Événements

Séminaire du laboratoire Scènes Francophones et Ecritures de l’Altérité #1
Séance rebond autour des colloques Sony Labou Tansi et Esthétique(s) Jazz avec les interventions de Céline Gahungu (Paris 4) et de Thomas Horeau (Paris 8)

Français

Territoires du corps : les couleurs de la frontière
En quoi le regard porté sur l’altérité chromatique fabrique-t-il de la frontière ? L’esclavage et l’histoire coloniale ont contraint tout un pan de l’humanité à n’avoir que son corps pour territoire, à habiter sa peau. Nous étudierons la façon dont le corps noir convoque des questions de territorialité, et comment cette territorialité fantasmée du corps se met en scène et en image. (dir. Sylvie Chalaye)

Le théâtre de Sony Labou Tansi au tournant des années 1970 : un univers en formation? (Céline Gahungu)

Au tournant des années 1970, l’écriture de Sony Labou Tansi se métamorphose au gré des innovations de l’auteur dont le seul mot d’ordre est « devenir ». Celui-ci multiplie les écrits – poèmes, pièces de théâtre et romans – sans jamais pleinement sacrifier à la rhétorique des genres. Dans cet univers chaotique et en formation, la veine théâtrale occupe une place de choix.

Dès 1969, le théâtre sert les ambitions du jeune homme, résolu à arracher une place dans le champ littéraire francophone. Déclinant différentes identités – Sony-Ciano Soyinka, Sony Tendra, Marcel Sony – celui-ci n’hésite pas à présenter un texte chaque année au Concours Théâtral Interafricain.

Au travers de ces pièces méconnues, affleurent des questions capitales : qu’est-ce qu’une pièce de théâtre à ce moment précis de la carrière de Sony Labou Tansi ? Comment devient-on dramaturge ? Comment inventer une écriture dramaturgique alors même que les genres s’interpénètrent pour donner naissance à des textes hybrides ?

– Le corps du jazzman : travail musical et théâtralité (Thomas Horeau)

C’est désormais un lieu commun d’affirmer qu’un concert de jazz se regarde autant qu’il s’écoute. Ce jugement contient-il implicitement l’idée d’une parenté entre le théâtre et le jazz ? Quelle serait alors la nature de cette parenté ? Si comme le dit Pierre Sauvanet, « on a besoin de la voir jouer cette musique », c’est que la situation du concert nous apporte quelque chose que l’écoute seule ne nous fournit pas. De quoi s’agit-il ? Que vient-on voir au concert ? Que nous raconte le spectacle de ces corps en travail ? À partir d’une analyse des spécificités du jeu jazzistique et de la manière dont il affecte la corporéité, nous tenterons de montrer que la gestuelle du jazzman, qui est essentiellement la marque d’un effort, acquiert sur la scène une dimension signifiante.
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