Bab El Oued Kingston

De Gwana Diffusion

Le disque du mois
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Les sons qui semblent venir de partout et repartir dans tous les sens font de la musique de Gwana Diffusion une création quasiment indéfinissable. Eux, sont pourtant parvenus à lui trouver un nom : « le Raggnawaachaâbirock ». En décrypté : Ragga, Gnawa, Chaâbi et Rock. Pour ne pas faire de jaloux, dira-t-on.
Bab El Houed-Kingston, second album du groupe algérois fondé par Amazigh Kateb propose une ballade ponctuée de rencontres. Dans la même lignée que l’ONB (Orchestre National de Barbès), « les chansons, fraîchement composées ou remaniées s’inscrivent dans une unité de feeling, tout en répondant à la versatilité stylistique de l’inspiration du groupe », écrit François Bensignor. Amazigh raconte qu’ils voulaient enregistrer cet album au Maroc, dans un lieu paisible. Mais le projet, proposé tardivement, est tombé à l’eau. « C’était l’un des voeux de tout le monde de ne pas faire ce disque en numérique, dit Amazigh. Avant d’entrer dans l’an « débile », on voulait utiliser les techniques de son analogique découvertes pendant ce siècle. » Cela ne les empêchera pas de replonger dans les traditions du vieux Maghreb en reprenant « Chara’allah », un morceaux vieux de trois cents ans. « Gazel au fond de la nuit », le poème d’Aragon, chanté à la fête de l’Huma avec un gumbri, est l’atterrissage en douceur d’un voyage musical « sans concession artistique ni politique, ardent de transe, violent d’humour et puis d’amour ». A la veille d’un troisième millénaire incertain cet album est d’utilité publique.

Bab El Oued Kingston, de Gwana Diffusion (Musisoft)///Article N° : 853

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