Événements

De bruit et de fureur / Volume 2 [17e Rencontres cinématographiques de la Seine-Saint-Denis]
avec un hommage à Mahamat-Saleh Haroun – en sa présence

Français

11 novembre
ESPACE 1789 (Saint-Ouen)
Soirée-débat / Slam session
19h Slam avec Félix J., D’de Kabal, Hocine Ben, Gérard Mendy, Grand corps malade
20h Banlieues, sous le feu des médias en présence de C.-E. Del Debbio. Suivi d’une slam session « micro ouvert à tous » avec la slam caravane 93

12 novembre
L’ETOILE (La Courneuve)
Rencontre avec C.-E. Del Debbio
15h Banlieues sous le feu des médias. Débat Actualités démocratiques
17h Le cinéma et la salle de cinéma comme lieux de réappropriation des moyens d’expression

19 NOVEMBRE
CINEMA ANDRE MALRAUX (Bondy) Rencontre avec C.-E. Del Debbio 16h Banlieues, sous le feu des médias
21 NOVEMBRE
L’ÉTOILE (La Courneuve)
Rencontre avec J.-C. Klotz 20h30 Kigali, des images contre un massacre

24 NOVEMBRE
MAGIC CINÉMA (Bobigny)
Rencontre avec O. Zuchuat
19h30 Djourou, une corde à ton cou
CINÉ 104 (Pantin) Soirée-débat 20h30 Courts métrages sur le Liban et la Palestine

25 NOVEMBRE
MAGIC CINÉMA (Bobigny)
Intégrale M.-S. Haroun
16h : Sotigui Kouyaté, un griot moderne
17h : B 400 + Bye bye Africa
18h30 : Un thé au Sahel + Abouna
21h : Kalala + Maral Tanie (en présence du réalisateur)

26 NOVEMBRE
LE LOUIS DAQUIN (Le Blanc-Mesnil)
Rencontre avec J.-P. Thorn 14h50 Allez Yallah
MAGIC CINÉMA (Bobigny) Soirée de clôture en présence de M.-S. Haroun 17h Avant-première de Daratt + Goï Goï

> Consommation – information
Un an après les violences urbaines et dans la lignée de l’édition « De bruit et de fureur » 2005, les Rencontres cinématographiques de la Seine-Saint-Denis proposent cet automne d’interroger les notions de consommation et d’information. Devant l’échec des médias à rendre compte de la réalité, devant le formatage des discours, le cinéma apparaît comme le dernier endroit où la réalité se confronte à de multiples points de vue. Les cinéastes – reconnus ou à découvrir – sont au centre d’une réflexion sur les images dans une société où l’hyperconsommation tient lieu de projet politique et culturel.

> Point de vue
Avec De bruit et de fureur / Vol. 2, les Rencontres cinématographiques de la Seine-Saint-Denis sont au cœur d’un questionnement sur les images : fiction ? documentaire ? actualités ? Peu importe ! La question est plutôt de savoir d’où l’on parle, à partir de quel point de vue !
Le titre de la manifestation, volontiers provocateur et ironique, replace le cinéma dans un enjeu plus large où le statut de l’image est soumis aux manipulations de tous ordres, à commencer par l’influence de la télévision. De bruit et de fureur / Vol. 2, c’est donner à voir les flux de consommation et d’information dominants et réinterroger les circuits parallèles et souterrains. C’est aussi redéfinir la place du cinéaste non plus comme valeur marchande mais comme artiste. De bruit et de fureur / Vol. 2, c’est réinterroger les différentes formes d’engagement chez un cinéaste. Le cinéma est une formidable caisse de résonance du réel : guerre, mouvements sociaux, politiques opèrent un retour surprenant dans les films documentaires et de fiction.

> Les émeutes, et après ? Naissance des actualités démocratiques dans les salles de cinéma
A l’initiative du cinéma Georges Méliès de Montreuil-sous-Bois, les actualités cinématographiques renaissent en première partie des séances de cinéma. A partir de la fin novembre, à l’occasion des Rencontres cinématographiques de la Seine-Saint-Denis organisées par Cinémas 93 (association qui fédère les salles Art et Essai du département), soit un an après ce qu’on a appelé les « émeutes urbaines », des salles de cinéma de banlieue et de province vont en effet diffuser, en guise de court métrage d’ouverture de séance, de petits films d’actualité dans le but d’offrir un contrepoint à l’uniformisation du traitement médiatique de l’information. Spécificité non négligeable : ces films (de moins de 10 minutes) seront majoritairement réalisés, non par des
professionnels du journalisme ou du septième art (même si certains se sont associés au projet comme Dominique Cabrera, Philippe Grandrieux, Jean-Louis Comolli…), mais par de simples spectateurs décidés à partager, en vidéo, leurs points de vue et à faire entendre leur voix singulière sur l’actualité locale, nationale ou internationale. Le directeur du cinéma municipal de Montreuil et universitaire, Stéphane Goudet, initiateur du projet et rédacteur de l’appel publié fin mai par Le Monde et Les Cahiers du cinéma précise les enjeux : « Face à la crise que connaissent les grands médias (menaces sur Libération, Politis, L’Humanité, arrêt de 90 minutes et du Vrai Journal sur Canal +…), il est urgent d’inventer de nouvelles manières de traiter l’information, avec un réel esprit critique, un désir d’analyse, une subjectivité assumée qui mettra en lumière la fausse objectivité des télévisions nationales et, ce qui va de pair, un souci de la forme qui contournera le formatage que nous subissons chaque jour. Essayons donc de traiter de l’actualité « en » cinéma, en développant des expériences qui s’apparentent au développement des blogs ou des pages réservées aux lecteurs dans les
grands quotidiens. Et replaçons la salle de cinéma au centre de la vie publique (culturelle, mais aussi sociale et politique), avant de montrer ces films sur
Internet pour leur assurer une circulation optimale. »
La première séance pour présenter le projet au Méliès, à la mi octobre, a ainsi été l’occasion de projeter le documentaire « Banlieues sous le feu des
médias » de Christophe-Emmanuel Del Debbio et, en avant-première mondiale, un « Ciné-Tract » de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet consacré à la mort, l’an dernier, des deux adolescents dans le transformateur EDF de Clichy-sous-Bois.
Pour mener à bien ce projet, deux options ont été privilégiées : un appel aux particuliers capables de réaliser leurs films par leurs propres moyens (et qui
peuvent désormais les adresser à Cinémas 93 pour qu’ils soient diffusés dans les salles du département et lors des prochaines Rencontres de la
Seine-Saint-Denis, du 10 au 25 novembre 2006) et un appel aux cinémas et structures susceptibles de monter à peu de frais (films tournés en DV, diffusés en salles en DVD) de petits ateliers de production d’actualités démocratiques. Ainsi en Seine-Saint-Denis, la DRAC et Arcadi, par le biais de
Cinémas 93, ont décidé de financer trois ateliers à Montreuil (avec le cinéma Méliès), La Courneuve (avec le cinéma L’Etoile) et Saint-Denis (en partenariat avec L’Ecran). C’est ainsi que depuis 3 semaines à Montreuil, une vingtaine de volontaires, encadrés par 3 professionnels du cinéma, planchent chaque semaine à la Maison populaire sur la concrétisation du projet.
En attendant leurs premiers films… et une contagion espérée du projet, que laisse attendre l’intérêt manifesté récemment par le Forum des images à Paris et par une douzaine de salles Art et Essai françaises, de Nantes à Marseille en passant par Dunkerque…
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