Fespaco 2009 : l’inquiétude

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A la fois fête populaire, convivial lieu de rencontre et occasion de découverte et médiatisation des dernières productions africaines, le rendez-vous biennal des cinémas d’Afrique suscite l’enthousiasme général. Cette année comme toujours, le Fespaco est resté le lieu des rencontres et des débats, un espace de festival ! Mais la recrudescence des problèmes d’organisation a tant handicapé l’édition 2009 qu’elle doit être interrogée. Cependant, si le Fespaco 2009 inquiète, ce n’était pas seulement une affaire d’intendance…

Fespagaille !
L’expression s’est rapidement imposée. Elle a atteint des sommets et est clairement dommageable non seulement au Fespaco mais à la visibilité internationale des cinémas d’Afrique. Nombreux sont les échos de journalistes restés sans réponse à leur demande d’accréditation avant le festival et dont la rédaction a finalement renoncé au déplacement. Sur place, l’impression générale était que l’organisation n’était pas prête à la bonne date et dut improviser, débordée sous le poids des demandes. Cela tenait sans doute surtout au fait qu’à la faveur du renouvellement de l’équipe d’organisation, l’expérience n’a pas été transmise et qu’on recommençait les imprévisions et les erreurs à zéro. Mais la Fespagaille tenait aussi à d’autres facteurs plus structurels que l’entretien avec Michel Ouedraogo, nouveau délégué général du Fespaco (en remplacement de Baba Hama qui est maintenant porte-parole de la présidence du Faso), permet d’éclairer (lire article n°8462). Sont en cause l’autonomie organisationnelle et financière d’un Fespaco qui a de plus en plus de mal à faire face à sa croissance et la disposition à temps d’un budget gérable à la mesure de l’événement. Du souhait même de Michel Ouedraogo, ne taisons pas les difficultés mais prenons-les à bras-le-corps. Ce qui suit n’est ni étalage, ni accusation, ni suffisance : une simple contribution critique à la nécessaire réflexion collective pour que l’outil Fespaco, dont on sait combien il nous est tous cher, continue de servir les cinématographies que nous aimons et défendons.
L’arrivée tardive des fonds, c’est un classique : tout bon festival africain y est confronté. Quand ce ne sont pas les bailleurs, c’est le ministère. Les prestataires rechignent à s’exécuter sans le versement des arrhes et comme les banques se refusent à faire l’avance, tout attend. Dans le cas du Fespaco 2009, non seulement des contributions internationales ont été revues à la baisse, mais les retards se sont accumulés et, en cela, l’Etat burkinabé a battu les records. Résultat : les billets d’avion des invités ne sont pas délivrés à temps et doivent être négociés au tarif fort, les hôtels donnent la priorité à des clients sur les réservations festival, etc. Même, on s’est trouvé en rupture d’encre pour imprimer les badges juste avant le début du festival. Il faut savoir que toute dépense doit être avalisée par un contrôleur financier du ministère qui a son bureau au Fespaco. Lenteur administrative + inexpérience + manque d’encadrement des 750 jeunes et nouveaux employés : au guichet de délivrance, les badges n’arrivaient qu’au goutte-à-goutte et n’étaient pas classés par ordre alphabétique… Pour 12 750 badges à délivrer, le chaos était indescriptible… Sans compter que le guichet ferme à 18 h, pas vraiment le top pour un festival international et dans une ville où les déplacements ne sont pas simples. « Revenez demain ! »
Le programme imprimé est arrivé le vendredi et le catalogue par paquets successifs au milieu du festival : des professionnels erraient entre le siège du Fespaco et le centre de presse de l’hôtel Indépendance/Azalaï à la recherche des informations qui leur permettraient de s’organiser… Des étudiants avaient compris l’aubaine et, faisant marcher la photocopieuse de l’université, revendaient le programme à la sauvette pour 500 Fcfa ! Le gag était que le catalogue finalement arrivé était lui-même tel qu’il n’aidait pas grand monde : erreurs flagrantes sur les pays, index inutilisable, présentation complexe… Certes, les cinéastes ou producteurs n’envoient pas les infos à temps, mais cela n’a rien de nouveau… Quant aux 6000 sacs offerts par TV5 Monde, ils ne furent distribués aux débrouillards qu’en fin de festival.
Fête populaire ? Faute d’une star de calibre suffisant, c’est bien la première fois que le stade du 4 août ne fit pas le plein à l’ouverture. Finie la cohue pour garer son « moteur » et entrer dans un stade déjà bourré deux heures avant le début. Se rattraper sur les projections gratuites en plein air Place la Nation ou dans les quartiers périphériques ? Supprimées : la volonté était de canaliser le public ouagalais vers les salles spécialement rouvertes au cinéma pour le Fespaco dans les quartiers périphériques : Wemtenga (secteur 29), Tampouy (secteur 20), Patte d’Oie (secteur 15), Pissy (secteur 17) et Somgande (secteur 25). Et de pérenniser des prix d’entrée qui financent le cinéma : 500 Fcfa la place contre 200 ou 300 en temps normal. En somme d’impulser des changements de fond à la faveur du seul Fespaco. Ambitieux… Mais dans le contexte d’une baisse générale d’intérêt pour le cinéma au profit des séries télévisées, le risque est là : à contraindre plutôt qu’encourager la ferveur populaire lors des événements exceptionnels, on risque de l’éteindre.
Est-ce le fait que le premier ministre est l’ancien ministre des finances ou tout simplement les difficultés de financement ? Toujours est-il que la carte étalon donnant l’accès à toutes les projections du festival a fait un saut de 10 000 à 25 000 Fcfa (38 €) d’un Fespaco à l’autre ! L’effort était à la portée des bourses occidentales, moins des bourses africaines. Quant au badge, sans le pass professionnel, innovation 2009, il ne servait plus à rien : pas d’accès aux salles. Mais dans le chaos d’attribution des badges, pas de pass… On faisait la queue au bureau ou on laissait tomber. Pour beaucoup, ce fut la débrouille : forcer le passage avec le badge à l’entrée des salles à la faveur de la cohue, à moins de faire la queue pour acheter à chaque coup son billet (1000 Fcfa – 1,5 € -dans les deux salles climatisées, Burkina et Neerwaya). Les médias devaient recevoir un lot limité de pass mais rien ne fut bien clair…
La relation entre fête populaire et festival international est difficile à gérer : les Ouagalais s’étaient plaints de ne pouvoir entrer dans les salles une fois que les badgés occupaient les places. On chercha donc à forcer les journalistes à se cantonner aux séances de presse de 8 heures du matin, en exigeant le pass aux autres séances. On imagine mal un journaliste se suffire d’une séance par jour pour couvrir un festival. Dans les faits, ce fut la cacophonie : mal informés, les employés commencèrent à demander le pass même à 8 heures. Puis, déboussolés et confrontés à des papiers improvisés de remplacement de badges ou de pass en attente, ne savaient plus trop quoi exiger si bien que, sous la pression de la queue, certains entraient d’autres pas. Les entrées étant séparées entre badgés et public à ticket, le gérant du Burkina et du Neerwaya, intérêt oblige, fit d’abord rentrer les tickets payants, ce qui eut pour effet de laisser les badgés dehors en cas d’affluence…
Bref, les badgés internationaux étaient à ramasser à la petite cuillère et les journalistes avaient du mal à faire leur travail. Repli sur l’Hôtel Indépendance ? Habituellement centre du festival et lieu de toute rencontre, l’Hôtel devenu Azalaï sous sa nouvelle direction libanaise a fait peau neuve, avec de grandes salles de conférences à la clef, une aubaine. Par contre, pas de désordre : les vitres d’ordinaire sympathiquement tapissées d’affiches et d’annonces demeuraient insolemment propres. Ambiance VIP feutrée. Le nombre réduit de tables et fauteuils autour de la piscine limitait les échanges.
Pour trouver chaussure à son pied, le MICA, marché essentiel regroupant les professionnels en marge du festival, devenu trop à l’étroit au CCF, s’était exilé au SIAO, à plusieurs kilomètres de distance, confortant l’éclatement du festival. Le même CCF abritait d’ordinaire le Côté Doc dédié au documentaire, mais l’association Ecrans a tardé à affirmer son autonomie vis-à-vis d’un Fespaco peu désireux de voir une manifestation concurrencer sa propre programmation, même si elle apporte un important espace de débats-rencontres, et le Côté Doc n’a pas eu lieu. Une bonne partie de la pharaonienne programmation devant se décentraliser dans des salles isolées ou de la périphérie et la plupart des projections étant uniques, des réalisateurs tentaient vainement de battre la campagne pour attirer les festivaliers.
Quelle leçon tirer de cette pagaille ? Certes, la question de l’expertise est posée, au point de faire de cette 21ème édition la plus chaotique des annales. On peut penser que la correction sera en 2011 à la mesure du choc. Mais c’est avant tout la structure même d’un Fespaco soumis aux lourdeurs administratives alors même que sa dimension ne cesse de croître qui est en cause : sans une réelle autonomie de gestion et d’administration, le Fespaco ne peut prendre le rang de grand festival international, au risque de rapidement se voir dépassé par un autre festival panafricain, en Afrique du Sud par exemple. Et comme l’argent est le nerf de la guerre, sans une remise sur le tapis des modes de financement et des délais de versement des fonds, rien ne changera jamais.
Le Fespaco pour quel cinéma ?
Si la question de l’organisation est cruciale pour l’avenir du Fespaco, le plan artistique l’est aussi : la sélection du Fespaco 2009 était aussi dithyrambique que disparate, et posait la question de ses critères et de son mode de prospection. Dans un contexte de pénurie de salles, trop de films ne satisfait personne : invisibilité, projections uniques, frustration de ne pouvoir accéder aux films dont on parle, etc. Par ailleurs, à ne choisir que dans les films qui se présentent, contrairement à la plupart des festivals internationaux, beaucoup plus actifs dans leur recherche de films, le Fespaco se condamne à ne satisfaire le nécessaire équilibre géographique qu’en bouchant les trous. On se souvient de l’esclandre avec le Centre national du cinéma marocain en 2007 lorsque le seul film marocain en compétition fut La Vague blanche de Mohamed Ali El Majboud [cf. article 5863]. Par ailleurs, la volonté, malgré la faiblesse de la production, de ne pas exclure certains pays de la compétition, à commencer par le pays hôte, revient à donner à des téléfilms de piètre facture cinématographique un statut d’œuvres de cinéma.
Comprenons-nous bien : d’excellents téléfilms sont de véritables œuvres d’art tandis que nombre de films sont médiocres. Le critère essentiel d’un bon film reste ce qu’il mobilise chez le spectateur : si l’émotion qu’il lui transmet éveille en lui le désir de prendre sa place de citoyen et d’homme responsable. Mais l’émotion n’est pas dans le message : elle vient d’une esthétique qui fait du discours une œuvre d’art. Elle est affaire de mise en scène, de métaphores, d’imaginaire et d’acteurs qui le portent.
Plus que jamais dans notre monde en délire, comme l’évoque le documentaire Lieux saints que le Camerounais Jean-Marie Teno a tourné au quartier St Léon de Ouagadougou [cf. critique 8412], la question n’est pas de satisfaire le public mais de le faire bouger : le cinéaste comme griot, non forcément comme agitateur culturel mais avec un regard qui, parce qu’il est ancré dans la richesse de sa culture et de ses valeurs, et donc suffisamment pensé, est propre à éclairer le monde.
Les rares surprises de la compétition longs métrages
Le Fespaco reprenant la production des deux dernières années, des films y sont présentés qui ont déjà tourné en festivals et en salles au Nord. C’était le cas d’une bonne partie des films du Maghreb : l’émouvant La Maison jaune de l’Algérien Amor Hakkar [cf. critique 7190], grand oublié du palmarès mais lauréat du prix Inalco et du prix Signis, le sympathique Whatever Lola Wants du Marocain Nabil Ayouch [cf. critique 7180] ou le réjouissant Mascarades de l’Algérien Lyes Salem [cf. critique 8106] qui a emporté l’étalon de bronze. Sanaa Mouziane a reçu le prix d’interprétation féminine pour son rôle d’une femme mariée de force à un impuissant et cloîtrée dans sa propriété rurale dans Les Jardins de Samira du Marocain Latif Lahlou. La sensualité du film et ce personnage de femme qui trompe son mari avaient soulevé des protestations religieuses au Maroc mais tout cela reste bien chaste : l’intérêt du film est ailleurs, dans sa métaphore d’une société aux conventions sociales corsetées, d’une classe qui possède sans jouir ou faire jouir, et d’un cadre où la femme est utilisée sans pouvoir s’épanouir et animer la société. Cela passe par un pesant huis clos très classiquement tourné où la femme étouffe et se cherche une issue forcément dramatique et pessimiste.
Du Maroc également, et aussi sur un sujet sensible, Adieu mères (Wadaan Oummahat) de Mohammed Ismaïl traite du départ des Juifs marocains au début des années 60 comme le faisait peu auparavant Hassan Benjelloun dans Où vas-tu Moshé ? [cf. critique 5968]. Alors que Benjelloun tirait parti d’une anecdote amusante, le Juif Schlomo tenant la seule taverne où les Musulmans pouvaient boire du vin, Mohammed Ismaïl dresse en scope une chronique plutôt sociologique d’une époque autour de deux familles, l’une juive, l’autre musulmane et à travers une multitude de personnages. Les Juifs du monde arabe avaient peur d’une vengeance du fait de la collaboration des notables juifs avec les colons qui les avaient engagés comme petits fonctionnaires et avaient ouvert des écoles pour leurs enfants. La création de l’Etat d’Israël par les Juifs européens les mettait encore davantage en porte-à-faux et le film témoigne modérément de violences à leur encontre. Il insiste davantage sur la pression exercée par les agents israéliens à travers le personnage de M. Benchetrit, un agent d’immigration qui fait croire au danger couru par la communauté, fait miroiter la terre promise et organise les départs clandestins. Ce qui liait les deux familles doit se défaire. Même si ces liens avaient les limites des ancrages culturels, ils persistent cependant à travers Fatima qui éduque les enfants laissés par la mort des parents juifs et leur transmet les signes de leur appartenance culturelle. Sorte de reconstitution historique romanesque en puzzle, le film remplace le fil d’un récit par une recherche d’effets de pathos avec des paysages chromos et des montées symphoniques orchestrées par Kamal Kamal (La Symphonie marocaine). Il faut croire que le jury a vibré puisqu’il lui a attribué le prix de la musique, et a également décerné au film le prix du meilleur décor. Adieux mères est plus intéressant par le point de vue qu’il adopte, résolument du côté juif, par ce qu’il montre de la structuration du mouvement sioniste à travers le scoutisme et par sa référence aux machinations politiques. Comme Benjelloun, il suggère que la cohabitation étroite entre Juifs et Musulmans était pacifique et que leur départ a créé un vide en forces vives qui handicapa fortement le pays. On comprend en filigrane qu’historiquement, cette diversité aurait favorisé la démocratie.
Alors que les films du Maghreb représentaient plus du tiers des longs métrages en compétition, la Tunisie n’était présente que par le décevant L’Autre moitié du ciel (Shtar M’Haba) de Kalthoum Bornaz, déjà en compétition aux JCC. Partant d’une louable intention – dénoncer l’inégalité des femmes dans l’héritage à travers l’histoire des jumeaux Sélim et Sélima -, le film a du mal à trouver son rythme et sa cohérence.
L’Egypte était représentée par Les Démons du Caire (Al Ghaba) du critique Ahmed Atef dont c’est le troisième long métrage. Son souci était de créer le choc de « la vraie réalité », pour reprendre son expression, sur les enfants des rues. Mutilations, viols, vengeances, meurtres et parricide, tout y passe dans cette galerie des horreurs. Le problème de cette accumulation est qu’elle ne laisse aucune épaisseur aux personnages qui ne peuvent exister à l’écran que dans la violence et le sentimental sur des musiques sirupeuses (qui lui ont valu le prix du meilleur son au palmarès).
Même violence dans Jerusalema du Sud-Africain Ralph Ziman, lequel a plu au jury puisqu’il ramasse les prix de la meilleure image, du meilleur montage et de l’interprétation masculine décerné à Rapulana Seiphemo. Sacrifiant à toutes les ficelles du film d’action, Jerusalema a effectivement une image hollywoodienne efficace, un montage boom-boom et un héros bien en chair. Flash-back d’un prisonnier en plein interrogatoire, c’est l’histoire d’une vie, depuis la montée de la délinquance adolescente à Soweto jusqu’à la tentative de rompre l’engrenage mortifère de la violence avant d’y retomber de plus belle en incarnant un très ambigu Robin des bois africain qui perçoit les loyers à son profit au détriment des propriétaires véreux. Le problème est qu’à côté de ce Kunene qui est déjà loin d’être clair, le caïd Nazareth a la violence comme dans les gênes et le chef des dealers est forcément nigérian. Chacun est bien à sa place dans la panoplie des stéréotypes, et cela dans un pays où l’on fait pourtant dramatiquement l’expérience, massacres à l’appui, des conséquences de la xénophobie qu’activent ces mêmes clichés. Jerusalema est à ranger dans la catégorie des Tsotsi, ces films de gangsters noirs tournés par des Blancs, lointains échos de la blaxploitation, qui en faisant du township un hood sans lois confortent allégrement l’idée que la violence est noire, voire importée par les immigrés africains, plutôt que de puiser dans celle de l’apartheid qui a déstructuré le pays et que Triomf de Michael Raeburn (Zimbabwe), un film nettement moins racoleur et autrement plus dérangeant mais oublié du palmarès, dévoile d’incisive et provocante façon [cf. article 7946] et [entretien avec le réalisateur 7960]. Cerise sur le gâteau, Kunene s’en sort avec une valise de billets et la morale du film qui s’impose est « adapte-toi ou meurs » plutôt que la citation de la Bible que tance vainement sa mère : « Si je t’oublie, Jérusalem »…
La violence, Nothing but the truth, tiré de la pièce du dramaturge et homme de théâtre sud-africain John Kani qui le réalise et l’interprète lui-même, l’aborde également, mais tout autrement. Bien maîtrisé mais de facture classique, il obtient l’étalon d’argent grâce à son humour pour évoquer la douloureuse mémoire de l’apartheid. Le retour des cendres de Themba, héros de l’ANC exilé, alors qu’on attendait son cercueil pour des funérailles en règle donne à son frère Sipho l’occasion d’un récit en flashs-backs qui démystifieront peu à peu l’activiste opportuniste et mettront par ricochet en valeur l’abnégation de ceux qui sont restés au pays à se coltiner le racisme, mais aussi l’inévitable déception du quotidien après la victoire de 94. John Kani fut lui-même un activiste, emprisonné en 1976 en raison de l’impact de son travail théâtral, ce qui donne un intéressant écho à cette relecture historique. Son frère fut tué durant les émeutes contre l’apartheid de 1985, ce que Kani évoque dans le film à travers la relation entre Sipho et son fils qui voudrait manifester. Penchant résolument pour la réconciliation et le pardon plutôt que la revanche, Nothing but the truth explore comment une famille peut conserver son unité malgré le dévoilement de la vérité.
La violence est là, présente à des degrés divers dans de nombreux films, au point que les critiques du bulletin Africiné** y ont vu une tendance : le cinéma africain se fait violence. « D’habitude peu enclins à montrer la violence, les cinéastes en font en 2009, dans leur diversité d’approche, une des préoccupations centrales de leurs films. Pour nous proposer de s’y complaire ? Non : pour alerter le public sur les dérives à l’œuvre dans l’Afrique urbaine. L’émotion suscitée par les scènes de violence se veut alerte et mobilisation », écrivent-ils dans l’éditorial de leur numéro 10. Violence historique de l’Ethiopie de Mengistu et du racisme dans Teza de Haïlé Gerima (Ethiopie) qui remporte sans surprise l’étalon d’or de Yennenga grâce à son souffle et sa force d’introspection [cf. critique 8417] et [entretien avec le réalisateur 8416], ainsi que le prix Paulin Soumanou Vieyra de la critique africaine, attribué pour la première fois cette année. Violence politique et rituelle dans Fantan fanga (Le Pouvoir des pauvres) d’Adama Drabo et Ladji Diakité (Mali), qui ne se distingue malheureusement pas par ses qualités de cinéma mais par sa façon de positiver une société civile qui se prend en mains alors que le départ du président ouvre la cage aux fauves. « Le pauvre est sans pouvoir, son énergie vitale est sa force », dit le chasseur. C’est le message des « sans voix », les handicapés, les nains, les homosexuels, tous les rejetés qui prêchent « le vent du changement ». Doussou, la policière dont le nom signifie courage, mènera l’enquête sur le meurtre d’un albinos que l’on assassine pour s’approprier gloire et puissance, une pratique encore en cours et qui défraie la chronique à chaque élection. Se présentant comme la suite de Taafe fanga (Le Pouvoir du pagne) et faisant lui aussi appel aux valeurs culturelles, Fantan fanga se veut profondément ancré dans le temps présent.
« Il est permis de rêver ! » notent les critiques d’Africiné dans leur éditorial du numéro 11 : « Un ministre exige la transparence de l’enquête politique dans Fantan fanga« . Effectivement, indiquent-ils, « après avoir largement dénoncé les élites sur la voie des premiers films de Sembène Ousmane, des cinéastes mettent en scène des responsables vertueux. A quoi bon continuer à récriminer puisque les choses ne changent pas ? Des happy ends en forme de clins d’œil à l’Etat de droit, aux droits de l’homme et à la bonne gouvernance sous l’angle non seulement d’un manque mais aussi d’un rêve à réaliser installent une joyeuse et salutaire positivité. »
On la retrouve dans Le Fauteuil de Missa Hébié (Burkina Faso) ou une nouvelle directrice générale refuse, avec la bénédiction du ministre, les pots de vin, le népotisme, la corruption et la magouille généralisée qui règne dans ses services ! Le public burkinabé ne s’y trompe pas qui choisit Le Fauteuil pour le prix du public RFI. Peu lui importe la facture purement télévisuelle d’un film où, dans la fixité de la mise en scène, tout passe par des dialogues que le français achève de théâtraliser : l’essentiel est de revivre ses espoirs à travers cette pasionaria étudiante passée aux affaires sans y perdre son âme, qui campe en outre un personnage de femme déterminée mais aussi touchante par sa fragilité face à l’énormité de la tâche tant dans son travail qu’au sein de son couple. Que le jury lui décerne le Prix Oumarou Ganda du meilleur premier long métrage est par contre plus inquiétant, tant ce prix récompense en principe une perspective cinématographique. Missa Hébié n’est pas en effet un jeune premier : il fait carrière dans les séries télés en co-écrivant les 20 épisodes de Commissariat de Tampi ou réalisant les 40 épisodes de L’As du lycée qui a obtenu le prix de la meilleure œuvre de série TV Vidéo. La télé comme avenir du cinéma africain ?
La fermeture accélérée des salles de cinéma, illustrée récemment par celle des trois dernières du Cameroun, ne laisse-t-elle ainsi plus la place qu’à des produits télévisuels ? Le cas de Cœur de lion de Boubakar Diallo (Burkina Faso) est emblématique. Voilà que pour son 10ème long métrage et après une accumulation de succès public, le cinéaste tourne en numérique haute définition avec un budget de 150 millions de Fcfa (230 000 €)* un film situé au 17ème siècle, qui n’est pas sans lorgner vers d’illustres prédécesseurs comme Tilaï d’Idrissa Ouedraogo. Il le définit comme « un projet majeur » préparé depuis son entrée en cinéma et y évoque la participation des Africains à la traite négrière. Même sur ce sujet, et contrairement au vent de l’Histoire, le scénario converge vers une happy end : les négriers blancs seront déjoués par le berger peuhl Samba, son preux héros qui saura finalement, après avoir réglé quelques problèmes de jalousie, conquérir la queue du lion qui menace les troupeaux, tandis que le méchant chasseur sera puni par le village réunifié, comme quoi « on ne vend pas ses propres frères impunément ». L’épaisseur universelle des personnages de Tilaï fait place à une romance sentimentale qui démarre très prosaïquement sur l’oreiller lorsque la femme de Samba lui demande de vendre une vache pour remplacer la couverture du lit ! Le glissement vers le trivial est permanent grâce à l’application des règles des films de genre qui ont fait le succès des neuf autres films de Diallo : Cœur de lion est à la fois feuilleton et thriller historico-romantique. Le conte n’est plus que livre d’images, comme le suggèrent l’ouverture du livre au début et sa fermeture à la fin, à la manière d’un Walt Disney. Des valeurs culturellement ancrées et de l’intrigue universelle de Tilaï, il ne reste que de consensuels bons sentiments. En lui attribuant le prix de l’Union européenne, le jury, qui n’avait sans doute pas lu les critères de ce prix supposé récompenser la défense des valeurs européennes, met en difficulté les autorités européennes qui ont prévu de le décerner en grandes pompes lors du grand colloque « Culture et Création, facteurs de développement »des 2-3 avril à Bruxelles.
Le film d’ouverture, Mah Saah-Sah de Daniel Kamwa (Cameroun), met lui aussi en scène un rêve d’Etat de droit et ménage ainsi une happy end : « Vous faites honneur à votre métier » dira le héros au capitaine intègre qui le sauve de la prison où l’avaient jeté deux gendarmes corrompus pour qu’un député lui pique sa promise Mapon. Tout le début du film est sous le signe de l’humour, le prétendant Nchare étant soupçonné d’être un « col roulé » (non circoncis) par les femmes qui « prêchent le faux pour savoir le vrai ». Des scènes fortement documentaires sur la danse de séduction profitent de l’image soignée de Nathalie Durand avant que la romance ne domine après le rituel où les familles scellent l’union. Ces références traditionnelles sur la culture bamoun voisinent avec des éléments résolument modernes, la course contre la montre pour empêcher le mariage forcé avec le député se faisant à coup de gang à motos, si bien que le public applaudit le dénouement final ! Sans prétentions, ce savoureux mélange est enjoué, rythmé et divertissant.
L’ambition de Les Feux de Mansaré de Mansour Sora Wade (Sénégal) est ailleurs : retrouver le souffle d’un récit à la mesure du Prix du pardon qui avait permis au réalisateur d’emporter le Tanit d’Or aux JCC de 2002. Les effets d’image d’Alberto Iannuzzi et la musique éthérée de Ciryl Morin esthétisent un scénario écrit en collaboration avec Boubacar Boris Diop sur les rapports entre communautés religieuses dans un Sénégal à 95 % musulman mais qui fut dirigé durant 20 ans par un président chrétien. Que cet antagonisme latent évolue vers une violence vengeresse à la faveur de l’orgueil et du machisme d’un malfrat ouvre une ambiguïté en continuité avec la problématique du Prix du pardon mais dont on cherche ce que ce film apporte en plus, si ce n’est de nous rappeler de quoi sont faits les hommes lorsqu’on les pousse à bout. La référence explicite du film au traitement de l’information à la radio et la télévision pourrait être une piste de réponse. Mais il semble que ce qui intéresse Mansour Sora Wade est tout simplement de traiter de l’amour dans son contexte culturel : entre le pacte des ancêtres que, d’après le chef du village, personne n’a jamais trahi et l’impact d’un argent mal gagné se pose la question des limites à poser aujourd’hui à ce que l’argent peut acheter.
Le héros des Feux de Mansaré est incarné par Ibrahima Mbaye que l’on retrouve également dans Ramata de Léandre-Alain Baker (RDC) et L’Absence de Mama Keïta (Guinée). Il apporte chaque fois une tranquille assurance et une belle présence sans en faire trop dans ses rôles de voyou. A 34 ans, il est comédien au Théâtre Daniel Sorano de Dakar et conscient de la difficulté d’incarner ces marginaux avec la juste distance si délicate à trouver au cinéma. Son empathie avec les personnages est manifeste.
Outre la qualité de l’image, de la musique et de la mise en scène, celle de l’interprétation est sans doute ce qui permet à ces deux autres films de trouver leur puissance. Ramata est à la mesure de l’impressionnante présence de Katoucha. Elle y incarne une femme mûre déchirée par le désir qu’elle découvre à la faveur d’une rencontre fortuite avec le jeune Ngor (Ibrahima Mbaye). Voici enfin un film où le silence est d’or ! Au point que lorsque dans des maquis se dévoilent les ficelles de l’histoire qui lie davantage les personnages que nous ne pouvions le supposer au départ, on en vient à regretter ce trop d’explication. Oublié du palmarès, Ramata émerveille par la sournoise beauté de ses images, sournoise car jamais elle ne s’expose comme un spectacle qui nous dirait ce qu’il faut en penser, car toujours elle a la richesse évocatrice d’une poésie qui nous sort des chemins battus. Que faire alors de cette histoire contemplative d’une femme de 50 ans qu’un jeune homme éveille à l’amour et avec qui elle partage bien plus que ce qu’elle ne croit, et va l’attendre jusque dans la folie ?
L’évanescence de la superbe Katoucha fait de Ramata l’icône d’une femme vieillissante mais aussi une déesse, à l’image du lourd bijou qu’elle porte au cou, une Néfertiti à la légendaire beauté et au considérable pouvoir. Il fallait cette distance pour échapper au programme, celui qui guette tout film africain : le réalisme. Léandre-Alain Baker rompt avec cette attente sociologique qui postule que tout film d’Afrique doit livrer au monde l’état du continent. Contrer le programme, c’est acquérir la liberté d’entraîner le spectateur sur un autre terrain, celui d’une méditation plus qu’une réflexion, une introspection où chacun reconnaisse ses fissures. Cela afin de préciser son être au monde, trouver une place qui valorise l’incertitude non comme une tare mais comme une marque d’identité. C’est en cela que ce film ancré en Afrique parle aussi au reste du monde. Ramata porte la douleur d’une malédiction. Sa beauté lui attire des ennuis. Elle l’a entraînée à tuer, elle la condamne à séduire puis à attendre l’être cher qui l’abandonne… Elle incarne une Afrique trop belle pour que cela ne concourre pas à son malheur (lire l’entretien avec le réalisateur [8465]).
L’ambivalence est aussi au centre de L’Absence, qui obtient outre le prix du meilleur scénario une mention spéciale du prix de la critique africaine. D’une belle maturité, le film résume et développe une approche que Mama Keïta construit de film en film, et représente à ce titre un aboutissement dans son souci d’exprimer le contenu par la forme. Adama (William Nadylam) revient à Dakar en urgence après 15 ans d’absence : il a reçu un télégramme lui annonçant que sa mère est gravement malade. Mais sa mère va très bien. C’est sa sœur sourde-muette Aïcha qui appelle au secours, mais lui la rejette. Il n’en faut pas plus pour établir une tension qui ne nous quittera plus, soutenue en crescendo par la dextérité de la caméra portée, la sécheresse des cuts du montage et une mise en scène favorisant la mobilité des personnages. Le scénario avance par énigmes en un temps court, 48 heures, dans une Dakar interlope et violente. Comme Ramata, Adama traîne ses fantômes, se retrouve victime et peine à saisir le réel. Lui qui pensait s’être construit en désertant son pays devra subir une série de chocs pour comprendre qu’Aïcha qui y est restée est aussi prise au piège que les pigeons de son ami. Son rejet moral est inadapté, et le rend inapte à gérer l’âpreté de l’Afrique urbaine. Quand il le comprendra, il sera trop tard pour Aïcha, tragique destin d’une Afrique exsangue de la fuite de ses cerveaux qui se meurt inaudible sur les trottoirs de la nuit dakaroise.
On l’a compris, Ramata et L’Absence représentaient à mon sens les deux propositions noires-africaines les plus prometteuses de la compétition en terme de cinéma. Voilà qui est maigre et confirme la difficulté pour un cinéma d’auteur de surnager, thème déjà largement développé à la suite des rencontres professionnelles de Cannes [cf. article 7946]. Le bulletin Africiné a évoqué les différentes conférences de presse des bailleurs de fonds du cinéma « au chevet du malade » (cf. article [8466] sur africine.org) : les idées ne manquent pas, les initiatives se multiplient, des fonds sont mobilisés et l’enjeu reste que les griots des Lieux saints puissent encore donner de la voix. Mais les voix se font graves et l’inquiétude est tout simplement dans la pérennité d’un cinéma de qualité en Afrique. En tant qu’espace privilégié de visibilité mais aussi de confrontation, le Fespaco est essentiel à ces griots, à condition qu’il puisse et sache les défendre. De son autonomie dépend son avenir et corrélativement un peu de leur avenir.

* Le budget de Cœur de lion a été bouclé grâce à des subventions du ministère français des Affaires étrangères, du ministère en charge de la Culture du Burkina Faso, de l’Organisation internationale de la Francophonie et d’une option de création avec Canal +.
**cf le dossier Fespaco 2009 sur africine.org qui en reproduit tous les articles.
NOTE : cet article ne couvre que la compétition longs métrages de fiction. Les documentaires ont été et seront abordés au coup par coup, ainsi que quelques autres films.

PALMARES FESPACO 2009

Longs Métrages
1. Étalon d’or de Yennenga décerné au film « Teza » de Haile Gerima d’Éthiopie d’une valeur de 10.000.000 F CFA plus un Trophée ;
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2. Étalon d’argent de Yennenga décerné au film « Nothing But the truth » de John Kani d’Afrique du Sud d’une valeur de 5.000.000 F CFA plus un Trophée ;
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3. Étalon de bronze de Yennenga décerné au film « Mascarades » de Lyes Salem d’Algérie d’une valeur de 2.500.000 F CFA plus un Trophée.
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4. Prix Oumarou Ganda (Meilleur Premier Long Métrage) décerné au film « Le fauteuil » de Missa Hébié : d’une valeur de 2.000.000 F CFA plus un Trophée.
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5. Prix de la meilleure interprétation féminine décerné à Sana Mouziane du film « Les Jardins de Samira » de Latif Lahlou du Maroc : d’une valeur de 1.000.000 F CFA plus un Trophée.
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6. Prix de la meilleure interprétation masculine décerné à Rapulana Seiphemo du film « Jerusalema » de Ralph Ziman d’Afrique du Sud : d’une valeur de 1.000.000 CFA plus un Trophée.
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7. Prix du meilleur scénario décerné à Mama Keïta pour le film « L’Absence » de Mama Keïta de la Guinée : d’une valeur de 1.000.000 CFA plus un Trophée.
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8. Prix de la meilleure image décerné à Nic Hofmeyr pour le film « Jerusalema » de Ralph Ziman d’Afrique du Sud : d’une valeur de 1.000.000 CFA plus un Trophée.
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9. Prix du meilleur son décerné à Mohamed Hassib pour le film « Al Ghaba (les Démons du Caire) » de Ahmed Atef d’Égypte : d’une valeur de 1.000.000 CFA plus un Trophée.
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10. Prix de la meilleure musique décerné à Kamal Kamal pour le film « Wadaan Oummahat (Adieu Mères) » de Mohamed Ismaïl du Maroc : d’une valeur de 1.000.000 CFA plus un Trophée.
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11. Prix du décor décerné à Abdelkrim Akallach pour le film « Wadaan Oummahat (Adieu Mères) » de Mohamed Ismaïl du Maroc : d’une valeur de 1.000.000 CFA plus un Trophée.
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12. Prix du montage décerné à David Helfand pour le film « Jerusalema » de Ralph Ziman d’Afrique du Sud : d’une valeur de 1.000.000 CFA plus un Trophée.
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13. Prix de la meilleure affiche décerné à « Les feux de Mansaré » de Mansour Sora Wade du Sénégal (affiche de Ibrahima Soumaré), d’une valeur de 1.000.000 CFA plus un trophée.
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14. Prix Union Européenne décerné au film « Coeur de lion » de Boubakar Diallo du Burkina Faso, d’une valeur de 5.000.000 CFA plus un trophée.
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15. Prix RFI du Public décerné à « Le fauteuil » de Missa Hébié du Burkina Faso. Ce prix est constitué d’une dotation de 15.000 Euros pour la production de DVD et une promotion sur les antennes de RFI.
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Courts métrages

1. Poulain d’or décerné au film « Sektou (Ils se sont tus…) » de Khaled Benaïssa, Algérie, d’une valeur de 3.000.000 F CFA plus un Trophée ;
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2. Poulain d’argent décerné au film « C’est dimanche » de Samir Guesmi, France/Algérie, d’une valeur de 2.000.000 F CFA plus un Trophée ;
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3. Poulain de bronze décerné au film « Waramutseho (Bonjour) » de Bernard Auguste Kouemo Yanghu, Cameroun, d’une valeur de 1.000.000 F CFA plus un Trophée.
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Première Mention spéciale décernée au film « Le poisson noyé (Imout el hout) » de Malick Amara, Tunisie
Deuxième mention spéciale décernée au film « La jeune femme et l’instit » de Mohamed Nadif, Maroc

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Documentaires

1er prix documentaire décerné au film « Nos lieux interdits » de Leila Kilani, Maroc, d’une valeur de 3.000.000 F CFA plus un Trophée.
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2ème prix documentaire décerné au film « Behind the Rainbow (Le pouvoir détruit-il le rêve ?) » de Jihan El-Tahri, Égypte, d’une valeur de 2.000.000 F CFA plus un Trophée.
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3ème prix documentaire décerné au film « Une affaire de Nègres (Black business) » de Osvalde Lewat, Cameroun, d’une valeur de 1.000.000 F CFA plus un Trophée.
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Diaspora

Prix Paul Robeson décerné au film « Jacques Roumain, la passion d’un pays » de Antonin Arnold, Haïti.
Une mention spéciale est faite au film A winter’s tale de Frances Anne Solomon de Trinidad et Tobago.

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Télévision Vidéo

Le Prix spécial du jury TV Vidéo est décerné au film When we were Black de Khalo Matabane, de l’Afrique du Sud. Le prix est d’une valeur de 1.000.000 de F CFA plus un trophée.
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Le Prix spécial du jury série TV Vidéo est décerné au film Paris à tout prix de Joséphine Ndagnou du Cameroun. Le prix est d’une valeur de 2.000.000 de F CFA plus un trophée.
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Le Prix de la meilleure œuvre de fiction TV Vidéo est décerné au film Une femme pas comme les autres d’Abdoulaye Dao du Burkina Fao. Le prix est d’une valeur de 1.000.000 de F CFA plus un trophée et une prise en charge d’une semaine au Festival de la Rochelle offerte par TV5.
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Le Prix de la meilleure œuvre de série TV Vidéo est décerné au film L’as du lycée de Missa Hébié du Burkina Faso. Le prix est d’une valeur de 2.000.000 de F CFA plus un trophée.

> Prix INALCO (Donateur : INALCO, Institut National des Langues et Civilisations Orientales)
La Maison Jaune, de Amor HAKKAR (Algérie)
Valeur : une caméra vidéo numérique
Le prix INALCO 2009 – qui ne fait pas officiellement partie des prix spéciaux 2009 – a été décerné malgré tout. D’après les informations recueillies par Africiné, le FESPACO a estimé que l’INALCO ne répondait pas aux nouveaux critères mise en place : paiement des fiches d’inscription des Prix Spéciaux au prix de UN MILLION (1 000 000) de Francs CFA soit MILLE CINQ CENT VINGT CINQ (1 525) Euros.

Les PRIX SPECIAUX

01a- Prix Paulin Soumanou Vieyra de la Critique africaine (Donateur : FACC, Fédération Africaine de la Critique Cinématographique)
Teza (La Rosée), de Haile GERIMA (Éthiopie)
Valeur : Diplôme

01b- Mention spéciale au film L’Absence, de Mama KEÏTA (Guinée)
(Donateur : Fédération Africaine de la Critique Cinématographique)
Valeur : Diplôme

02 – Prix IPPF/Région Afrique (Donateur : ABBEF/IPPF ; Association Burkinabè pour le Bien-Être Familial / Fédération Internationale pour la Planification Familiale)
Confession Finale, de Come André OTTONG (Gabon)
Valeur : 2 000 000 fcfa + un trophée

03 – Prix des Nations Unies pour la lutte contre la pauvreté (Donateur : Système des Nations Unies)
Teza, de Haile GERIMA (Éthiopie)
Valeur : 5 000 000 fcfa + un trophée

04 – Prix santé et sécurité au travail (Donateur : IAPRP/CNSS ; InterAfricaine de Prévention des Risques Professionnels / Caisse Nationale de la Sécurité Sociale)
Fanta fanga, de Adama DRABO et Ladji DIAKITÉ (Mali)
Valeur : 3 000 000 fcfa + un trophée

05 – Prix Cinétoiles (Donateur : AFRICALIA)
Mâh Saah-Sah, de Daniel KAMWA (Cameroun)
Valeur : 7 500 Euros (environ 5 000 000 fcfa)

06 – Prix SIGNIS (Donateur : SIGNIS Burkina, Association Catholique Mondiale pour la communication)
La Maison Jaune, de Amor HAKKAR (Algérie)
Valeur : 2 000 000 fcfa + un certificat + trophée

07 – Prix SEMBÈNE Ousmane pour la paix (Donateur : ECOBANK)
Nothing but the Truth, de John KANI (Afrique du Sud)
Valeur : 2 000 000 fcfa + un trophée

08 – Prix de l’Espoir (Donateur : LONAB, Loterie Nationale du Burkina)
L’impasse, de Issa SAGA (Burkina Faso)
Valeur : 2 000 000 fcfa + un trophée

09 – Prix Turin ville du cinéma (Donateur : Ville de Turin/RAI)
Timpoko, de Serge Armel SAWADOGO (Burkina Faso)
Valeur : 1 500 000fcfa et un stage de haut niveau technologique dans les studios de la RAI (Radio Televisione Italiana)

10 – Prix Droits Humains (Donateur : Ministère de la Promotion des Droits Humains)
Les inséparables, de Christiane CHABI KAO (Bénin)
Valeur : 2 000 000 fcfa + un trophée

11 – Prix des Nations Unies pour la promotion des droits de l’enfant (Donateur : UNICEF, Fonds des Nations Unies pour l’Enfance)
L’as du lycée, de Missa HÉBIÉ (Burkina Faso)
Valeur : 2 000 000 fcfa + un trophée

12 – Prix de l’intégration (Donateur : UEMOA, Union Monétaire Ouest Africaine)
Une femme pas comme les autres (long métrage), de Abdoulaye DAO (Burkina Faso)
Valeur : 5 000 000 fcfa + un trophée

13 – Prix de l’intégration (Donateur : UEMOA)
La femme porte l’Afrique (court métrage), de Idrissa DIAKITÉ (Côte d’Ivoire)
Valeur : 4 000 000 fcfa + un trophée

14 – Prix de l’intégration (Donateur : UEMOA)
Tonton Ali (TV- vidéo), de Whanonon NOUKPO (Bénin)
Valeur : 3 000 000 fcfa + un trophée

15 – Prix spécial CNLS/IST (Donateur : CNLS/IST, Conseil National de Lutte contre le SIDA et les Infections Sexuellement Transmissibles)
Merci les ARV, de Fanta Régina NACRO (Burkina Faso)
Valeur : 2 000 000 fcfa + trophée + un diplôme

16 – Prix de la ville de Ouagadougou (Donateur : Ville de Ouaga)
Al ghaba ou les démons du Caire, de Ahmed ATEF (Maroc)
Valeur : 2 000 000 fcfa + un trophée

17 – Prix ZAÏN (Donateur : ZAÏN, opérateur téléphonique)
Teza, de Haile GERIMA (Éthiopie)
Valeur : 2 000 000 fcfa

18 – Prix du jeune talent (Donateur : Bank of Africa, BOA)
Dieu a-t-il quitté l’Afrique ?, de Musa DIENG Kala (Sénégal)
Valeur : 2 000 000 fcfa + trophée

19 – Prix Plan pour les droits de l’enfant (Donateur : Plan Burkina)
Elfu Huanza Moja, de Maria Sarungi TSCHAI (Tanzanie)
Valeur : 3 000 000 fcfa + un trophée

20 – Prix CEDEAO (Donateur : CEDEAO, Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest)
Le Fauteuil, de Missa HÉBIÉ (Burkina Faso)
Valeur : 2 100 000 fcfa + un trophée

21 – Prix RURART Poitou Charentes (Donateur : RURART/ Pôle d’éducation à l’image de la Région Poitou Charentes)
Teza, de Haile GERIMA (Éthiopie)
Valeur : Diffusion dans le réseau CLAP (16 salles en Poitou Charentes) et les salles en France (par Atlantis Distribution, Nancy)

22 – Prix de la Bourse de Développement des scénarii africains (Donateur : Safi Productions, Ouagadougou)
Sokho, de Marie KÂ (Sénégal)
Valeur : 7.500 euros (5 000 000 fcfa)

Morbayassa, de Cheick Fantamady CAMARA (Guinée)
Valeur : 7.500 euros (5 000 000 fcfa)

Sarata, de Guy Désiré YAMÉOGO (Burkina Faso)
Valeur : 7.500 euros (5 000 000 fcfa)

Amour à Libreville, de Dawn WINKLER (USA) et Imunga IVANGA (Gabon).
Valeur : 7.500 euros (5 000 000 fcfa)///Article N° : 8467

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Les images de l'article
Ahmed Atef : Prix du meilleur son décerné à Mohamed Hassib pour le film "Al Ghaba (les Démons du Caire)" de Ahmed Atef d'Égypte
Arnold Antonin : Prix Paul Robeson décerné au film "Jacques Roumain, la passion d'un pays" de Antonin Arnold, Haïti.
Le Prix de la meilleure œuvre de série TV Vidéo est décerné au film L'as du lycée de Missa Hébié du Burkina Faso.
Hôtel Azalaï / anciennement Indépendance
L'ancien bureau de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC) : Hassouna Mansouri, secrétaire général ; Clément Tapsoba, président ; Thierno Ibrahima Dia, trésorier, lors de la conférence inaugurale du 1er Congrès de la FACC.
Caméras à l'oeuvre
Démonstration du prototype de site du catalogue numérique de l'Agence internationale de la Francophonie
Porte de la chambre Sembène Ousmane à l'Hôtel Azalaï.
La salle de cinéma de 500 places en construction de la cinémathèque africaine au siège du Fespaco.
Conférence de presse de Cultures France : Sotigui Kouyaté, Olivier Poivre d'Arvor, Abderrahmane Sissako, Valérie Mouroux.
Conférence de presse de l'Organisation internationale de la Francophonie : Paul-Charlemagne Coffie, Frédéric Bouilleux, Souad Hussein, Frédéric Pitard
Réunion de travail du Congrès de la FACC
Conférence inaugurale du 1er Congrès de la FACC
Le Prix de la meilleure œuvre de fiction TV Vidéo est décerné au film Une femme pas comme les autres d'Abdoulaye Dao du Burkina Fao.
Ibrahima Mbaye dans Les Feux de Mansaré de Mansour Sora Wade
2ème prix documentaire décerné au film "Behind the Rainbow (Le pouvoir détruit-il le rêve ?)" de Jihan El-Tahri, Égypte
Daniel Kamwa répond aux journalistes après la présentation de son film Mah Saah-sah en séance d'ouverture officielle du festival
La journaliste sénégalaise Fatou Kine Sene interview Khaled Benaïssa, Poulain d'or du court métrage pour son film "Sektou (Ils se sont tus...)"
Mansour Sora Wade sur le tournage des Feux de Mansaré
Olivier Barlet avec le professeur Jean Sawadogo au jury de soutenance de thèse de Justin Ouoro, première thèse de cinéma soutenue à l'université de Ouagadougou (26 février 2009)
Olivier Barlet et Justin Ouoro après la soutenance de sa thèse de cinéma à l'université de Ouagadougou
Salomé Gerima a reçu l'étalon d'or au nom de son frère Haïlé Gerima pour le film Teza (Ethiopie)
Poulain d'argent du court métrage décerné au film "C'est dimanche" de Samir Guesmi
Sidiki Bakaba, de retour au Fespaco, témoigne au colloque d'hommage à Sembène Ousmane
Le siège du Fespaco
Décorations devant le siège du Fespaco
La statue de Sembène Ousmane inaugurée à la place des cinéastes
Thierno Faty Sow témoigne au colloque d'hommage à Sembène Ousmane
Les réalisateurs marocains Mohamed Zineddaine et Hassan Bejelloun entourent Sana Mouziane, Prix de la meilleure interprétation féminine pour son rôle dans le film "Les Jardins de Samira" de Latif Lahlou (Maroc)





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