Fiche Film
Cinéma/TV
LONG Métrage | 2015
Bienvenue à Madagascar
Date de sortie en France : 15/03/2017
Pays concerné : Madagascar
Support : DCP
Durée : 102 minutes
Genre : expérimental
Type : documentaire

Français

Vues de ma fenêtre-caméra au cours d'aventures urbaines, des images d'Alger où, enfant, au sortir de l'Indépendance, j'ai appris la liberté, et dont quelques décennies plus tard, immigrée à l'envers et exilée volontaire, j'ai fait ma ville d'élection ; j'étais alors "épouse de la république de Madagascar" comme le disait la page de gauche de mon passeport quand la page de droite précisait "de l'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire". Non incarnées, des paroles off, intervenant les unes sur les autres, rencontres simultanées de voix polyphoniques, planent sur Alger, la traversent, l'habitent. Un film de Franssou Prenant France // 2015 // documentaire // 1h42 min // Couleur //// NOTE D'INTENTION DE LA RÉALISATRICE Le film n'est pas sur Alger mais à partir d'images d'Alger, que je connais assez bien quoiqu'imparfaitement, dans la mesure principale où je ne parle toujours pas l'algérien, ayant toujours vécu dans un milieu francophone, (et il n'y a pas de cours d'arabe dialectal, j'avais suivi des cours d'arabe classique, mais on m'a découragée : arrête de parler le Coran, parle français comme tout le monde). Des images d'Alger, vues au cours d'aventures urbaines ou tournées en épluchant quartiers et recoins, (que je connais, ai aimés et hantés), un à un (ce qui laisse encore une bonne part au hasard) : les rues, les quidams qui les occupent, la mer, les cimetières, les marchés, les fragments de nature semés dans l'architecture (importante car elle signe la période coloniale), les enfants, les chats, le port, les assis…. Pas d'entretiens, pas d'interviews filmés. Mais des voix off, des paroles, en surnombre, issues d'entretiens et de conversations qui évoquent : les répressions similaires menées par la France en Algérie et à Madagascar ; l'amour et comment il est (im)praticable ; la religion sa prégnance et son refus ; les mœurs donc ; le passé, plus riche, disparu, évacué ; les guerres (celle avec la France et la civile contre le terrorisme) ; le quotidien et la banalisation – mondialisation du paysage urbain ; la cinémathèque et plus généralement la culture qui tend à se faire rare ; les prostituées des cités pétrolières ; les immigrés espagnols du franquisme et les réfugiés politiques des "pays frères" dans les années 70 ; l'école sous la colonie… Les paroles, les conversations, sont montées en canon ou en fugue, interférant les unes avec les autres, intervenant les unes sur les autres, se superposant dans la mesure de l'audible, rencontres simultanées de voix différentes, de telle façon qu'on en saisisse les phrases, mots, intonations que je veux privilégier et faire entendre, politique et souvenirs, éthique et rigolade, colonialisme et marasme actuel, de telle façon aussi qu'elles fabriquent une musique ; et ces paroles imbriquées, manifestant le présent et faisant ressurgir le(s) passé(s) et l'histoire, créent un mouvement entre avant et maintenant, et, décalées, amplifient les images, leur donnent un supplément d'être. Les locuteurs sont des amis ou des connaissances, des jeunes, des plus âgés, et des vieux, comme mon père géographe, spécialiste de l'Algérie. Le film est donc cet agencement des images et des sons (ceux ci ne présentant pas de rapports directs avec celles là, ni explicatifs ni commentateurs) construit au montage, les images glissant d'une facture "poétique" vers l'abstraction produite par leur assemblage en contretemps avec les paroles, même si les unes comme les autres sont chargées de réel et de désirs ; un film polyphonique et décentré qui, au delà d'une description d'Alger, traite du monde, de l'histoire, coloniale aussi bien sûr, de la lumière et de sa beauté, de la déambulation et de la contemplation. J'y suis à ma place (privilégiée car j'ai vécu une existence à part durant ces 10 ans de séjour), à travers une voix off, qui fait des va et vient entre les deux périodes où j'ai habité en Algérie, c'est à dire entre mon enfance et les dix dernières années, et qui investit d'autres territoires tant géographiques que mentaux. Cette voix off fonctionne en répons ou contrepoint aux conversations et entretiens surchargés d'eux mêmes. RÉALISATRICE : Françoise Prenant Scénariste: Franssou Prenant Son: Myriam René Images : Franssou Prenant Montage : Franssou Prenant Musique : Olivier Prenant Production : Survivance et Vie des Hauts production – Sophie de Hijes Ventes Mondiales : Survivance Distribué par Survivance Le film sortira la semaine du 15 mars 2017, au Reflet Médicis à Paris puis dans quelques salles en France où la réalisatrice accompagnera le film. Sortie (France), en partenariat avec Documentaire sur Grand Ecran et Point Ligne Plan. 2016 | Viennale – Vienna Film Festival, Austria * Screening: Thu 27 Oct 16, 15:30, Metro, Eric Pleskow Saal * Screening: Fri 28 Oct 16, 11:00, Metro, Historischer Saal * In the presence of Franssou Prenant. http://www.viennale.at/en/films/bienvenue-madagascar 2015 | Festival Entrevues, Belfort, France * Sélection – Compétition internationale : Les Longs-métrages * PRIX D'AIDE À LA DISTRIBUTION CINÉ+ * PRIX EUROCKS ONE+ONE http://www.festival-entrevues.com/fr/films/2015/bienvenue-madagascar

English

Franssou Prenants parents supported the Algerian Liberation Front (FLN), many years later, in 2000, she moved to Algeria to live there. A film by Franssou Prenant France // 2015 // documentary // 1h42 min // Color, DCP // "The film is not about Algiers but made from images of Algiers, seen during urban adventures peeling back neighbourhoods and recesses. No interviews, no filmed interviews. But voices off, a surplus of words from interviews and conversations, will be edited in fugue or canon, interfering with each other, acting on each other, overlapping, simultaneous meetings of different voices, so we seize the sentences, words, intonations that I want to focus on and be heard, political, memories, ethics and laughter, colonialism and the current morass, in such a way to make music; and these overlapping words, showing the present and resurrecting the past and history, create a movement between then and now." (Franssou Prenant) Director: Franssou Prenant Screenplay: Franssou Prenant Sound: Myriam René Camera: Franssou Prenant Editor: Franssou Prenant Composer: Olivier Prenant Production: Vie des Hauts production, Survivance World Sales: Survivance 2016 | Viennale – Vienna Film Festival, Austria * Screening: Thu 27 Oct 16, 15:30, Metro, Eric Pleskow Saal * Screening: Fri 28 Oct 16, 11:00, Metro, Historischer Saal * In the presence of Franssou Prenant. http://www.viennale.at/en/films/bienvenue-madagascar 2015 | Festival Entrevues, Belfort, France * Sélection – Compétition internationale : Les Longs-métrages * PRIX D'AIDE À LA DISTRIBUTION CINÉ+ * PRIX EUROCKS ONE+ONE http://www.festival-entrevues.com/fr/films/2015/bienvenue-madagascar ______________ DE Als Frau des Botschafters von Madagaskar genoss die Regisseurin, einst Hauptdarstellerin in Raymond Depardons UNE FEMME EN AFRIQUE (1985), in Algier ein privilegiertes Leben mit Meerblick. Jahre später verwebt sie, eine Stimme nur in einem unsichtbar bleibenden Chor, ein polyphones Erinnerungsgeflecht aus frei fließenden Super 8-Aufnahmen zu stupenden Alternativerzählungen der politischen Geschichte Algeriens. Wo früher emigrierte Black Panther mit syrischen Oppositionellen ins Kino gingen, breitet sich heute unter bröckelnden Fassaden eine fundamentalislamische Konsum- und Klassengesellschaft aus. Ein film von Franssou Prenant Frankreich, 2015, Dokumentarfilme, 102min, OmeU Regissor: Franssou Prenant Drehbuch: Franssou Prenant Ton: Myriam René Kamera: Franssou Prenant Schnitt: Franssou Prenant Musik: Olivier Prenant Produktion: Vie des Hauts production, Survivance Weltvertrieb: Survivance Format: DCP, Farbe
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