Événements

Saison Créole de la Villette 2009
D’ avril à septembre 2009, c’est la Saison créole à la Villette !

Français

Théâtres créoles

Grande Halle,
salle Boris Vian
Du 22 septembre
au 10 octobre
Du mardi au samedi

Pour clôturer la saison, trois spectacles rendront compte de la diversité des esthétiques théâtrales et des influences multiples et réciproques entre les différentes îles.
Le Théâtre Taliipot de l’Île de La Réunion présente « Mâ Ravan' », un spectacle, presque un rituel, inspiré des mythes de l’océan Indien. Avec « Trames », Gerty Dambury, metteure en scène guadeloupéenne, s’applique à dénouer les relations complexes de la filiation, des rapports entre les hommes et les femmes, l’Afrique et les Antilles. Enfin, sous la direction de osé Exélis, la Cie Siyaj présente « Comme deux frères » un texte de Maryse Condé adapté pour l’occasion par José Pliya. Ce huis clos dresse le réquisitoire de la société guadeloupéenne à travers l’histoire tragique de deux amis d’enfance.

« Mâ Ravan' » Théâtre Taliipot
(Île de La Réunion)
du 22 au 26 septembre
Quatre danseurs, acteurs, musiciens, chanteurs, passeurs, éveilleurs du jour, de l’Île de La Réunion, de Maurice, de Madagascar, réveillent avec puissance la mémoire de leurs corps au son de la ravanne.
Ce tambour de l’appel, appel des ancêtres, de ceux restés de l’autre côté de la mer, appel de l’origine, s’inspire des mythes de l’océan Indien, des voyages, des exils, des ruptures, des grandes traversées.
Entre rituel et représentation, à travers l’évocation et invocation des grands Marrons, rebelles et résistants, héros intemporels qui ont ouvert les chemins de la liberté, « Mâ Ravan' » met en chair les forces de vie inscrites dans le corps de chacun.

Ecriture, mise en scène, chorégraphie Philippe Pelen Baldini
Assistant à la dramaturgie Thierry Moucazambo
Création musicale création collective
Création lumière Nicole Léonforte
Interprètes Thierry Moucazambo, José Njiva Andrianantenaina, Michaël Marmitte, Pascal Marie

« Trames » Gerty Dambury / La Fabrique Insomniaque (Guadeloupe)
du 29 septembre au 3 octobre
Entre séduction et rancoeur, une mère et un fils se perdent dans le tourbillon des mots, sous le regard de Dabar, esprit tutélaire des femmes bafouées. En toile de fond, l’Afrique et les Antilles, second couple qui se cherche et peine à se trouver, l’enfermement, mais aussi la mémoire, prison dont les personnages ne parviennent pas à s’échapper. L’Histoire, les histoires de la vie, le récit des blessures sont inscrits dans les chairs et constituent la trame fragile de ce tissu relationnel complexe que les deux personnages tentent de défaire en vain.

Texte et mise en scène Gerty Dambury
Avec Firmine Richard, Martine Maximin et Jalil Leclaire
Scénographie Catherine Calixte
Musique et univers sonore Jacques Cassard
Lumières Anthony Marlier
Assistante à la dramaturgie Valérie Maureau
Assistante à la mise en scène Leïla
Production La Fabrique Insomniaque

« Comme deux frères »
Compagnie Siyaj (Guadeloupe)
du 6 au 10 octobre
« C omme deux frères » invite à un voyage au coeur de deux âmes meurtries en rupture avec leur société. L’espace de la nuit précédant leur procès, suite à un braquage raté ayant entraîné la mort d’un homme, confinés dans la cellule d’une prison, deux amis d’enfance se confient et partagent rêves et cauchemars, espoirs et angoisses. Ce huis clos exacerbe leurs sentiments et confronte leurs caractères aussi différents que singuliers. Le tempérament impulsif et violent de l’un s’oppose à la fragilité et au caractère plus introverti de l’autre. À travers les portraits de ces deux jeunes paumés, le texte de Maryse Condé dresse un réquisitoire de la société guadeloupéenne.
Texte Maryse Condé
Mise en scène José Exélis
Adaptation dramaturgique José Pliya
Avec Gilbert Laumord et Ruddy Sylaire
Direction artistique Gilbert Laumord
Direction de production Elvia Gutiérrez
Production Compagnie Siyaj
Coproduction Compagnie Les enfants de la mer, l’Artchipel – scène nationale de Guadeloupe, Cmac – scène nationale de Martinique


– Évènements passés –

Kréyol Factory

Grande Halle
Du 7 avril au 5 juillet
Du mardi au jeudi
de 14h à 22h ;
du vendredi
au dimanche
de 11h à 19h

Que signifie être caribéen, caribéen-haïtien, caribéen-jamaïcain, ou encore français de Martinique, de Guadeloupe, de la Réunion ou de Guyane ? Comment penser ces multiples identités ?
Exposition d’art contemporain installée sur 2800 m² dans la Grande Halle, Kréyol Factory rassemble les créations de 60 artistes originaires des Caraïbes et du monde indo-océanique mais aussi, pour certains, d’Afrique ou encore des États-Unis (soit 85 oeuvres d’arts plastiques et installations, 250 photographies et 9 espaces documentaires).
Son propos est de questionner du point de vue de l’imaginaire collectif et des identités, ce qui est commun et spécifique à des espaces qui ont été peuplés par la traite, l’esclavage, l’engagisme et qui ont connu diverses modalités de colonisation.
Martinique, Guadeloupe, Guyane mais aussi Jamaïque, Porto Rico, Haïti, République Dominicaine – côté atlantique – La Réunion, Maurice – côté océan Indien – ont été pris comme lieux d’exploration privilégiés, Kréyol Factory par son approche thématique, n’ambitionnant aucune exhaustivité géographique.

Une diversité artistique, des identités multiples
Les artistes de Kréyol Factory sont tous des artistes contemporains, pour certains de la jeune génération, dont l’oeuvre est directement liée à ces préoccupations. Leur travail comme le définissait Michel Foucault, correspond « à la forme plastique générale de notre temps ».
C’est ainsi que Kréyol Factory permet de découvrir de nombreuses installations ; certaines faites d’accumulation, de transformation et de recomposition d’objets ou d’images faisant de leurs créateurs de véritables « archéologues / arkréyologues » des temps modernes.
D’autres oeuvres, empruntant à des techniques aussi variées que l’huile sur toile, la photographie, la vidéographie, la sculpture, procèdent d’un registre autre ; celui du détournement / retournement d’images, de codes, de signes religieux ou publicitaires et donc de sens, réalisé sur le mode de l’humour, de la causticité, ou encore de la provocation.
Des ensembles photographiques, de caractère plus documentaire, viennent ajouter l’effet de réel nécessaire à la compréhension du parcours.
Avec Kréyol Factory, le Parc de la Villette a voulu mettre l’accent sur cette diversité artistique qui témoigne une fois encore que les artistes, d’où qu’ils soient et où qu’ils se trouvent, ont des choses à dire sur leurs mondes qui sont aussi les nôtres.

Un parcours en 7 séquences
La pensée de Stuart Hall, sociologue britannique d’origine jamaïcaine à l’origine des « cultural studies », a apporté les fondements théoriques nécessaires à cette approche. Il lui a été emprunté notamment ses analyses des « trois présences » – présence africaine, présence européenne, présence américaine – constitutives de l’identité afro-caribéenne, Stuart Hall étant lui-même redevable à Aimé Césaire et à Léopold Sédar Senghor de cette métaphore.
« Traversées », « L e trouble des genres », « L’Afrique communauté imaginée », « N oir comment ? », « Des îles sous influences », « L es Nouveaux Mondes », « C hez soi – de loin », les intitulés des sept séquences constituant le parcours, témoignent des intentions de Kréyol Factory : donner à voir et à sentir les complexités d’un questionnement identitaire liées à l’histoire, à des processus de créolisations et aujourd’hui aux effets de la mondialisation.

Autour de l’exposition
. Visite guidée à partir de 12 ans
. Visite contée à partir de 6 ans
. Ateliers pour enfants Les chansons
de Mimi (3/8 ans) ; Objets trouvés (5/12 ans)
. Atelier pour adultes Mangé Kréyol



Mizik Factory

Grande Halle, nef
Les 10 / 11 / 12 avril
Les 15 / 16 / 17 mai
Les 5 / 6 / 7 juin
Vendredi et samedi à 20h30
(sauf le 11 avril à 22h) ;
dimanche à 18h30

Trois week-ends de concerts pour goûter aux musiques créoles, explorer la richesse de leurs rythmes et offrir de grands moments de partage et de fête.
Dans la nef de la Grande Halle, sur le site même de l’exposition Kréyol Factory, Mizik Factory propose trois grands week-ends pour découvrir les rythmes, les styles et les couleurs des musiques caribéennes et de la Réunion avec des artistes qui n’appartiennent pas au folklore mais qui expriment la fierté de leurs origines, de leurs cultures et de leurs combats dans ce langage perpétuellement métissé qu’est la musique. Mizik Factory réunit des groupes qui ont en commun une pratique musicale festive et populaire s’appuyant sur leur tradition et leur esthétique respectives et qui emportent l’adhésion de toutes les générations.

10 / 11 / 12 avril

Vendredi 10 avril

Trois grandes figures de la scène musicale des Antilles françaises

Valérie Louri (Martinique)
Le bèlè est sa source de réflexion et d’inspiration, une revendication identitaire et militante qui fonde son parcours artistique.

Soft (Guadeloupe)
Trait d’union entre les générations, avec des compositions jazz et des rythmes du gwo-ka, Soft compose aussi pour des réalisateurs militants (Euzhan Palcy, Antoine Léonard-Maestrati et Michel Reinette…).

Malavoi (Martinique)
Ce groupe de référence de la musique martiniquaise depuis plus de vingt ans mêle les mazurka, biguine, quadrille… à de nouvelles influences dont la salsa et même le jazz.

Samedi 11 avril

La « nuit du Kompa » au cours de laquelle Tabou Combo fêtera avec Ti Kabzy ses quarante ans de scène.

Tabou Combo (Haïti) se proclame l’ambassadeur du kompa, ce rythme typique d’Haïti qui se chante en français, en anglais, en espagnol et en créole.

Ti Kabzy (Haïti)
Ce groupe haïtien évolue depuis 1989 sur la scène artistique montréalaise. Ti Kabzy a développé un style inspiré d’un amalgame de musique antillaise, pop, rock, hip hop et même country. Il maîtrise également plusieurs autres styles, tels que le rara, la salsa, le meringué, le zouk, le ragga et reggae.

Dimanche 12 avril

« C aribbean Bashment »

Neg’marrons (France), Neg’marrons qui célèbre ses dix ans de carrière, accueille ses compagnons de route mêlant le hip hop, le dub, la salsa, le reggae, le rap, styles musicaux issus des cultures urbaines.

Blacko (France)
Après ses débuts au sein du collectif « C omité de Deuil » (en banlieue parisienne), il abandonne le rap pour se consacrer entièrement au ragga/reggae, tout en conservant sa verve militante.

Jamadom (France)
Auteur, compositeur, interprète, il fait ses premiers pas dans le reggae dancehall en 1992 puis il tente une synthèse entre musique jamaïcaine et guadeloupéenne, synthèse que son nom exprime : Jama (Jamaïque), dom (DOM, Département Outre Mer).

Mo’Kalamity (France)
« Vibes » jamaïcaines, soul, musiques afro-américaines, constituent l’inspiration de cette artiste hybride, dont les origines cap-verdiennes et un profond sentiment d’empathie pour la douleur de Mère Afrique, sont sans conteste les signes distinctifs.

15 / 16 / 17 mai

Vendredi 15 mai
Soirée jazz et rockvodou avec Thurgot Théodat, son invitée Xiomara Fortuna, et RAM

Thurgot Théodat (Haïti)
Issu du mouvement musical dit « R acine », qui prône la revitalisation de la culture paysanne et vodou, Thurgot Théodat, saxophoniste, marie les esprits du jazz et du vodou dans le secret du « badji » (espace sacré des temples vodou).

Xiomara Fortuna (République Dominicaine)
Artiste engagée dans la lutte pour les droits des femmes et contre le racisme, elle fait découvrir à l’Europe des rythmes traditionnels de son pays : manguila, pripi, salve, congos, gaga.

RAM (Haïti)
Groupe « rock-vodou », genre de ‘protest music’ basé sur la tradition musicale vodou. RAM porte le nom de son fondateur Richard Auguste Morse, d’origine anglo-saxonne et haïtienne qui définit sa musique comme rockvodou. RAM a été l’un des premiers groupes à jouer du « rasin » en Haïti.

Samedi 16 mai

Salem Tradition (La Réunion)
Fondé par Christine Salem, le groupe participe au mouvement de reconquête identitaire de la Réunion initié dans les années 70, avec des textes en créole, en dialectes malgaches, en comorien ou en swahili.

Baster (La Réunion)
La formation Baster est l’un des acteurs primordiaux de la scène réunionnaise. Emmenée par Thierry Gauliris, elle a toujours conservé le même procédé musical à base de sega et de maloya.

Dimanche 17 mai

Le groupe K’Koustik (Guadeloupe) a choisi la musique acoustique au service de la revitalisation et la revalorisation du patrimoine musical guadeloupéen : particulièrement le gwoka.

5 / 6 juin

Les « légendes » du reggae avec le Garance Reggae Festival

7 juin

Danyèl Waro

Vendredi 5 juin

Natty (Royaume-Uni) ouvre la soirée avec son ska-pop, reggae et soul-pop ; combinaison de roots reggae et de pop, exprimés avec une voix exceptionnelle.

Bob Andy et Ken Boothe (Jamaïque) joueront ensemble pour plonger aux racines du reggae. Ces deux artistes internationaux représentent des classiques du genre.

Finley Quaye (Royaume-Uni)
Produit étonnant de quatre générations de musiciens, Finley baigne dans le jazz dès son enfance. Filleul de Duke Ellington qui garde une influence indélébile sur sa vie, il en conserve musicalement des résonnances.

Samedi 6 juin

Queen Omega (Trinidad)
Jeune auteure et interprète, c’est l’une des rares artistes féminine de la scène reggae. Grâce à une forte croyance rasta et à une maitrise des styles roots et dancehall, elle est la nouvelle reine du reggae Nu-roots.

Don Carlos (Jamaïque)
De son vrai nom Euvin Spencer, cet artiste légendaire du reggae est une référence importante du reggae roots. Parmi ses chansons les plus connues : « Johnny Big Mouth », « Young Girl », « Cool Johnny Cool ».

Barrington Levy (Jamaïque) sein du groupe « Mighty Multitudes ». Considéré comme précurseur du style dancehall (raggamuffin), il reste à la pointe du succès après 25 ans de carrière. Barrington Levy est plébiscité par les fans de roots, de hip hop, et il est joué par les plus gros sound systems.

Dimanche 7 juin

Danyèl Waro (La Réunion) est une figure emblématique de La Réunion. Emprisonné pour avoir refusé de faire son service militaire, il dénonce dans ses chansons rédigées en captivité, le BUMIDOM(1). Dans les années 1975-76, de retour à La Réunion, il participe aux kabars (des rassemblements) qui vont délivrer du silence, de la honte et de l’oubli, le maloya (genre musical interdit jusqu’au début des années 80, trouvant son origine dans les chants d’esclaves).



Rencontres de la Villette

Grande Halle,
Paris-Villette,
Cabaret Sauvage,
Maison de la Villette,
Halle aux cuirs
Du 15 au 26 avril

Rendez-vous des artistes et des oeuvres nourris des espérances, des désarrois et des étranges mélanges de « notre belle humanité », les Rencontres de la Villette en 2009 ouvrent le grand plateau de danse hip hop aux artistes insulaires.
Depuis 1996, les Rencontres réunissent artistes et publics pour la mise en partage sensible de forces de vie. Car ce sont bien de forces de vie dont il s’agit quand, nourris de leurs origines, de leurs conditions sociales, de leurs souffrances, de leurs indignations, de leurs émerveillements, des êtres jeunes et moins jeunes s’emparent de l’art comme d’un porte-voix pour parler à nos coeurs et à nos consciences.
Danseurs, comédiens, musiciens ou artistes inclassables, ils sont les poètes dont notre monde malade a besoin pour s’imaginer autrement. Plus qu’un message, c’est un état d’esprit et une posture qu’ils nous proposent pour que demain soit encore possible. Tournant le dos à la vacuité, à la violence et à la vulgarité, leurs oeuvres sont empreintes du respect des faibles, du mépris des dominateurs, de l’amour du geste gratuit, du désir d’égalité, du besoin de douceur, du refus d’une société réduite à se chercher des boucs émissaires – de banlieue, d’islam, d’Afrique ou d’ailleurs -, de jubilation du partage, de chérissement de l’intime, d’affection du sensuel… Ils semblent nous dire eux aussi le désormais célèbre : « Yes we can ! ».

Dans ce contexte la Saison créole de la Villette prend tout naturellement place dans le programme des Rencontres. En effet, « la créolisation est aux femmes et aux hommes ce que la pluridisciplinarité est aux genres artistiques, une source de richesse et d’enrichissement individuel et réciproque, une source d’échanges, de rencontres et de débats, une source d’émotion, une source de beauté. » (Jacques Martial). Les Rencontres de la Villette depuis leur origine se revendiquent de cette créolisation et de cette pluridisciplinarité… Les formes y sont multiples et se métissent souvent : DJ, slam, rap, danses traditionnelles, vidéo, chanson, danse contemporaine viennent bousculer théâtre et danse hip hop pour un kaléidoscope d’imaginaires, de pensées et de plaisirs ! En 2009 particulièrement, les Rencontres ouvrent le grand plateau de danse hip hop aux artistes insulaires.
La compagnie guadeloupéenne Real Squad présente sa dernière création Violences et cris du coeur qui propose un hip hop en synergie avec les danses du gwo-ka et du bèlè, la percussion antillaise et le rap en live.
Avec les trois danseurs de Jazz Dousss, la Martiniquaise Christiane Emmanuel fait vibrer la rencontre de la danse hip hop et de la danse contemporaine au son de la musique de John Coltrane.
Le danseur réunionnais Giovanni Paroumanou quant à lui, explore avec Soleil Noir le traumatisme de l’esclavage sous la direction du parrain charismatique de la danse hip hop française, le chorégraphe d’origine martiniquaise Gabin Nuissier.
Sur les scènes de théâtre on remarquera la pièce que l’on attendait depuis longtemps et qui consacre la prise de parole des pionniers du mouvement hip hop sur leur propre histoire : Les enfants perdus, écrite par l’Antillais du 9-3, D’de Kabal.
Et puis surtout, le 17 avril -jour anniversaire de la disparition du grand Aimé Césaire-, le récital poétique offert par Jacques Martial du Cahier d’un retour au pays natal (voir p. 10).
Une après-midi sera consacrée à la projection de courts métrages de fiction de la « nouvelle vague » des jeunes cinéastes issus des territoires ultramarins, suivie d’un débat animé par Osange Silou (Invariance Noire, Jury Hohoa) ; une autre permettra de découvrir le travail de la compagnie guadeloupéenne Real Squad accueillie en résidence de recherche avec un metteur en scène de théâtre. Cette dernière s’inscrit dans un parcours autour de la danse hip hop en outremer, avec notamment l’accueil en résidence également de la jeune compagnie réunionnaise Soul City, l’invitation de danseurs guyanais en voie de professionnalisation et la tenue d’une table-ronde qui réunira artistes d’outremer et partenaires institutionnels afin de favoriser le soutien au hip hop dans ces régions.

Programme complet www.rencontresvillette.com



« Cahier d’un retour au pays natal »
Hommage à Aimé Césaire

Grande Halle, nef
Vendredi 17 avril
à 19h
Gratuit sur inscription

Le jour anniversaire de la disparition du grand poète Aimé Césaire, Jacques Martial fait résonner ce texte fondamental sur la scène de l’exposition Kréyol Factory.
La langue poétique d’Aimé Césaire demande à être dite. Elle est faite pour être entendue. Une langue riche, vivante, luxuriante et tout à la fois précise et tranchante, même quand elle joue à nous surprendre par l’inventivité de sa musique. Car ici, l’inventeur est génie. Cahier d’un retour au pays natal est marqué du sceau de l’impatience de ce jeune homme de 25 ans, de sa révolte devant la violence, celle que subissent à l’époque non seulement les peuples noirs mais tous les peuples dominés, reniés dans leur humanité et dont il dénonce l’asservissement, que ce soit d’hier ou d’aujourd’hui.

un homme-juif,
un homme-cafre
un homme-hindou-de-Calcutta,
un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas
Pour la poésie : l’art et la parole d’Aimé Césaire sont ceux d’un alchimiste. Avec lui, tous les canons de l’esthétique se désencastrent, des plus classiques aux plus surréalistes, pour se fondre en une arme miraculeuse, un engagement poétique, politique et humaniste qui ne se démentira jamais.
Pour la forme : unité de lieu, immobilisé au coin de sa ferveur. Unité de temps, au bout du petit matin. Unité d’action, consciencieux sorcier, Césaire procède à l’exorcisme de tous les égoïsmes, des lâchetés, des haines individuelles car il sait que la rencontre et l’acceptation de l’autre débutent par la re-connaissance, l’acceptation et l’amour de soi.
Pour l’action : le Cahier est le premier combat victorieux du jeune Aimé Césaire. Ses mots y sont des raz de marée.
Il s’y ceint les reins comme un vaillant homme, manie des quartiers de mondes, épouse des continents en délire.
Sa colère est plus grande que la nôtre. Sa révolte plus brutale. Sa détestation de la médiocrité dépasse toutes nos frustrations. Tout comme son amour et son vouloir pour le monde qu’il nous invite à transformer avec lui.
ce que je veux c’est pour la faim universelle, pour la soif universelle, la sommer libre enfin de produire de son intimité close la succulence des fruits.
Pour aujourd’hui : 1939, Aimé Césaire nous offre Cahier d’un retour au pays natal. Sait-il à quel point il est en train de poser pour les générations à venir les termes d’une nouvelle fraternité, à construire, à reconstruire sans relâche ?



Femmes de la liberté

Grande Halle,
salle Boris Vian
Les 8 / 9 / 10 mai
Les 8/9 mai de 12h à 19h
Le 10 mai de 11h à 20h
Entrée libre dans la limite
des places disponibles

À l’occasion du jour anniversaire de l’abolition de l’esclavage -le 10 mai-, le Parc de la Villette et CulturesFrance s’associent pour proposer films documentaires et rencontres littéraires autour de la place des femmes créoles dans l’histoire de l’héritage de la liberté et de sa place dans la littérature d’aujourd’hui.

Vendredi 8 et samedi 9 mai Kréyol Ciné

Figures sociales, figures de femmes et paroles d’auteures : dix films pour découvrir ou redécouvrir des femmes et des hommes aux prises avec les questions des mondes contemporains : migration, racisme, religion, mondialisation, au plus proche de leur vie.
L’Avenir est ailleurs – Antoine Léonard-Maestrati, 2006
Les Illuminations de Mme Nerval – Charles Najman, 1996
Noir comment ? – Marie Binet, 2001
Les Seize de Basse Pointe – Camille Mauduech, 2008
Ti machin La Mécanicienne – Arnold Antonin, 2003
Bisanvil – David Constantin, 2005
Sucre Amer – Yann Le Masson, 1963
Les Descendants de la nuit – Christiane Succab-
Goldman, 1999
Parcours de dissidents – Euzhan Palcy, 2006
Life and Debt – Stephanie Black, 2001
sous réserve de modifications
Les réalisatrices Marie Binet, Camille Mauduech, Christiane Succab-Goldman, Euzhan Palcy dialogueront avec le public à l’issue de la projection de leur film.

Dimanche 10 mai

En l’honneur de Suzanne Césaire, et en présence d’auteurs, d’artistes et de personnalités créoles francophones, anglophones et hispanophones, tables rondes et lectures coordonnées par Daniel Maximin proposeront une réflexion sur la façon dont les femmes créoles, à travers la littérature et dans leurs sociétés, ont progressivement conquis la liberté.
Wooly Saint Louis Jean, poète, chanteur et musicien haïtien, clôturera ces rencontres par un concert dédié aux femmes de la liberté.

11h – 12h30 / Table-ronde 1

La place de la femme dans l’histoire de l’héritage de la liberté – la figure héroïque

Modérateur Audrey Pulvar
Interventions de Michèle Césaire, Shenaz Patel, Chiqui Vicioso, Magali Comeau-Denis

12h30 – 13h « Les grands témoins » : Euzhan Palcy

14h30 – 15h Lecture d’extraits de Pluie et vent sur Télumée Miracle de Simone Schwarz-Bart par Magali Comeau-Denis

15h – 15h30 « Les grands témoins » : Simone Schwarz-Bart

15h30 – 17h / Table-ronde 2

La place de la femme dans la littérature aujourd’hui

– Création de la femme, femme dans la création
Modérateur Carpanin Marimoutou
Interventions de Gary Victor, Fabienne Kanor, Yannick Lahens, Natacha Appanah

17h – 17h30 « Les grands témoins » : Jenny Alpha

17h30 – 18h Lecture de textes de Gerty Dambury par l’auteur

18h – 18h30 Hommage à Aimé et Suzanne Césaire : Lecture de La Tragédie du roi Christophe, Une Saison au Congo et Les Chiens se taisaient d’Aimé Césaire par 3 comédiens.
18h30 – 19h « Les grands témoins » : Christiane Taubira (à confirmer)
19h – 20h Concert de Wooly Saint Louis Jean



ScèneS d’été


Plein air, Grande Halle et
Cabaret Sauvage
Le 5 juillet
Les 11 / 12 juillet
Les 18 / 19 juillet
Le samedi en soirée et
le dimanche après-midi


Des Antilles à l’océan Indien, des saveurs épicées de la cuisine créole aux contes haïtiens en passant par la déambulation carnavalesque, le zouk, le maloya ou la biguine, il ne faut pas en douter : juillet sera chaud à la Villette.
Nouveau projet pour les Scènes d’été qui sur un dimanche et deux week-ends alterneront concerts payants et propositions gratuites, extérieur et intérieur, ateliers publics, contes, musique et bals.

Dimanche 5 juillet

Atelier tout public, à partir de 6 ans / Prairie du cercle sud – à 15h
Installation Touloulou
De grandes silhouettes en carton sont conviées à la fête. Mais comment vont-elles s’habiller pour être de vrais Touloulous ? Rubans tressés, dentelles colorées, étoffes soyeuses et chatoyantes, masques dorés et argentés seront à disposition pour costumer nos mannequins. Ainsi parés, ils pourront être plantés, et tourbillonner sur les pelouses du Parc de la Villette à l’occasion d’une installation bien étoffée !

Atelier adulte / Jardins Passagers – à 16h30
Mangé Kréyol
Venez préparer et manger des spécialités créoles (accras de légumes, féroce, bananes poêlées aux zestes d’agrumes, gâteau de patates douces…). Les plantes des Jardins Passagers seront mises à contribution pour relever plats et boissons, « arhumatisés » bien sûr ! Musique, conte / Plein air – à 15h30 / gratuit Caribop (Guadeloupe – Martinique) Les musiciens de Caribop nous invitent à partager leur approche libre et décomplexée des rythmes que l’on pratiquait jadis dans les zouks de la Guadeloupe et de la Martinique.

Concerts / Grande Halle – à 17h
Émile Antile & Rony Théophile (Guadeloupe)
Deux artistes guadeloupéens de talent pour montrer différentes facettes de la biguine, fleuron du
patrimoine musical antillais.

Mario Canonge trio (Martinique)
Pianiste de latin jazz et ambassadeur de la musique martiniquaise, Mario Canonge met son talent au service des styles et des cultures les plus diverses, de ses Antilles natales aux quatre coins du monde.

11 / 12 juillet

Samedi 11 juillet
Concerts / Cabaret Sauvage – à 19h30
Edou (Nouvelle Calédonie)
Musicien renommé en Nouvelle Calédonie, Edou propose sa vision du monde à travers une musique qui fusionne tradition et modernité, le kaneka – style qui mêle traditions kanaks, reggae et blues.

Mikea (Madagascar)
Lauréat du Prix Découverte RFI 2008, Mikea a été créé en 2003 par Théo Rakotovao qui puise son inspiration dans le beko – blues authentique du sud de Madagascar.

Rajery (Madagascar)
Prince de la vahila – harpe en bambou, emblématique de la musique de Madagascar – Rajery est sans conteste l’artiste malgache le plus actif sur la scène internationale.

Dimanche 12 juillet

Atelier adulte / Jardins Passagers – à 11h30



Mangé Kréyol
voir programme 5 juillet
Atelier tout public / Prairie du cercle sud – à 15h

Installation Touloulou
voir programme 5 juillet
Conte tout public à partir de 8 ans / Cabaret Sauvage – à 16h30 / gratuit

Mimi Barthélémy « Soldats Marrons » (Haïti)
A travers les yeux et les souvenirs de la petite fille qu’elle a été, la conteuse Mimi Barthélémy célèbre l’esprit rebelle qui anime les enfants d’Haïti ainsi que la victoire de leurs ancêtres sur les maîtres de l’époque.
Déambulation musicale / plein air – à partir de 15h / gratuit
Bal-Konsèr / Cabaret Sauvage – à 17h30 / gratuit

Difé Kako (Guadeloupe)
Signifiant littéralement « quelque chose qui chauffe », la compagnie Difé Kako propose une musique chaude, carnavalesque, faite pour danser que ce soit dans la rue ou lors de leur Bal-Konsèr.

18 / 19 juillet

Samedi 18 juillet

concerts / Cabaret Sauvage – à 19h30
SumaElé (Nouvelle Calédonie)
Originaire de l’île de Maré, SumaElé offre avec justesse les polyphonies et harmonies vocales qui vont si bien à la langue de Maré.

Davy Sicard (Réunion)
C’est d’abord la voix de Davy Sicard qui accroche l’oreille puis l’auditeur se laisse porter par les textes qui racontent la quête identitaire d’un artiste aux talents de poète et de compositeur.

Lindigo (Réunion)
Formation de jeunes musiciens débordant d’énergie, Lindigo est une invitation au voyage et à la transe.

Dimanche 19 juillet

Atelier adulte / Jardins Passagers – à 11h30
Mangé Kréyol
voir programme 5 juillet
Atelier tout public / Prairie du cercle sud – à 15h

Installation Touloulou
voir programme 5 juillet
Concert / plein air – à 15h30 / gratuit

Michel Réman (Martinique)
Les gwokas et autres tambours seront à l’honneur sous la direction du percussionniste Michel Réman.
Concerts / Cabaret sauvage – à 16h30 / gratuit

Paul Wamo (Nouvelle Calédonie)
Scandant ses textes à la manière des slamers américains, Paul Wamo met son énergie et sa sincérité au service de son écriture à la fois forte et humoristique.

Dédé Saint-Prix (Martinique)
Chanteur, flûtiste et percussionniste, Dédé Saint-Prix sait mieux que personne ressusciter les traditions musicales de la Martinique, tout en s’autorisant l’influence des rythmes des autres îles de la Caraïbe.



Cinéma en plEin air

Prairie du Triangle
Du 15 juillet au 16 août
Du mardi au dimanche
à la tombée de la nuit
Gratuit

De la découverte du « N ouveau Monde » à la découverte de soi, du voyage métaphorique au parcours initiatique, les traversées au propre comme au figuré s’invitent sur la pelouse de la 19e édition du Cinéma en plein air.

Au programme
Le Nouveau Monde Terrence Malick / 2005 / 2h16
Avec Q’orianka Kilcher, Colin Farrell, Christian Bale…
En 1607, des colons britanniques accostent sur la côte orientale du continent américain. Ils souhaitent établir un avant-poste économique, religieux et culturel sur la côte de ce qu’ils considèrent comme le Nouveau Monde. Très vite, ils se heurtent aux tribus indigènes…

Into the wild Sean Penn / 2007 / 2h27
Avec Emile Hirsch, Marcia Gay Harden, William Hurt…
Tout juste diplômé de l’université, Christopher McCandless, 22 ans, est promis à un brillant avenir. Pourtant, tournant le dos à l’existence confortable et sans surprise qui l’attend, le jeune homme décide de prendre la route en laissant tout derrière lui.

Capitaine Achab Philippe Ramos / 2007 / 1h45
Avec Denis Lavant, Dominique Blanc, Jean-François Stévenin…
1840. Qui aurait bien pu imaginer que ce jeune garçon lisant la Bible dans une cabane de chasse perdue au milieu des bois, deviendrait un jour capitaine de navire baleinier ? Personne. Et pourtant, Achab grandit et s’empare des océans. Devenu un capitaine redoutable, il rencontre une baleine éblouissante de blancheur… Moby Dick.

Golden Door Emanuele Crialese / 2006 / 1h58
Avec Charlotte Gainsbourg, Vincenzo Amato…
Au début du XXe siècle, le parcours d’une famille d’immigrants siciliens, depuis leur campagne aride de Sicile jusqu’aux portes de l’Amérique, le Nouveau Monde… Lion d’Or, Venise 2006

Le Fanfaron Dino Risi / 1962 / 1h45
Avec Jean-Louis Trintignant, Vittorio Gassman…
À la recherche d’un téléphone, Bruno emprunte celui de Roberto et, pour le remercier, l’invite à faire un tour dans sa voiture de sport. C’est le début d’une randonnée qui va « déniaiser » Roberto, étudiant timide et complexé.
… et aussi Fitzcarraldo de Werner Herzog, Amistadde Steven Spielberg, Pirates des Caraïbes de Gore Verbinski, Voyage en famille de Pablo Trapero, Brokeback Mountain de Ang Lee…
programmation en cours
Programme complet sur www.villette.com
à partir de mai 2009
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