Les années 50 à Bab El-Khadra, un des quartiers les plus populaires de Tunis, poussiéreux et bruyant, où Arabes, Juifs, Italiens et Maltais vivent en harmonie et partagent la même indigence. Le petit Gaëtan Vella, un orphelin de huit ans, refuse de devenir cocher, comme la plupart de ses congénères venus de l’île de Malte. Il veut être chef d’entreprise. Il a d’ailleurs déjà la sienne : une bande de gosses qui livrent en brouette les personnes âgées du coin. Mais cela ne suffit pas : il faut être instruit, pour réussir. C’est auprès de tante Ménouna, une vieille fille d’apparence acariâtre mais qui fond de tendresse pour le gamin ambitieux, que Gaëtan apprendra l’histoire de ses ancêtres et découvrira la fascination pour sa terre d’origine en même temps que son amour pour la France. Cependant, à la sortie des mosquées, les clameurs annoncent la fin d’un monde, les grèves et les manifestations se multiplient, la violence monte et bientôt Tunis se réveille sous les bombes. En 1954, l’autonomie est déclarée. Gaëtan, lui, remporte une autre sorte de victoire : il entre en sixième.

Prix Maghreb-Afrique Méditerranéenne 2004