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Humanities
Bruce Clarke – L’art contre l’amnésie

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Du 20 juin au 31 août 2014, la galerie Out of Africa de Sitges (Barcelone) a l’honneur de présenter “Humanités”, une exposition d’oeuvres récentes de l’artiste Bruce Clarke (Royaume Uni – Afrique du Sud) présentant des gens et des repères, qui ne nous disent pas ce que nous avons à faire, mais qui nous montrent ce qu’ils font ou ce qu’ils ont fait pour devenir humain. Artiste plasticien et photographe, Bruce Clarke est né en 1959 à Londres de parents sud-africains en exil du fait de leur activité politique anti-apartheid. Après des études aux Beaux-Arts à l’Université de Leeds, il s’installe à Paris qui lui sert de base pour créer et réfléchir sur le monde. Son oeuvre traite de l’histoire contemporaine, déconstruit les modes de pensée et les représentations de nos sociétés pour stimuler une réflexion sur le monde actuel.

Inauguration en présence de l’artiste et cocktail au champagne et musique traditionnelle sudafricaine : samedi le 28 juin à 20H00. Rencontres avec l’artiste et dédicaces de livres « Avec Bruce Clarke » – « Dominations » : vendredi 27 de 19 à 20H, samedi 28 et dimanche 29 juin de 13 à 14H.

Bruce Clarke, sa démarche artistique

Partant de fragments déchirés, de journaux, d’affiches, il lie mots et couleurs. Les mots et les images s’intègrent et se recomposent sur la toile. Les éléments de collages sont pris comme entités uniques, individuelles, puis noyées, couvertes, enduites pour épaissir et opacifier le support avant de réapparaître autrement, sous la forme d’un vaste palimpseste.

Bruce Clarke, l’engagé

Sa démarche de plasticien est en soi un engagement, un commentaire critique sur le monde. Chez Bruce Clarke, le travail plastique est inséparable d’un militantisme politique.

Figure importante du mouvement anti-Apartheid en France, Bruce devient dès son arrivée à Paris l’un des principaux acteurs de la mobilisation de l’opinion publique française contre le régime de séparation raciale en Afrique du Sud.

Il s’engage aussi en France pour les clandestins ou encore au Rwanda. Au moment où Nelson Mandela accède au pouvoir en Afrique du Sud, a lieu le génocide des Tutsi au Rwanda.

Entre avril et juillet 1994, plus d’un million de personnes sont exterminées parce que leur carte d’identité ou leur faciès les désignait comme « Tutsi ». En moins de cent jours, à la machette, à la massue, à coups de fusils, de grenades, noyés ou brûlés vifs, hommes, femmes, enfants, vieillards sont tués dans les villes, sur les collines, dans les églises.

Proche de la communauté rwandaise vivant en Europe, Bruce Clarke part effectuer un reportage photographique quelques semaines après le génocide. A la demande de rescapés du génocide, il entreprend dès 2000, sur le site d’un massacre proche de Kigali, « Le Jardin de la Mémoire», un mémorial en forme d’installation monumentale, soutenu par la société civile, les institutions rwandaises et l’UNESCO.

Invité par le Conseil Général de Guadeloupe, il y réalise en 2002 l’exposition «Fragments d’une Histoire de Demain» sur les liens entre esclavage, colonialisme et mondialisation. En 2006, paraît son ouvrage “Dominations” aux éditions Homnisphères.

Les Hommes debout

En 2014, 20 ans plus tard que le génocide au Rwanda, Bruce Clarke et le Collectif pour les Hommes debout rendent hommage aux victimes au moyen de peintures d’hommes, de femmes, d’enfants, majestueuses et dignes, plus grandes que nature, peintes directement sur les lieux de mémoire au Rwanda, accrochées ou projetées sur des lieux symboliques ailleurs dans le monde.

Dans le cadre de l’événement « Sitges Art WE », organisé les 26, 27, 28 et 29 juin, par l’Association des Galeries d’Art de Sitges, la galerie Out of Africa suspendra une toile des « Hommes debout » de 6mH x 1,5mL sur la paroi du rocher de la Fragata, sous l’église emblématique de Sitges. Exposé dans ce lieu public et symbolique, ce personnage, témoin silencieux nous rappellera qu’un génocide est un crime contre l’humanité.

L’art contre l‘oubli L’oeuvre de Bruce Clarke ne répond pas à des questions mais produit chez le spectateur des interrogations. Cette capacité étonnante qu’ont les toiles de Bruce de questionner le spectateur est peut-être le meilleur remède contre l’amnésie. Elles participent à la construction de la mémoire au point d’être parfois, des années après, l’unique marqueur d’un événement. „C’est une oeuvre d’art, Guernica de Picasso, qui nous rappelle aujourd’hui, et plus de soixante-dix ans après qu’elle a eu lieu, la tragédie du petit village basque et non pas les journaux du temps ni l’histoire savante des manuels.“Bruce Clarke

Plus d’information: Sorella Acosta Galerie Out of Africa www.galeria-out-of-africa.com facebook : Galeria Out of Africa [email protected] +34 618 356 351
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