Événements

Rencontre-débat autour de l’ouvrage « Le temps de l’Afrique »
La CADE (Coordination pour l’Afrique de Demain) et ENDA-TIERS MONDE (Organisation Internationale Environnement et développement) vous invitent à la rencontre-débat autour de l’ouvrage « Le temps de l’Afrique »

Français

Intervenant : Jean-Michel SEVERINO, ancien Directeur Général de l’Agence française de développement (AFD)

Discutant : Ousmane Blondin Diop, diplomate, délégation du Sénégal auprès de l’UNESCO.




Ce livre est né d’une « stupéfaction » pour l’auteur et en est une pour le lecteur. C’est un ouvrage de géopolitique, sans statistiques, avec des estimations, parfois approximatives mais assumées, écrit à deux mains, dont l’une était, à l’époque, celle du directeur général de l’Agence française de développement (AFD), le bras opérationnel de la Coopération, écrit dans un style et avec un vocabulaire de roman. Et d’ailleurs l’avenir du Sud du Sahara sera le « roman qui reste à écrire ».

Tous les aspects de la vie du sous-continent subsaharien, de ses peuples et de ses 47 Etats sont passés en revue. Les migrations, traditionnelles et toujours magnifiées, vont augmenter vers le Nord. La démographie et l’urbanisation vont stimuler la croissance. Les ethnies « se délitent », face à la progression des classes moyennes et à l’abandon des traditions. Les religions monothéistes, l’Islam des médersas, la chrétienté des « églises », s’affirment, rigoristes. Les imprécisions du foncier facilitent les achats massifs de terres. Les populations des pays pauvres sont les plus sensibles à la dégradation de l’environnement. Dès lors, si la capacité de stockage du carbone et si le capital génétique que représentent les biotypes africains sont des « biens publics », leur « préservation mérite rémunération ». Plus que les élections, « des institutions fortes et stables » permettent une démocratie « endogène ». Avec les richesses de leur sous-sol, certains Etats en capitalisent les revenus dans le développement, d‘autres restent « rentiers » et s’appauvrissent. Vingt quatre chapitres font le tour du sujet.

« Le désinvestissement – psychologique, commercial et financier – européen en Afrique… représenterait une erreur historique ». En effet « si l’Afrique sombre dans les périls de sa métamorphose… l’Europe…. ne peut se permettre d’avoir à sa porte une Afrique à feu et à sang ». Par contre, si l’Afrique se développe ? Dès maintenant « les investissements chinois, indiens, brésiliens » et quelques français seulement, « connaissent une rentabilité fulgurante » et de plus en plus d’Africains sollicitent « le savoir faire institutionnel, environnemental et social » de l’Europe. Or elle ne répond pas. Il ne faut pas rater la métamorphose… des nouvelles indépendances. Car d' »objet » de l’histoire, l’Afrique est devenue « sujet …elle maîtrise son destin ». Le livre ne veut pas prédire s’il sera bon ou mauvais, mais il essaie d’en mesurer les risques et les opportunités.
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