Événements

Citéphilo
18èmes semaines européennes de la philosophie

Français

Ceux qui ont conçu et réalisé Citéphilo 2014

Organisation générale et programme :

Gilbert Glasman, Jean-François Rey

Responsables thématiques : Arnaud Bouaniche, Florence Gravas,

Jacques Lemière, Nicolas Righi, Léon Wisznia

Responsable des lycées : Sophie Djigo

Et la participation active de : Frédérique Bisiaux, Karine Bocquet, Benjamin Bourcier,

Gérard Briche, Gérard Engrand, Khady Fall Diagne, Stanislas d’Ornano, Valerio Vassallo

Assistés de Aurélie Ropa

 

Ils/elles modèrent une ou plusieurs tables rondes : Valérie Aucouturier, Jean-Baptiste Bertin, Nicolas Birck, Frédérique Bisiaux, Karine Bocquet, Arnaud Bouaniche, Benjamin Bourcier, Malik Bozzo-Rey, Gaëlle Champon, Rémi Clot-Goudard, Claude Colpaert, Stéphane Croenne, Francis Danvers, Pascal David, Pierre Delion, Sophie Djigo, Stanislas d’Ornano, Gérard Engrand, Khady Fall Diagne, Charlotte Gauvry, Frédéric Gendre, Gilbert Glasman, Florence Gravas, Eric Hassenteufel, Jean-Michel Hennebel, François Ide, Rafaela Janvrin, Laurent Keiff, Nadia Yala Kisukidi, Olivier Koettlitz, Alexis Lacroix, Cathy Leblanc, Jacques Lemière, Eva Lerat, Alain Lhomme, Bruno Mattéi, Samuel Mbulungu, Jean-Jacques Melloul, Geneviève Morel, Ruwen Ogien, Marc Parmentier, Philippe Petit, Jean-Claude Poizat, Valérie Pratt, Jean-François Rey, Nicolas Righi, Frédéric Rogalewicz, Arnaud Rosset, Nathalie Rubel, Jérôme Skalski, Raphaëlle Théry, Karima Touil, Patrice Vanhamme, Adèle Van Reeth, Valerio Vassallo, Christiane Vollaire, Aliocha Wald-Lasowski, Léon Wisznia

 

Ils/elles ont contribué aux travaux du Comité Scientifique : Barbara Cassin, Pierre-Henri Castel, Michel Deguy, Michael Foessel, Gilbert Glasman, Catherine Kintzler, Jacques Lemière, Sandra Laugier, Matthieu Potte Bonneville, Alain Prochiantz, Jean-François Rey, Céline Spector, Léon Wisznia, Frédéric Worms

 

Les rencontres autour de l’Afrique ont été préparées avec le concours scientifique de : Jean Godefroy Bidima, Souleymane Bachir Diagne, Marc Crépon, Khady Fall Diagne, Emile Kenmogne, Matthieu Potte Bonneville et Frédéric Worms

 

Ils/elles accueillent les intervenants et le public :

Hortense Aymé, Jeanne Blanquart, Joshua Bousseau, Léa Broca, Simon Chodorge, Lucie De Clercq, Simon Delannoy,  Mathilde Deloux, Aïtouna Despicht, Emmanuelle Ducreu , Haroun Elghazi, Oumar Keinde, Sabrina Kharfallah, Lucie Lombard, Reynald Parisel, Thomas Perroteau, Axelle Playoust, Julien Poumaere, Rémi Provoost, Daelan Redon, Loïc Six, Christelle Torres

 

Avec le concours des étudiants en Master MIC de Sciences Po Lille : Camille Bolender, Madeleine Deschamps, Lucas Francke, Naia Iratchet, Eliette Labarthe, Cassandre Lefevre, Alexia Montegu, Valentin Noujaim, Romain Rossi, Robin Six, Raphael Thoreau La Salle, Benjamin Leclerc, Guillaume Dufour

 

Enregistrements audio, video et mise en ligne: Daniel Thauby et Aurélie Ropa

Photos : Emmanuelle Ducreu

 

Relations presse régionale: Valentine Lemoine, Céline Louaintier

Relations presse nationale : Isabelle Creusot 

Relations avec les libraires : Elisa Brière, Mathilde Gourdon, Céline Laforge, Sophie Dufour

 

Site internet : Philippe Aigrain et Simon Descarpentries (Sopinspace – Paris)

Conception graphique: Cituation et Ensemble (Arras), Laurent Keiff 

 

Remerciements aux éditeurs: Agone, Autrement, Balland, Bayard, Belin, Belles Lettres, Cerf, Circé, De l’incidence, Editions du CNRS, Ellipses, Fayard, Flammarion, François Bourin, Gallimard, Grasset, Hermann, Ithaque, Kimé, Labor et Fidès, La découverte, La Fabrique, Lambert-Lucas, La transparence, Le bord de l’eau, L’éclat, L’épervier, Les liens qui libèrent, Les petits Platon, Le Seuil, L’Harmattan, L’improviste, Matériologiques, Michalon, Minerve, Minuit, Odile Jacob, Payot, Plon, Présence Africaine, Presses de Sciences Po, PUF, Stock, Verdier, Vrin

 

Aux libraires: Matthieu Barville et Jean-Pascal (FNAC – Lille), Lilya Aït-Menguellet (librairie Meura – Lille), Emily Vanné (Les Lisières – Roubaix ), Gonzague Steenkiste (Le Bateau Livre – Lille), Bénédicte Ferot et Charlotte Valois (librairie Tirloy – Lille), Soazic Courbet (Dialogue Théâtre – Lille), Marie-Pierre Oslawski (La Charpente, Douai), librairie Chapitre – Arras

 

Aux médiathèques : Isabelle Duquenne (Bibliothèques de Lille), Nathalie Bailly (Médiathèque L’Odyssée, Lomme), Anne-Sophie Delannoy (Médiathèque de Roubaix), Karine Fraysse (Médiathèque de la Cité – Hôpital Huriez), Frédéric Boulard (Conservatoire à Rayonnement Régional de Douai)

 

Aux proviseurs des lycées Léonard de Vinci de Calais, Paul Duez de Cambrai, Jean-Baptiste Corot de Douai, de l’Europe de Dunkerque, Fernand Darchicourt d’Hénin-Beaumont, Noordover de Grande Synthe, Alexandre Ribot de Saint-Omer, à la principale du Collège Paul Langevin d’Avion

 

… Merci également à tous les bénévoles dont le nom ne figure pas ici, mais dont l'aide et le soutien nous sont précieux…



 

CITEPHILO 2014

18ème édition des semaines européennes de la philosophie

 

du 5 au 26 Novembre 2014

à Arras, Avion, Bouvines, Calais, Cambrai, Douai,

Dunkerque, Grande Synthe, Hénin-Beaumont, Lens,

Lille, Lomme, Roubaix, Saint-Omer, Tourcoing, Villeneuve d'Ascq

 

soutenu par le Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais, la ville de Lille, La Communauté Urbaine de Lille (LMCU), le Ministère de la Culture (DRAC),

l'Académie de Lille, le Centre national du Livre, l’ACSE

 

 

 

Avertissement :

Epreuves non corrigées. Ne pas diffuser.

 

 

 

 

De quel droit ?

Invités d’honneur : Penseurs d’Afrique

Personnalité invitée :  Henri Atlan

 

 

 

Préambule

 

 

De quel droit ?

 

Plutôt que nous demander si la fondation du droit précède le sentiment d’injustice ou si le sentiment souvent partagé de ce qui est juste ou injuste rend nécessaire la fondation du droit, Citéphilo choisit les arguments rationnels au nom desquels un jugement peut être rendu. Dans cette hésitation entre l’exclamation et l’interrogation se tient à la fois toute la misère du monde et la condition même d’une justice possible.

Une métaphore guerrière empruntée à un philosophe américain * dit toute la dimension paradoxale du droit : « C’est une épée, un bouclier, et une menace… ».

      Une « épée » car le droit sanctionne, tranche les litiges et les conflits. Mais pour autant, le droit est-il nécessairement juste ? Certes, il est étroitement associé au concept de justice, c’est-à-dire aussi, à l’institution judiciaire mais aussi et surtout à la morale. La question de la neutralité du droit et de sa séparation d’éléments plus subjectifs, fait débat autant à propos de sa pratique que de la question de son fondement. Comment après la seconde guerre mondiale peut-on défendre un fondement positiviste du droit ? A l’inverse, comment peut-on soutenir un fondement naturel du droit tant « la nature » n’est plus un concept clair ? De quel droit s’agit-il au fond ?


Un « bouclier » car le droit protège et garantit les droits des sujets de droits. De quel droit ? la question exprimerait une demande de justice et d’égalité ? Bien étrange « bouclier »  qui protège ceux-là mêmes qui le créent, et qui, à l’abri de son pouvoir, semblent échapper à son emprise. «De quel droit ?» lance l’indigné tourné vers le «Mont justice», du droit du plus fort ! répond l’écho.

Qui des Etats ou des multinationales crée du droit, fait du droit et échappe à la sanction ? En-deçà et au-delà du droit, comme les deux faces d’une même pièce, deux réalités bien différentes apparaissent.

Enfin, une « menace » tant le droit se présente comme un « empire » sans limite pour les hommes et les Etats. Il rassemble sous son pouvoir tout ce qui a trouvé une traduction juridique et donc une existence sociale et politique. Regardez notre monde, on y voit des structures, des actions, des pratiques, des individus ; regardez de plus près, on y voit le pourquoi et le comment de toute cette réalité… que le droit révèle et en révélant, se révèle.

De quel droit ? D’une raison écrasée par la morale, la puissance de l’état ou du marché ou bien finissant par s’émanciper d’elles ?




* Ronald Dworkin (1931-2013), Empire du droit, p. IX, trad. Fr. E. Soubrenie, Paris, PUF, 1994

 

 

A. Penseurs d’Afrique

 

C'est pour le pire, bien plus souvent que pour le meilleur, que l'Afrique se retrouve au cœur de notre actualité médiatique : violence, guerres, terrorisme, affrontements intercommunautaires, épidémies, etc., les images et les discours affluent qui structurent notre inconscient collectif à propos de l'Afrique.

Mais cette actualité brûlante, bruyante, en masque une autre, profonde, encore trop méconnue et tout aussi réelle, qu'elle nous empêche de percevoir, et à laquelle Citéphilo a décidé cette année de donner toute sa place : ce qui s’y fait et s’y invente dans le domaine de la pensée, à la faveur de travaux décisifs et de plus en plus nombreux issus de chercheurs, d’écrivains, d’intellectuels africains, dont la voix porte dans le monde entier.

Découvrir, écouter, lire ces “penseurs d’Afrique”- au double sens de leur origine et de leur objet d'étude -, ce n’est pas seulement, et comme trop souvent, penser l’Afrique comme un problème contemporain, mais tenter de penser les problèmes contemporains "avec" l’Afrique, et peut-être, selon un renversement décisif et riche de renouvellements théoriques et pratiques, “à partir d’elle”.

Ce sera aussi l'occasion de déconstruire l'idée ou le concept d'Afrique que nous partageons, plus ou moins consciemment, et de se demander : qu'appelle-t-on au juste "Afrique" ? Cela a-t-il un sens de parler ici au singulier ? N'y a-t-il pas plutôt "des" Afriques ? Les enjeux sont ici aigus et multiples, à la fois historiques, géographiques, philosophiques, éthiques et politiques.  


 

 

Henri Atlan

 

Henri Atlan nous apparaît à la fois comme un chercheur de la biologie contemporaine aux travaux incontestés et une figure originale de la philosophie. Actuellement directeur d’études à l’EHESS, et directeur du centre de recherche en biologie humaine à l’hôpital universitaire Hadassah de Jérusalem, il fut membre du Comité Consultatif d’Ethique pour les Sciences de la Vie et de la santé de sa création, en 1984, à 2000.

Loin de se contenter d'une réflexion épistémologique dans la stricte continuité de ses travaux de chercheur, il propose, à rebours de toute posture scientiste, une réflexion qui questionne le savoir scientifique et ses enjeux à l'aune d'interrogations se nourrissant de traditions contre lesquelles se sont pourtant construites nos sciences actuelles. Il fait partie des pères de la révolution de la biologie actuelle, mais sa démarche n'exclut aucune posture de pensée dès lors qu'elle permet de réfléchir sur les rapports entre savoir et croyance, science et organisation sociale, développement technique et pensée de l'humain.

 

 



 

 

Mercredi 5 novembre

 

17h > 19h : La philosophie enseignée à ma chouette

Spectacle suivi d’une table ronde

Yves Cusset, philosophe et humoriste

a notamment publié : La philosophie enseignée à ma chouette (Max Milo) ; Manuel d’engagement politique à l’usage des mammifères doués de raison et autre hominidés un peu moins doués (La pensée joyeuse) ; Prendre sa part de la misère du monde (La transparence) ; Le vocabulaire de l’Ecole de Francfort (Ellipses)

Sarah Gabillon, comédienne

Modération : Christiane Vollaire, philosophe, membre du comité de rédaction des revues Pratiques, Chimères et Outis

A l'origine, un abécédaire philosophique et humoristique qui, de A comme Amour à Z comme Zen, revisite avec une douce folie nos préoccupations existentielles, à l'arrivée un spectacle qui, sous la forme d'une vraie-fausse conférence d'université populaire, menée par un duo comique improbable, s'efforce de répondre à quelques questions essentielles : l'homme est-il autre chose qu'un bipède sans plumes ? Dieu existe-t-il ou se contente-t-il de nous le faire croire pour se rendre intéressant ? La vie oscille-t-elle comme un pendule entre la souffrance et l'ennui, ou va-t-elle plutôt dans le sens inverse ? Reste-t-il assez de temps pour regarder le temps passer avant que tout le temps qui reste ne soit passé ?….

Conservatoire de musique – Place du Conservatoire – Lille

 

19h > 20h15 : Inauguration officielle de la 18ème édition de Citéphilo

Avec les représentants des institutions et collectivités territoriales qui soutiennent Citéphilo

Conservatoire de musique – Place du Conservatoire – Lille

 

20h30 > 22h30 : Jazz suprême. Initiés, mystiques et prophètes (L’Éclat)

En partenariat avec Jazz en Nord et le Conservatoire de musique de Lille

Table ronde suivie d’un bœuf avec les élèves des classes de jazz du Conservatoire de musique de Lille

En présence de l’auteur : Raphaël Imbert, saxophoniste, compositeur, directeur de la Compagnie Nine Spirit

a notamment enregistré : Bach Coltrane (ZZT) ; Heavens – Amadeus & The Duke (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Répondant : Philippe Gumplowicz, maître de conférences à l’Université de Bourgogne

a notamment publié : Le roman du Jazz. Les modernes (Fayard) ; Les travaux d’Orphée. Deux siècles de pratique musicale amateur en France (1820-2000)

Modération :

Patrice Vanhamme, professeur de philosophie, musicien de jazz

Claude Colpaert, président du festival Jazz en Nord, musicien de jazz

S'il y a du spirituel dans l'art, il prend une place toute particulière dans la musique quand elle exprime l'âme d'une communauté. Le jazz, depuis les origines, est nourri de cette spiritualité et témoigne de cette "urgence créatrice" dont parle John Coltrane. Mais comment cette spiritualité s'exprime-t-elle et à quel arrière-plan renvoie-t-elle? C'est toute la recherche de Raphaël Imbert, qui s'attache a révéler cette présence du "religieux sans dogme" dans le jazz et les très forts engagements des musiciens de jazz au sein de la franc-maçonnerie noire américaine. La dernière partie du livre est consacrée à John Coltrane, musicien spirituel s'il en est, qui incarne à lui seul ce Jazz supreme qu'il a porté à ses sommets

Conservatoire de musique – Place du Conservatoire – Lille

 

 

Jeudi 6 novembre

 

18h > 20h : Penseurs d’Afrique : conférence inaugurale

Souleymane Bachir Diagne, philosophe, professeur à l’université de Columbia à New York

a publié : Comment philosopher en islam ? (Philippe Rey) ; L’encre des savants. Réflexions sur la philosophie en Afrique (Présence Africaine) ; Bergson postcolonial (CNRS) ; Islam et société ouverte. La fidélité et le mouvement dans la pensée de Muhammad Iqbal (Maisonneuve & Larose)

Présentation : Arnaud Bouaniche, enseigne la philosophie en classes préparatoires au lycée Gambetta-Carnot d’Arras

Quelle est l’histoire de cette expression: “philosophie africaine”? Et quelle est l’histoire de la littérature produite, depuis la seconde guerre mondiale surtout, sous ce label “philosophie africaine”? Quels débats, quelles controverses y sont soulevés? Telles sont les principales questions auxquelles va introduire cette conférence inaugurale qui invitera aussi à interroger ce qu’il faut déjà entendre par cette “Afrique” dont l’histoire intellectuelle, inscrite aussi bien dans ses masques que dans les manuscrits de Tombouctou, est encore largement à écrire

Ecole Supérieure de Journalisme – grand amphithéâtre – 50, rue Gauthier de Châtillon – Lille

 

18h > 20h : Philosophie de l’insecte (Seuil)

En partenariat avec le Musée d’histoire naturelle de Lille

en présence de l’auteur :

Jean-Marc Drouin, historien, philosophe des sciences

a également réalisé : L’herbier des philosophes (Seuil) ; L’écologie et son histoire. Réinventer la nature (Flammarion)  

Présentation : Sophie Djigo, professeur et docteur en philosophie, auteur de La raison vivante (L'improviste)

Petits et innombrables, les Insectes et autres Arthropodes terrestres forment une composante essentielle de la biodiversité et participent de manière décisive au fonctionnement des écosystèmes terrestres. Aussi leur étude a-t-elle joué un rôle pionnier dans le renouveau de la classification et dans l’observation des comportements animaux. Elle se retrouve en pointe dans des domaines de recherche tels que la biologie évolutive, l’écologie comportementale, la génétique moléculaire.

La philosophie trouve dans ces êtres vivants une forme d’animalité radicalement différente de celle qui nous est familière. Encore faut-il s’interroger sur la pertinence des termes employés pour décrire les Insectes sociaux — société, souverain, monarchie, république, ouvrières, autant d’images contestables des sociétés humaines nous obligeant à mettre en cause notre anthropomorphisme spontané.

L’univers des Insectes est finalement si éloigné du nôtre, ne serait-ce qu’à cause des effets d’échelle, qu’il nous force à repenser les notions mêmes de monde et de milieux. Enfin, la réflexion sur les Insectes, partenaires souvent incommodes et adversaires assez imprévisibles, suscitant le rejet plus souvent que la compassion, contribue aux débats sur les fondements d’une attitude éthiquement réfléchie envers les animaux.

Musée d’histoire naturelle – 19 rue de Bruxelles – Lille

 

20h > 21h : Petite visite des insectes du musée en compagnie de Jean-Marc Drouin.

Réservation auprès du musée d’histoire naturelle au 03.28.55.30.80

Musée d’histoire naturelle – 19 rue de Bruxelles – Lille

 

20h30 > 22h30 : Projection de : Festival panafricain d'Alger, film de William Klein, (1969, 90’, couleur et N&B)

En partenariat avec la Médiathèque L’Odyssée de Lomme et Le mois du film documentaire

Présentation : Jacques Lemière, Institut de sociologie et anthropologie, CLERSE-(UMR 8019 CNRS), Université Lille 1

En juillet 1969, les autorités publiques de la jeune Algérie indépendante organisent le 1er Festival culturel panafricain d’Alger (il n’y en aura qu’un second … en 2009) et le Centre national de la cinématographie algérien confie au cinéaste (et peintre, graphiste, photographe) William Klein la réalisation d’un film, dont le tournage est basé sur une dizaine d’équipes venues pour la plupart de l’étranger. On y retrouve des chefs opérateurs et ingénieurs du son aussi importants que les français Yann Le Masson, Pierre Lhomme, Bruno Muel, Antoine Bonfanty, le québécois Michel Brault, aux côtés des meilleurs techniciens ou cinéastes algériens de l’époque (Ahmed Lallem, Slimane Riad, Mohamed Lakhdar-Hamina …). Alger est alors un refuge pour les mouvements de libération africains (Amilcar Cabral et le PAIGC de Guinée Bissau, Agustinho Neto et le MPLA d’Angola) et afro-américains (dont Elridge Cleaver, « ministre de l’information » des Black Panthers). De ce gigantesque événement, euphorique, qui fait le pari d’une Afrique unie, libre, fraternelle, le film se fait la précieuse et formidable archive, tant des discours et des figures politiques du moment que des artistes présents au festival parmi lesquels Nina Simone, Archie Shepp ou Miriam Makeba, icône de l’ANC (Afrique du Sud).  Archive d’un moment aujourd’hui politiquement périmé, quant au grand espoir panafricain et aux promesses émancipatrices qu’il portait.

Médiathèque L’odyssée – 794 Av. de Dunkerque – Lomme – M° Ligne 2 Maison des enfants

 

 



Vendredi 7 novembre

 

11h > 12h30 : Introduction à la philosophie africaine

Enregistrement en public des Nouveaux Chemins de la Connaissance sur France Culture

Souleymane Bachir Diagne, philosophe, professeur à l’université de Columbia à New York

a publié : Comment philosopher en islam ? (Philippe Rey) ; L’encre des savants. Réflexions sur la philosophie en Afrique (Présence Africaine) ; Bergson postcolonial (CNRS) ; Boole. L’oiseau de nuit en plein jour (Belin)

Présentation : Adèle Van Reeth, philosophe, productrice à France Culture

Si la réflexion et le débat philosophiques tels qu’ils se déroulent sur le continent africain, comme partout et comme il est naturel, sont d’une très grande diversité, certaines thématiques y prennent un relief particulier. Ainsi en est-il des questions liées aux  langues, à l’oralité et à l’écriture, en relation avec l’activité philosophique.  Les langues sont-elles porteuses de ce que Nietzsche appelait une « grammaire philosophique » ? Qu’est-ce que « philosopher dans les langues africaines » peut nous apprendre de l’activité philosophique en général ?

Palais des Beaux-Arts – grand auditorium – Place de la République – Lille

 

14h30 > 16h30 : Philosophie de la réalité

En partenariat avec l’Université pour tous de l’Artois

Jean-François Kahn, journaliste, écrivain, essayiste, polémiste

a notamment publié : L’horreur médiatique (Plon) ; L’invention des français (Fayard) ; Philosophie de la réalité. Critique du réalisme (Fayard) ; Sur l’invariance en politique (Fayard)

Présentation : Alexis Lacroix, philosophe, journaliste, rédacteur en chef du journal Marianne

Qu’est-ce que la réalité ? Jamais un état de fait.
C’est une œuvre. Une œuvre d’art qui ne correspond qu’à un moment d’une mise en œuvre dont nous sommes de plus en plus les maîtres d’œuvre.
 C’est à partir de ce constat que JFK démontre implacablement l’inanité du réalisme. Ce qu’illustre à ses yeux aussi bien la révolution impressionniste, qui fit exploser le réalisme pictural, que le dépassement nécessaire de la confrontation matérialisme-idéalisme ou que le flamboiement de l’utopisme gaullien de 1940 confronté au réalisme pétainiste. 
À travers cette thèse singulière et stimulante, Jean-François Kahn incite à de salutaires remises en question qui ne manqueront pas de faire grincer quelques dents.

Université pour tous de l’Artois – Amphithéâtre Paul Verlaine – Rue du Temple – Arras

 

16h >17h30 : Identité et altérité

en partenariat avec le lycée Léonard de Vinci de Calais et le département de philosophie de l’UFR Humanités de l’Université Lille 3

Vincent Descombes, philosophe, directeur d’études à l’EHESS

a publié : Exercices d’humanité (Les petits Platon) ; Les embarras de l’identité (Gallimard) ; Philosophie du jugement politique (Seuil) ; Le raisonnement de l'ours et autres essais de philosophie pratique (Seuil); Le complément de sujet (Gallimard) ; Le même et l’autre (Les Éditions de Minuit)

Présentation : Patrice Vanhamme, professeur de philosophie au lycée Léonard de Vinci à Calais

De l'identique à l'identitaire jusqu'à l'altérité la plus radicale, qu'est-ce qui m'assure que je ne suis pas fou? Pourquoi, en quoi l'identité serait-elle le rempart de la folie? Vincent Descombes revisite cette question qui traverse toute l'histoire de la philosophie occidentale depuis le Théétète de Platon jusqu'au Wittgenstein de De la certitude.

 Lycée Léonard de Vinci – rue du Pasteur Martin Luther-King – Calais

 

18h > 19h30 : Les études et postures postcoloniales face à la question de l’universel

Enregistrement en public des Nouveaux Chemins de la Connaissance sur France Culture

Jean-Loup Amselle,  anthropologue, directeur d’études à l’EHESS

a publié : L’ethnicisation de la France (Lignes) ; Logiques métisses (Payot) ; L’occident décroché. Enquête sur les postcolonialismes  (Pluriel) ; (sous la co-direction avec Elikia M’Bokolo) Au cœur de l’ethnie. Ethnies, tribalisme et État en Afrique (La Découverte) ; Branchements. Anthropologie de l’universalité des cultures (Flammarion) ; Vers un multiculturalisme français. L’empire de la coutume (Flammarion) ; Logiques métisses. Anthropologie de l’identité en Afrique et ailleurs (Payot)

Souleymane Bachir Diagne, philosophe, professeur à l’université Columbia à New York

a publié : Comment philosopher en islam ? (Philippe Rey) ; L’encre des savants. Réflexions sur la philosophie en Afrique (Présence Africaine) ; Bergson postcolonial (CNRS) ; Boole. L’oiseau de nuit en plein jour (Belin) ; Léopold Sédar Senghor. L’art africain comme philosophie (Riveneuve)

Modération : Adèle Van Reeth, philosophe, productrice à France Culture

Dans son ouvrage L’Occident décroché. Enquête sur les postcolonialismes (2008) qui analyse la montée de philosophies qui contestent à l’Europe et à l’Amérique leur prétention à l’universalité, et, parmi elles, celles qui relèvent de « la recherche d’un paradigme africain dans les sciences sociales », l’anthropologue Jean-Loup Amselle s’intéresse au travail philosophique de Souleymane Bachir Diagne, qui inscrit la possibilité d’une africanité philosophique à partir de la place que la pensée et la philosophie arabo-musulmanes occupent au sein de la pensée africaine. Mais l’importation des idées postcoloniales, en France notamment, produit des effets redoutables quand vient à dominer la mise en avant de la race, de l’ethnie et de la culture, et, en corollaire, la défense forcenée, ou la récusation, tout aussi forcenée, de telle ou telle identité. Sur ce rapport postcolonial/universel, Souleymane Bachir Diagne et Jean-Loup Amselle débattent.

Palais des Beaux-Arts – grand auditorium – Place de la République – Lille

 

20h > 22h: Conférences d’ouverture : De quel droit ?

La question classique du fondement du droit et celle du rapport entre droit et politique sont au cœur de la question « De quel droit ? ». P-Y Quiviger interroge le concept de droit naturel aujourd’hui en prenant à bras le corps les difficultés inhérentes à cette doctrine (les limites respectives d’une position morale de surplomb et de la référence à la nature) afin de le redéfinir. De façon prospective, P. Dardot interroge le volet politique du concept de « propriété » traversé de part en part par son origine juridique. Si le droit de propriété est conçu dans la tradition libérale comme « le droit de tous les droits », il se peut qu’il constitue un obstacle à certaines pratiques propres à faire émerger des potentialités créatives nouvelles de l’action humaine.

Introduction : Stanislas d’Ornano, docteur en sciences politiques, professeur de sciences économiques et sociales

Vers un droit du commun

Pierre Dardot, philosophe

A notamment publié : (avec Christian Laval) Marx, prénom : Karl (Gallimard) ;  (avec Christian Laval) La nouvelle raison du monde. Essai sur la société néolibérale (La Découverte) ; (avec Christian Laval et El Mouhoub Mouhoud) Sauver Marx ? Empire, multitude, travail immatériel (La Découverte)

Le problème du commun consiste à pouvoir soustraire quelque chose à la propriété qu’elle soit publique ou privée pour en proposer un usage qui puisse bénéficier à tous. Dès lors, le commun doit être pensé non comme co-possession, mais comme co-activité. L’invention de nouvelles institutions privilégiant l’usage plutôt que l’appropriation pourrait faire émerger une alternative au type d’accumulation qu’autorise le droit de propriété.

 

La possibilité d’un droit naturel aujourd’hui

Pierre-Yves Quivigier,  philosophe, professeur à l’Université de Nice-Sophia Antipolis, directeur du Centre de Recherches en Histoire des Idées

a publié : Le secret du droit naturel ou après Villey  (Classiques Garnier) ; Le principe d’immanence – Métaphysique et droit administratif chez Sieyès (Honoré Champion) ; Action médicale et confiance (Presses universitaires de Franche-Comté)

La possibilité d’un droit naturel aujourd’hui s’exprime principalement à travers une approche morale qui vise à montrer les limites du droit positif, en passant par une valorisation des droits de l’homme au sein même de celui-là. Une autre voie est proposée ici, celle d’une construction du droit naturel qui ne cherche pas à échapper à la juridicité et est organisée autour du couple dette/créance.

Palais des Beaux-Arts – grand auditorium – Place de la République – Lille

 

 

Samedi 8 novembre

 

10h > 12h : La guerre : une donnée naturelle du genre humain ?

en partenariat avec le lycée Darchicourt d’Hénin-Beaumont

Hervé Drévillon, professeur d’histoire moderne à l’Université Paris 1 Sorbonne, directeur de l’Institut des Études sur la Guerre et la Paix  et du département Histoire de la défense et de l’armement de l’IRSEM

a notamment publié : L’Individu et la Guerre. Du chevalier Bayard au soldat inconnu (Belin) ; Batailles. Scènes de guerre de la Table ronde aux tranchées (Seuil) ; L’Impôt du sang. Le Métier des armes sous Louis XIV (Jules Tallandier)

Nadia Yala Kisukidi, agrégée et docteur en philosophie,

a notamment publié : Bergson ou l'humanité créatrice (ed. du CNRS) ; co-directrice du tome 7 des Annales bergsoniennes (à paraître, novembre 2014 ) intitulé "Bergson, l'Allemagne et la guerre de 1914-18".

Présentation: Frédéric Rogalewicz, professeur de philosophie au lycée Darchicourt d’Hénin Beaumont

La commémoration de la grande guerre, à travers l'hommage rendu aux morts, constitue aussi l'occasion de discuter de l'invention de la guerre, de son évolution, et de nous servir de ce prisme pour réexaminer la vieille question philosophique : l'homme est-il bon ou mauvais par nature ? Ainsi, les hommes se font-ils la guerre par instinct guerrier, voire pulsion de mort comme dirait Freud, ou parce qu'ils y sont contraints ? L'évolution des cadres mêmes à l'intérieur desquels elle s'instaure en démontre-t-elle le caractère social et politique ?

Lycée Darchicourt – 211, rue René Cassin – Hénin-Beaumont

 

11h > 12h45 : Carl Schmitt et le droit international

Céline Jouin, philosophe, maître de conférences à l’Université de Caen

a notamment publié : Le retour de la guerre juste. Droit international, épistémologie et idéologie chez Carl Schmitt (Vrin)

Emmanuel Pasquier, professeur de khâgne, docteur en philosophie

a notamment publié : De Genève à Nuremberg, Carl Schmitt, Hans Kelsen et le droit international (Classiques Garnier)

Modération : Gaëlle Champon, doctorante en philosophie, Université Rennes 1

« Et si l’on ne faisait rien de Carl Schmitt ? » demandait il y a peu Olivier Jouanjan  en réponse à Jean-François Kervégan. Source éternelle de dispute, l’œuvre de Schmitt n’en laisse pas de susciter l’intérêt des philosophes politiques, d’autant plus, sans doute, que la réflexion de ces derniers s’ouvre progressivement au droit international.

C'est précisément de l’internationaliste Schmitt dont il s’agit alors de savoir s’il faut, ou non, « faire quelque chose ». Que nous dit-il du droit international, et nous aide-t-il à le penser ? Sa lecture nous permet-elle de mieux comprendre le passé du droit international et de la pensée juridique qui en a accompagné le développement, ou de saisir les enjeux politiques et économiques toujours actuels que masque la rhétorique du droit ? Comment interpréter en particulier l’héritage de Marx dans la pensée schmittienne du droit international ? Enfin, la réflexion internationaliste de Schmitt propose-t-elle autre chose qu’une critique en règle du droit international, et quelle est l’originalité de cette dernière ?

Théâtre du Nord – Grand’Place – Lille

 

11h > 13h : À quoi tient le design (De l’incidence éditeur)

en présence de l’auteur

Pierre-Damien Huyghe, professeur à l'Université Paris 1 – Panthéon – Sorbonne, directeur du centre de recherche pluridisciplinaire sur les théories et pratiques des arts et des techniques.

a notamment publié : Eloge de I'aspect (MIX) ; Le cinéma avant après (De l’incidence) ; Le Différend esthétique (Circé) ; Du commun (philosophie pour la peinture et le cinéma) (Circé) ; Art et industrie (philosophie du Bauhaus) (Circé)

Présentation: Olivier Koettlitz, professeur de philosophie à l’ESAAT de Roubaix

Ce qu’on appelle aujourd’hui «design» comporte, outre des enjeux techniques, esthétiques et économiques, des enjeux proprement philosophiques. Pierre-Damien Huyghe fut pionnier dans l’art et la manière d’aborder en philosophe ce vaste champ indissolublement pratique et théorique. Son dernier livre, À quoi tient le design, représente à ce jour le seul travail substantiel, en langue française, qui synthétise autant qu’il problématise les principaux attendus d’un champ d'activité devenu incontournable pour comprendre le monde dans lequel nous vivons.

 École Supérieure Arts Appliqués et Textile (ESAAT) – 539 avenue des Nations Unies – Roubaix

 

11h30 > 13h : Césaire et Senghor, penseurs de la Négritude: soixante ans après, quel héritage ?

Enregistrement en public des Nouveaux Chemins de la Connaissance sur France Culture

Romuald Fonkoua : professeur de littératures francophones à l’Université Paris 4 – Sorbonne

a notamment publié : Aimé Césaire (Perrin) ; avec Christiane Chaulet-Achour Esclavage, abolitions, commémorations (Seguier) ; Les discours de voyages. Afrique, Antilles (Karthala)

Boniface Mongo Mboussa, écrivain, critique littéraire, rédacteur en chef de la revue Africultures 

a notamment publié : L’indocilité (Gallimard) ; Désir d’Afrique (Gallimard) ; Le viol de la Lune, vie et œuvre d’un maudit (Vents d’Ailleurs)

Modération : Adèle Van Reeth, philosophe, productrice à France Culture

Comment et dans quel contexte  les écrivains et les penseurs noirs francophones  du XXème siècle, à l’instar de Senghor et Césaire,  ont-ils pu imaginer et  construire une pensée de l’esthétique  négro-africaine ? Quelle en est la spécificité? En quoi témoigne-t-elle d’une revendication identitaire ? quelles projections possibles pour le penseur ou écrivain noir francophone contemporain ?

Palais des Beaux-Arts – grand auditorium – Place de la République – Lille

 

13h > 14h45 : État de droit et rapports de domination

Yves Sintomer, professeur de sciences politiques à l'université Paris 8, membre de l'UMR CRESSPA, chercheur invité à l'Institut de sociologie de l'université de Neuchâtel et chercheur associé au Centre Marc Bloch, à Berlin

a notamment publié : Max Weber, la Domination (édition critique et introduction, La Découverte) ; Petite histoire de l’expérimentation démocratique. Tirage au sort et politique d’Athènes à nos jours (La Découverte) ;  (co-direction avec Marie-Hélène Bacqué) La démocratie participative. Histoire et généalogie (La Découverte) ; Des filles commes les autres. Au-delà du foulard. Entretiens avec Véronique Giraud et Yves Sintomer de Alma et Lila Lévy (La Découverte) ; (avec Marion Gret) Porto Alegre. L’espoir d’une autre démocratie (La Découverte)

Philippe Minard, historien, enseigne à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, spécialiste d’histoire économique et sociale de la France et de l’Angleterre au 18ème siècle, directeur d’études à l’EHESS

a notamment publié : (Introduction) La guerre des forêts de Edward P. Thompson (La Découverte) ; (collectif) Des mondes de confiance. Un concept à l’épreuve de la réalité sociale (CNRS) ; (collectif) Histoire Globale. Un autre regard sur le monde (Sciences Humaines) ; (collectif) Vers un ordre bourgeois ? Révolution française et changement social (Presses Universitaires de Rennes)

Modération : Stanislas d’Ornano, docteur en sciences politiques, professeur de sciences économiques et sociales et Léon Wisznia, lecteur de philosophie, co-fondateur de Citéphilo

Près d’un siècle après sa publication en allemand, « la Domination » est enfin disponible en traduction française. Il s’agit d’une pièce fondamentale de la sociologie politique de Max Weber, qui, adoptant le point de vue des dominants et de leur appareil de domination, pose une série de défis très actuels : comment penser l’action des dominants? Comment bâtir des idéaux-types de la politique qui éclairent la multiplicité des situations nationales particulières ? Près de quarante ans après sa publication en anglais, l’édition française de « la guerre des forêts » de l’historien Edward P. Thompson, centrée sur l’analyse d’une loi terrible, le « Black Act » de 1723, constitue elle aussi une contribution majeure aux études sur la domination. Les regards croisés du sociologue de la politique et de l’historien permettent d’approfondir les liens entre État de droit et rapports de domination depuis trois siècles.

Théâtre du Nord – Grand’Place – Lille

 

14h30 > 16h30 : Y a-t-il un islam noir ?

Souleymane Bachir Diagne, philosophe, professeur à l’université de Columbia à New York

a publié : Comment philosopher en islam ? (Éditions du Panama) ; L’encre des savants. Réflexions sur la philosophie en Afrique (Présence Africaine) ; Bergson postcolonial (CNRS) ; Boole. L’oiseau de nuit en plein jour (Belin) ; Logique pour philosophes (NEAS) ; Islam et société ouverte (Editions Maisonneuve et Larose) ; Léopold Sedar Senghor: l'art africain comme philosophie (Riveneuve Editions)

René Otayek, politologue, directeur de recherches au CNRS, directeur de Les Afriques dans le Monde

a notamment publié : Identité et démocratie dans un monde global (Presses de Science Po) ; La politique africaine de la Libye (1969-1985) (Karthala) ;  Islam, Etat et société en Afrique (éd. Karthala) 

Modération : Sophie Djigo, professeur et docteur en philosophie

L'idée d'une communauté universelle des croyants est au fondement même de l'islam. Cependant, l'histoire nous rappelle que l'adoption de l'islam dans les pays de l'Afrique subsaharienne est le résultat de la colonisation arabe et maghrébine. Comment l'islam s'est-il implanté sur le terreau de ces grands empires aux pratiques culturelles propres? Comment s'est-il développé de concert avec les résistances identitaires et la promotion des formes africaines de religion? L'association de l'islam d'Afrique noire avec un certain nombre de caractéristiques: confréries, marabouts… contraste avec le projet d'universalité dont cette religion est porteuse. Dès lors, cela a-t-il un sens de parler d'un « islam noir »?

Palais des Beaux-Arts – grand auditorium – Place de la République – Lille

 

15h >17h : Exercices d’humanité (Les Dialogues des Petits Platon)

en partenariat avec le Théâtre du Nord

En présence de l’auteur :

Vincent Descombes, philosophe, directeur d’études à l’EHESS

a publié : Les embarras de l’identité (Gallimard) ; L’inconscient malgré lui (Folio) ; Le complément de sujet (Gallimard) ; Le même et l’autre (Les Éditions de Minuit)

Présentation : Rémi Clot-Goudard agrégé et docteur en philosophie, membre du laboratoire PLC (Grenoble-II), et Valérie Aucouturier, maîtresse de conférence en philosophie à l’Université Paris Descartes.

Dans Exercices d’humanité, Vincent Descombes se livre à Philippe de Lara. Il revient sur son parcours intellectuel et sur la façon dont il a construit son œuvre. Fasciné par les philosophes antiques, c’est dans la philosophie anglo-saxonne qu’il a trouvé une manière de faire revivre les grandes questions philosophiques qui les animaient. La philosophie, pour Descombes, n’est pas quête d’essence, mais clarification conceptuelle. C'est une activité de constante réflexivité, qui cherche moins à construire des théories (à la manière des sciences) qu'à débrouiller des confusions. Ce n’est pas en essayant de transcender notre condition, mais c’est en tant qu’humain qu’il faut philosopher.

Théâtre du Nord – Grand’Place – Lille

 

17h > 19h : Négritude et métissage

1ère partie : 17h-18h : enregistrement en public des Nouveaux Chemins de la Connaissance sur France Culture

Henri Lopes, écrivain, homme politique et diplomate congolais, ancien premier ministre du Congo (1973-1975) et ambassadeur en France

a publié : Le chercheur d’Afriques (Seuil) ; Ma grand-mère bantoue et mes ancêtres les Gaulois (Gallimard) ;  Une enfant de Poto-Poto (Gallimard) ; (collectif) Parades postcoloniales. La fabrication des identités dans le roman congolais (Karthala) ; (préface) Négritude et négrologues de Stanislas Spero Adotevi (Le castor astral)

Romuald Fonkoua , professeur de littérature française et africaine à l’Université Paris 4 Sorbonne

a publié : avec Christiane Chaulet-Achour Esclavage, abolitions, commémorations (Seguier) ; Aimé Césaire (Perrin) ; Les discours de voyages. Afrique, Antilles (Karthala)

Modération: Adèle Van Reeth, philosophe, productrice à France Culture

2ème partie :  18h-19h : débat avec Henri Lopes et Romuald Fonkoua modéré par 

Khady Fall Diagne, docteur en Lettres, langues et littérature française

Des précurseurs de la Négritude, on ne retient souvent que les noms de L.S.Senghor et  A. Césaire. Directeur de la revue Présence africaine devenue une tribune pour les intellectuels noirs colonisés,  Alioune Diop est pourtant l’un des grands bâtisseurs de la pensée négro-africaine. Romuald Fonkoua, présentera le parcours d’Alioune Diop et dialoguera avec Henri Lopes, écrivain, homme politique. Produit de deux générations, celles de la Négritude et de la postcolonialité, Henri Lopes, dans une œuvre marquée par l’empreinte du  métissage, est un passeur de la pensée négro-africaine contemporaine.

Palais des Beaux-Arts – grand auditorium – Place de la République – Lille

 

17h > 19h : Marie-Claude Vaillant-Couturier. Une femme engagée, du PCF au procès de Nuremberg (Balland)

En présence de l’auteur :

Dominique Durand, journaliste, président de l’association des anciens déportés de Buchenwald-Dora et Kommandos, à Paris

a également publié : La Machine à broyer (JC Gawsewitch)

Présentation : Cathy Leblanc, professeur en philosophie contemporaine à l’Université catholique de Lille, directrice du Centre de Recherche International sur la Barbarie et la Déshumanisation

Qui n’a pas lu son témoignage au procès de Nuremberg, en 1946 ? Face à ses bourreaux, elle y a dit l’horreur de ce qu’on appellera la Shoah. Elle est la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933. Elle immortalise également le combat des républicains lors de la guerre civile d’Espagne. Dans le Paris occupé de 1940, elle vit dans la clandestinité avec son futur mari, pierre Villon, bientôt membre du conseil national de la Résistance, et leur fils, Thomas, jusqu’à sa déportation à Auschwitz en 1942, puis à Ravensbrück. Marie Claude Vaillant-Couturier incarnera cette « femme mémoire » qui ouvrira le chemin à l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité.

FNAC, 20 rue Saint Nicolas – Lille

 

19h30 > 21h30: Femmes d’Afriques : les géantes invisibles  

Fatou Diome, écrivaine, romancière

a notamment publié : Celles qui attendent (J’ai lu) ; Le ventre de l’Atlantique (J’ai lu) ; La préférence nationale (Présence africaine) ; Inassouvies, nos vies (J’ai lu) ; (collectif) L’Europe, vues d’Afrique (Le cavalier bleu)

Fatou Kiné Camara, chercheur spécialiste d'histoire africaine et féministe, docteur en Droit Privé et enseignante à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, présidente de l'Association des Juristes Sénégalaises

a publié : Pouvoir et justice dans la tradition des peuples noirs. Philosophie et pratique (L’Harmattan) ; (avec Saliou Samba Malaado Kanji) L’union matrimoniale dans la tradition des peuples noirs (L’Harmattan)

Modération : Sophie Djigo, professeur de philosophie au lycée Ribot de Saint-Omer

« Géantes invisibles », « Sentinelles de l'Afrique », c'est en ces termes que Fatou Kiné-Camara et Fatou Diome parlent des femmes d'Afrique. Quel est le rôle de ces femmes qui veillent dans l'ombre? Leur invisibilité est-elle inversement proportionnelle à leur investissement dans les sociétés africaines, et peut-être même à leur pouvoir? Explorant les récits singuliers de ce que vivent les femmes africaines, ainsi que la constitution historique des rôles sociaux qui leur sont attribués, croisant les points de vue historique, juridique, philosophique et littéraire de deux grandes intellectuelles africaines, nous interrogerons le caractère protéiforme de la condition féminine en Afrique. Car les contraintes réelles que subissent les femmes s'articulent avec des formes de pouvoir politique et économique qui remettent en question la domination masculine.

Palais des Beaux-Arts – grand auditorium – Place de la République – Lille

 

 

 



Dimanche 9 novembre

 

11h > 12h30 : Croyances. Comment expliquer le monde ? (Autrement)

Enregistrement en public des Nouveaux Chemins de la Connaissance sur France Culture

en présence de l’auteur :

Henri Atlan, biologiste, philosophe.

a notamment publié : (avec Frans de Waal) Les frontières de l’humain (Le pommier) ; (avec Bertrand Vergely) Sommes-nous libres ? (Salvator) ; Qu’est-ce qu’un modèle ? (Manucius) ; Le vivant post-génomique. Ou qu’est-ce que l’auto-organisation ? (Odile Jacob)

Présentation : Adèle Van Reeth, productrice à France Culture

Comment expliquer le monde ? "Certaines croyances sont-elles plus vraies que d'autres ?" La terre est ronde " : tout le monde le sait. Pourtant selon nos ancêtres, elle était plate. Leur savoir était-il inférieur au nôtre ? Et aujourd'hui encore, que savons-nous véritablement ? Dans notre monde rationnel, peut-on s'affranchir des croyances ? De la science à la religion ou aux mythes, de l'horoscope à la superstition ou aux sondages, Henri Atlan décline les mille facettes des croyances : elles demeurent un rouage essentiel de notre rapport au monde, une articulation fondamentale de la pensée, indispensables à la connaissance, à l'intelligence et à la liberté

Palais des Beaux-Arts – grand auditorium – Place de la République – Lille

 

14h30 > 16h30 : Ainsi la vie… Rencontre avec Henri Atlan (57’) de Pascal Goblot

Présentation générale des séances consacrées à notre invité d'honneur par Gérard Engrand et Florence Gravas.

Projection suivie d’un débat en présence du réalisateur :

Pascal Goblot, vidéaste et documentariste

Son dernier film, "Richard Hamilton dans le reflet de Marcel Duchamp", est exposé au Musée Reina Sofia de Madrid.

Présentation : Valerio Vassallo, mathématicien en résidence à la Cité des Géométries de Jeumont, maître de conférences en mathématiques à l’Université Lille 1

Ce film permet d'entrer dans le travail de recherche scientifique d'Henri Atlan et d'appréhender la manière originale dont il vit sa pratique de biologiste. En effet, l'originalité de ce chercheur est de nouer, à propos de la question : "Qu'est-ce que la vie ?" des modes d'interrogation issus de
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