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Raft of medusa : le retour de la vague
DE ALEXIS PESKINE

Français

Après avoir effectué une résidence de production d’un mois à l’Institut français de Dakar, l’artiste russo-brésilien Alexis Peskine présentera sa première exposition monographique à la galerie Le Manège.

Invité par l’Institut suite à sa participation à la 12e édition de la Biennale de Dakar 2016, Peskine crée pour le lieu une nouvelle version amplifiée et revisitée de son installation, avec toujours en filigrane et comme source d’inspiration principale le tableau de Théodore Géricault, Le Radeau de la Méduse.

« Le Radeau de la Méduse me fascine depuis l’enfance et dépeint des femmes et des hommes entre la vie et la mort sur un radeau improvisé. De cette œuvre émane le fantastique et la violence, la faiblesse et la force, la fatalité et l’espoir, au même titre que les histoires de migrants qui traversent déserts, terres hostiles, mers et océans. Cette affirmation suicidaire, qui pousse des milliers à risquer leurs vies pour admirer la beauté de ce monstre destructeur… Elle les pousse à quitter leurs cités bleues pour aller regarder la Méduse dans le fond des yeux. Ces dernières années, la vue de ces nombreuses images de naufrages de bateaux clandestins remplis d’hommes et de femmes aux rêves légitimes, ont poussé le spectre de l’œuvre de Géricault à refaire surface dans mes pensées… » Alexis Peskine

La Méduse était une frégate de la marine royale partie en 1816 pour coloniser le Sénégal. Son commandement fut confié à un officier d’Ancien Régime, Hugues du Roy de Chaumareys, qui n’avait pas navigué depuis plus de vingt ans, et qui ne parvint pas à éviter son échouage sur le Banc d’Arguin, au large de la Mauritanie. Le naufrage de la régate le 2 juillet 1816 n’épargna que 10 vies après treize jours de mutineries, d’agonie et d’actes cannibales. Cette œuvre très décriée à l’époque fait aujourd’hui figure de manifeste du romantisme et est devenue le symbole de la fragilité de toute une société livrée à elle-même et à ses sombres pulsions de mort et d’autodestruction.
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