Fiche Livre
Littérature / édition, Histoire/société
ROMAN | Octobre 2005
Dites-leur qu’on arrive
Edition : Société des écrivains
Pays d’édition : France
Parution : 17 Octobre 2005

Français

Roman pamphlétaire

Il y a quatre mois, dans cette longue nuit noire et sans fin, la radio avait annoncé « CYCLONE A ABIDJAN ». Le vent a tout ravagé. Ce qui devait arriver arriva. La FM 89, la radio du monde francophone vient de lâcher la bombe. Je ressentis cette nouvelle comme une boule dans l’estomac.
Depuis ici, les rumeurs de la République tanguant m’étaient parvenue. Mais à mille lieux de là, on n’a pas forcément idée de la gravité de la situation.
Coup d’Etat, insurrection générale, je n’en savais pas trop. La brosse à dent en bouche, avec comme seul vêtement le bas de mon pyjama, je descendis par quatre les marches pour occuper la cabine téléphonique à l’angle de la rue. Un black torse nu dans les rues de ce beau quartier parisien ça attire bien de curiosités et de réflexion au passage.
On a parfois le malin plaisir de croire que parce qu’on est africain, on aura plus de facilité à décrocher des postes ou même des missions en rapport avec le continent ! Je ne veux pas dire que seule mon africanité suffirait pour être embauché comme chargé de mission chez Reporter Sans Frontière section Afrique par exemple ! Je vous vois venir mais qu’en est-il de ses compétences ? ». Ma grand-mère disait, «  »c’est au nombre de marmites noircies par le feu de bois qu’on juge la vraie femme ! ». Si non pour faire plus frenchy, « c’est au pied du mur qu’on reconnaît le maçon, le vrai ». Dès qu’on sort dans un débat la nécessité de donner plus de visibilité aux minorités, on vous brandit en face l’étendard de l’incompétence…
Le pays se putréfie. Le sang de ces morts affluent vers l’océan mortuaire de tous ces africains qui paient de leur vie la folie de ces dirigeants politiques. Sortez la carte de l’Afrique, amusez-vous à marquer d’une couleur les zones conflictuelles. Vous commencerez peut-être par des pays où le feu de la guerre brûle encore. Ensuite, d’une autre couleur, les pays en convalescence d’un coup d’Etat mal négocié, jusqu’à ceux où la liberté d’expression est systématiquement mâté, Le résultat est là, votre carte, si on a la même est sûrement truffée de points ! Le problème c’est qu’à chaque investiture ou ré investiture, la démocratie est brandie comme rempart. Une démocratie mort-née. Les armes, les canons tonnent encore. Là bas les bulletins de votes sont encore muets…
Cette année, un parfum de jasmin souffle sur la black attitude. C’est peut-être une impression, ou moi qui découvre sous un oil nouveau ces associations à particule « Afrique ». Après ces quatre mois d’hibernation, je voulais m’accrocher à une idée noble. L’intégration des minorités en France me semblait un combat tout trouvé. L’idée ne m’est pas tombée dessus par l’opération du saint esprit. La démarche, j’y avais cogité avant. Ca n’a rien de si original. En Chacun de ces français issus de l’immigration a une fois germé l’idée d’une minorité plus représentative. Et c’en était resté au simple stade du vou pieux…
Romaric Atchourou est journaliste, chef d’édition de 2 magazines panafricains de télévision, il partage comme vous, un optimisme pour cette Afrique qu’on a trop vite fait de condamner à mort.

Pour en savoir un peu plus sur l’auteur voir son site www.romaricatchourou.net

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Edité par La société des écrivains
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