Événements

Exposition Otobong Nkanga au Centre culturel français de Pointe Noire
Artiste en résidence au CCF / exposition : dessins, installation, performance, vidéos.

Français

Otobong Nkanga Pointe Noire fragments :
dessins + installation + performance + vidéos

Projection du film :
Otobong Nkanga de Coraly Suard
(L’Art et la Manière / Arte – Image & Compagnie / France 2008)

Embrassant un large spectre de techniques et supports (dessins, peintures, photographies, vidéos, sculptures, installations, performances et chant), le travail d’Otobong Nkanga repose tout entier sur la notion d’environnement entendu comme processus physique, politique, social et spirituel. Dans la plupart de ses projets elle investit un territoire en menant l’enquête, c’est-à-dire en accumulant les informations, les observations, les impressions et les rencontres. Puis vient le temps du « compte rendu » métaphorique qui s’attache à révéler les multiples connections entre hommes, éléments et choses : d’abord des dessins ou des photographies, enfin des installations, des films ou des performances.

La quantité de médias utilisés permet à l’artiste d’appréhender la réalité en variant les contextes esthétiques ainsi que les approches sensorielles et intellectuelles. Ainsi, chacune de ses œuvres déploie un réseau complexe, structuré par les figures de l’architecture et du paysage et d’où émane toujours une grande sérénité. Car loin d’imposer brutalement son message, Otobong Nkanga laisse opérer le rêve et l’émotion : ses dessins préparatoires ressemblent à des illustrations de contes pour enfants, ses installations et les titres de ses œuvres (State of amnesia, Arrested moment, Dream in one meter square) renvoient à l’extrême fragilité de notre condition.

Qu’elle « cartographie » le drame écologique du delta du Nigéria, qu’elle photographie des maisons dont on ne sait si elles sont abandonnées ou en cours de construction ou qu’elle dessine le soleil déclinant à Belo Horizonte, Otobong Nkanga superpose les processus de transformation naturels (lents) et humains (rapides) pour capter l’instant précis où quelque chose de nouveau se produit que nous ne savons ou ne voulons pas voir. Cette démarche nécessite un travail de repérage, d’analyse et de rendu très méticuleux. D’où les dessins empruntant à la technique de la ligne claire et les installations tirées au cordeau, un peu comme on entretient son jardin (obsession diffuse d’un paradis à portée de main ?).

Fragments d’histoires, éléments autobiographiques, paysages suspendus et fragiles, performances où l’artiste joue de son corps dans la mer ou la forêt : tout cela ouvre une brèche dans le visuel et les consciences. Face à la communication de masse qui canalise les comportements et les mouvements humains dans des espaces standardisés, l’artiste d’aujourd’hui imagine des branchements inédits, met en contact des niveaux de réalité normalement séparés, esquisse des mondes parallèles qui fonctionnent comme autant de propositions utopiques. Car il s’agit désormais de déplacer le champ de la fiction (traditionnellement réservé à l’art) en montrant que le monde dans lequel nous croyons vivre n’est lui aussi qu’un montage circonstanciel, une mise en scène idéologique, bien loin du « meilleur des mondes possibles ». Eric Girard-Miclet, directeur CCF Pointe-Noire

Née en 1974 à Kano au Nigéria, Otobong Nkanga a étudié à l’université Obafemi Awolowo d’Ile-Ife, puis à l’Ecole des Beaux Arts de Paris et enfin à Amsterdam (artiste en résidence à la Rijkakademie et Masters au DasArts). Elle vit et travaille à Paris et Anvers.

Principales expositions :

2009 : LES ECHELLES, Centre photographique Ile de France / DIAGONAL VIEW, Harlem – Pays Bas

2008 : BAGGAGE 1972.2007 ALLAN KAPROW/OTOBONG NKANGA, Kunstalle, Berne et De Appel, Amsterdam / RE/PRESENTACIONES : ELLAS, Las Palmas – Grande Canarie / FLOW, Studio Museum in Harlem, New York.

2004 – 2007 : AFRICA REMIX, Dusseldorf, Londres, Paris, Tokyo, Johannesburg.

2006 : SNAP JUDGEMENT, Miami Art Central, USA / Triennale de Luanda, Angola.

2005 : BELONGING, Biennale de Sharjah – Emirats Arabes Unis.

2004 : DO YOU BELIEVE IN REALITY ?, Biennale de Taiwan.

2002 : Biennale de Dakar.

2001 : MEMOIRES INTIMES D’UN NOUVEAU MILLENAIRE, Rencontres photographiques de Bamako.
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