ATENTION : ce livre ne fait pas partie des cadeaux pour adhésion à Africultures.

J.K. Bruce Vanderpuije (également connu sous le nom de Nil Kofi Bruce II) est né en 1899 à Accra, capitale du Ghana. A l’époque, le pays est encore une colonie britannique appelée Gold Coast ou Côte d’Or.
Il voit le jour dans une famille aisée appartenant à l’aristocratie locale. Son père, agent d’une compagnie anglaise, est un des marchands les plus influents du pays, où les richesses naturelles ne manquent pas : bois précieux, or, diamants, mais surtout cacao en font la colonie britannique la plus prospère de tout l’Afrique sub-saharienne.
Elevé à l’européenne, J.K. Bruce Vanderpuije étudie à l’Accra Royal School, une école fondée par ses oncles dans le quartier huppé de Jamestown (la ville s’est développé à partir de trois forts fondés au XVIIe siècle par les Anglais, les Danois et les Pays Bas pour protéger leurs comptoirs commerciaux ; la consonance néerlandaise du patronyme de Vanderpuije remonte vraisemblablement à la présence séculaire des hollandais dans la région).
Dès l’adolescence, il se passionne pour la photographie et, après un bref passage dans l’administration municipale, il entre en apprentissage dans l’atelier de J.A.C. Holm, considéré comme un des pères fondateurs de la photographie africaine.
En 1922, toujours à Jamestown, il ouvre son propre établissement, le Deo Gratias Photo Studio qui devient rapidement un passage obligé pour tous les notables de la capitale. Bien introduit auprès des colons, des marchands et des planteurs issus de l’ancienne chefferie, on fait appel à lui pour toutes les manifestations officielles et protocolaires ; il détient la quasi-monopole des photographies scolaires et immortalise tous les événements où se retrouve la bonne société.
Outre des reportages en studio ou en situation, il réalise des natures mortes, de même que de multiples vues d’Accra et de toutes les régions du Ghana.
Après l’indépendance, en 1957, le Studio Deo Gratias gagne encore en importance et en notoriété, travaillant pour le compte du gouvernement et en se voyant confier des campagnes publicitaires par des entreprises internationales, notamment pétrolières.
J.K. Bruce Vanderpuije forme en outre de nombreux photographes dont ses propres fils, John et Isaac qu’il envoie parfaire leurs connaissances respectivement en Angleterre et en Allemagne.
A leur retour, ils travaillent avec leur père jusqu’à sa mort en 1889, date à laquelle le studio est repris par Isaac.
Les portraits de J.K. Bruce Vanderpuije, réalisés pour la plupart dans les années 1930, sont d »une facture technique et plastique remarquable.
Empreints d’une impressionnante solennité, ils constituent un document exceptionnel sur les classes privilégiées ghanéennes à l’époque de l’empire britannique.
La noblesse ashanti, éventuellement entourée de sa cour, en tenue d’apparat, y côtoie la bourgeoisie indigène anglicisée et des commerçants indiens établis en nombre à Accra.

Guy Hersant


Français/anglais.
225cm x 170cm.
40 photographies en bichromie.
Relié couverture cartonnée.

Ouvrage réalisé avec le soutien de CFAO et de l’Ambassade de France à Accra.