embelli l’âme, et rendu heureux, que celui-là.

Prix : 20 € en Europe, Asie et Amérique + 5 € pour l’envoi postal
10.000 FCFA en Afrique
Partager :