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Sorosoro, Pour que vivent les langues du monde !
Rencontres langues en danger

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A l’initiative de la fondation Chirac, le musée du quai Branly accueille l’après-midi du 9 juin des linguistes et chercheurs de la communauté internationale. Ils exposeront leur vision des langues et cultures en danger et dialogueront avec le public dans le cadre du projet Sorosoro Pour que vivent les langues du monde ! Ce programme s’inscrit résolument dans le combat que s’est assigné l’Unesco pour protéger et promouvoir la diversité culturelle en tant que condition nécessaire à la recherche de la paix.

* La fondation Chirac a pour ambition d' »agir au service de la paix », en contribuant notamment au soutien de la diversité culturelle, pour construire une culture du respect mutuel, tisser des liens entre les mondes, bâtir une société internationale plus harmonieuse.

* Ces valeurs sont partagées par le musée du quai Branly, qui à la croisée d’influences culturelles, religieuses et historiques multiples, se veut un lieu de dialogue scientifique et artistique, carrefour d’échanges entre le public, les chercheurs, les étudiants ou encore les créateurs contemporains. Inauguré en juin 2006, le musée du quai Branly s’attache à donner la pleine mesure de l’importance des Arts et Civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.

D’après l’Unesco, une langue meurt en moyenne tous les quinze jours. Il y a environ 6 000 langues parlées sur la terre et selon les scientifiques, plus de la moitié des langues pourrait ainsi disparaître au cours de ce siècle.

2008 a été déclarée « Année internationale des langues » par l’Assemblée générale de l’ONU considérant la question des langues comme un enjeu stratégique.

Les milliers de langues que compte aujourd’hui la planète sont les réceptacles de savoirs et de savoir-faire inestimables. Ce sont bien plus que des instruments de communication, elles véhiculent des connaissances, sont les vecteurs de façons de penser et de voir le monde, et peuvent être des outils importants au service du développement des communautés.

En collaboration avec les chercheurs internationaux qui travaillent déjà sur le sujet, le programme Sorosoro, mis en œuvre par la Fondation Chirac, entend mobiliser pour la sauvegarde des langues menacées et notamment, en utilisant les technologies de l’ère numérique, promouvoir la création d’une Encyclopédie Numérique des langues, la production d’une Télé des langues sur Internet et la restitution des données collectées aux communautés concernées.

Ce qui relie l’humanité, ce n’est pas un langage et une culture unifiés. C’est l’effort que nous sommes tous amenés à faire pour communiquer d’une langue, d’une croyance, d’une culture à une autre. C’est cet acte même de communiquer au travers et au-delà de nos différences qui construit la solidarité de l’humanité.

Sorosoro est un mot araki qui signifie « souffle, parole, langue ». La langue araki n’est plus parlée aujourd’hui que par huit personnes au Vanuatu, un petit état du Pacifique où l’on trouve la plus grande densité de langues au monde.

Programme des rencontres Sorosoro

Introduction

15h – présentation du programme Sorosoro par Rozenn Milin, Directrice du projet.

15h10 – allocution d’Erik Orsenna, écrivain, prix Goncourt, membre de l’Académie Française.

15h20 – allocution de Rigoberta Menchu, Prix Nobel de la Paix 1992, membre du Comité d’Honneur de la fondation Chirac.

Rencontres langues en danger

15h30 – Comment penser la diversité linguistique : de quoi est-elle faite et pourquoi la préserver par Colette Grinevald, linguiste, CNRS, Université de Lyon 2, membre de l’Institut Universitaire de France.

16h – Comment les linguistes et les communautés autochtones documentent et revitalisent les langues en danger (en anglais) par Peter Austin, linguiste, Directeur du ELAP (Endangered Languages Programme à SOAS, Université de Londres).

16h30 – Les Langues du Gabon et la biodiversité : 7000 noms d’animaux répertoriés par Patrick Mouguiama-Daouda, linguiste, Université Omar Bongo, Gabon.

17h – Les langues du Guatemala : quand les Mayas mettent en place le processus de revitalisation (en espagnol) par Juliana Sis Iboy, linguiste, Directrice d’OKMA (Centre de recherche et de documentation des langues maya du Guatemala).

17h30 – Vanuatu, un petit état, la plus forte densité linguistique au monde : les politiques de préservation (en anglais) par Hannah Vari-Bogiri, linguiste, Université du Pacifique Sud, Vanuatu, spécialiste de la langue araki (8 locuteurs), qui donne son nom au programme Sorosoro (« souffle, parole, langue »).

Chaque intervention durera 20 minutes et sera suivie d’une séance de questions-réponses avec le public.

Conclusion par le Président Jacques Chirac
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