« La nécessité d’être soi dans la conquête du don »

Entretien de Virginie Andriamirado avec Gabriel Mwènè Okoundji

Pessac avril 2008
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À l’occasion de la récente sortie de son recueil Prières aux ancêtres (1), rencontre fleuve (en deux parties) avec la parole du poète Gabriel Mwènè Okoundji. En voici la première.

La parole, « dans ce qu’elle révèle de souffle », est omniprésente dans votre poésie de même qu’elle l’est dans votre vie à travers votre métier de psychologue mais aussi votre manière d’être présent à l’autre. Comment ces diverses prises de parole se concilient-elles en vous ?
Je suis un ancien silencieux devenu bavard. Mon recours aux mots de la langue date d’une des paroles que m’a adressées ma mère, et qui a fait sens. C’était en 1986, je m’en souviens. Jeune étudiant en France depuis trois ans, je suis retourné au pays revoir les miens. Un soir, ma mère me parle et, avec sagesse et délicatesse, elle conclut ainsi : « Mon fils, sache deux choses : La bave d’un enfant est celle de sa mère ; le fils de la panthère ne craint pas les taches qui sont sur le dos de sa mère ».
Par ces mots, elle a libéré ma parole que jusque-là, je confinais dans mes complexes. Cela m’arrangeait bien car j’écoutais derrière mon silence.
Depuis, j’ai sauté la barrière et j’ai tendance à beaucoup utiliser la parole, jusqu’à l’enregistrement d’un CD de lectures de poèmes.
La société moderne se méfie du silence vécu généralement comme source d’angoisse chez l’humain. Elle aime à valoriser des personnes qui parlent comme une calebasse trouée, comme à la radio, comme à la télévision, 24H sur 24, peu importe ce qui est dit, pourvu que ça bavarde, que ça jacasse.
En ce qui me concerne, la société m’a offert depuis des occasions de bavarder. Quand on bavarde à longueur de journée, on a du mal à écouter les mots, on perd la fonction de la parole.
Cela m’arrive souvent, bien que je tente de temps en temps de me préserver le matin ou le soir, quand je suis seul chez moi ; ou lorsqu’il m’arrive d’être face à un arbre, un ruisseau, une fourmi, … Je suis alors à l’écoute du mot, dans ce qu’il révèle d’essentiel, c’est-à-dire, à l’écoute du signe des bruits de l’univers, qu’il provienne de mon pas lourdement posé sur le sol, du cri de l’oiseau, du bourdonnement de l’abeille, de la chute d’une branche morte.
Votre mère a libéré votre parole mais ce sont les mots d’une autre femme qui en découlent…
Oui, ce sont les mots d’Ampili, ma tante-mère. Mon cheminement poétique est bâti tout entier sur les fondations qu’elle a léguées à ma sensibilité. Tout part de cette femme.
C’est elle, Ampili, par ses contes, par ses pleurs, par ses adages et ses chants, qui m’a permis d’observer ce qu’une parole peut contenir de sens et de métaphore dans la coquille de l’énigme existentielle.
C’est elle qui a donné à mes yeux la faculté de ressentir la lumière de la parole ; c’est elle qui m’a dit : sache mon fils qu’une parole sans détour ne se détourne pas.
C’est elle qui a fait germer les graines des sens que renferme mon corps ; c’est elle qui m’a appris à penser l’émotion et à ressentir la pensée.
Oui, j’habite l’émotion qui est le feu de la vie de l’espèce humaine. Dans tout mon parcours, je n’ai rien trouvé d’autre de plus réel que la parole d’Ampili.
J’ai été à l’école, jusqu’à devenir Psychologue Clinicien, titulaire dans un hôpital de Bordeaux et enseignant à l’université. J’ai fait des études mais au final qu’est-ce que j’ai appris ? Ce savoir livresque ? Il est accessible à n’importe qui. N’importe qui aurait pu devenir philosophe ou mathématicien comme j’ai aspiré à l’être ou psychologue comme je le suis devenu. Nous appelons cela connaître.
Mais tante-mère Ampili demeure l’école de l’existence qui m’a fait devenir l’être que je suis parmi les êtres de la terre.
Elle m’a appris à marcher parmi les inconséquences de la terre, sur les multiples chemins de la vie.
Par exemple, selon les lois de l’arithmétique, 2 et 2 font 4 ; c’est tout. Nous n’allons pas chercher plus loin une fois obtenue la valeur absolue ou relative d’un chiffre.
Ampili n’affirmait pas que 2 et 2 font 4. Elle disait que si 2 s’associe à 2, c’est forcément pour donner une conjonction qui a un sens. Comme la vie elle-même, il appartient à chacun des humains de chercher, de trouver, de donner, de puiser dans le résultat de cette combinaison, dans l’harmonie de cette complémentation, le sens de la vie qui lui convient selon son parcours. Car, le chiffre mesuré, la numération n’a en elle-même pas de langage et donc n’est d’aucune utilité dans le cheminement.
Pour Ampili, rien n’est fortuit, le hasard n’a pas de mère ; toute rencontre entre deux êtres prend naissance avant la rencontre elle-même. Ensuite, une fois qu’elle a lieu, elle accouche à son tour, soit d’un bonheur, soit d’une indifférence, soit d’un malheur ; mais ça, aucun mortel ne peut le prévoir en amont. Comme dans ce dialogue que vous et moi avons engagé dans ce restaurant, vous avec votre appareil qui enregistre ma parole. Cette rencontre, pour qu’elle ait lieu, il a fallu que se réunissent, et les dieux et les ancêtres et les forces de l’univers, autour d’une palabre dans laquelle ils ont harmonisé leurs points de vue et conspiré à ce que ce dialogue se réalise ici et maintenant, à cet instant, dans cet espace, dans ce jeu où vous posez des questions à mes réponses.
Avec le savoir livresque, je me suis imprégné de psychologie, de psychanalyse, de philosophie, de biologie, et d’anthropologie. Cela m’a ouvert au monde, m’a permis de comprendre pas mal de choses. Mais à bien y voir, l’enseignement institutionnel et ses diplômes ne sont qu’une véritable fabrique de la raison ; leur but n’est pas de nous libérer, mais au contraire, de nous cantonner dans une logique cartésienne qui bride et ligature la spiritualité ; cette émotion fondamentale qui relie tout naturellement l’Homme aux autres êtres de la terre.
Seule l’émotion permet à l’Homme de nommer le signe, de dialoguer avec les ancêtres, et donc de comprendre le réel.
Nous nous contentons d’une réalité supposée objective, mais qui demeure, sur beaucoup d’aspects, le fruit de la création imaginaire de l’homme. Il faut savoir que notre monde, notre réalité et tout ce qui collabore aux mérites de la vérité logique, scientifique et cartésienne, n’est qu’un infime conclave du réel. Dans notre petit bocal, nous ne faisons que répéter dans l’agitation, des erreurs anciennes.
Pour vous, être poète c’est une manière de s’inscrire dans le réel et de mieux le saisir ?
Mieux vaut dire : l’appréhender. Aucun mortel digne de ce nom, même Bernadette Ampili, jamais ne pourra saisir le réel ! Car le mot juste qu’il suffirait de prononcer pour atteindre cet incommensurable et noble espace de l’existence nous échappe sans cesse. On tend vers, on croit qu’on y arrivera, le bel espoir nous anime, mais on n’y arrive pas ; Car le réel est une asymptote et tant mieux, puisque : « Toute la beauté du rêve tient dans l’éloge d’un lieu non atteint », nous dit ce vers que j’ai commis, je ne sais plus dans quel poème.
Ce personnage de Bernadette Ampili qui habite votre œuvre semble être pour vous la référence absolue…
Mais parce que je n’en ai pas trouvé d’autre ! Tout ramène à elle, à la lumière de sa parole, par une dynamique semblable à la force de Coriolis dans son rapport avec la saison équatoriale.
Malgré mes diverses expériences tirées des rencontres et d’apprentissages, c’est sa parole qui me guide, qui m’éclaire dans le petit jour, entre l’inconnu et la demeure, entre le socle et la mémoire, entre l’exil et la source.
Ampili dit : le cheminement d’un être humain sur les sentiers de l’existence n’est pas quelque chose de linéaire, de droit, de logique comme dans un théorème de Pythagore ; bien au contraire, c’est quelque chose de très imbriqué, comme la vie elle-même : Le sens d’un sentier n’appartient pas au sentier, mais à celui qui l’emprunte.
Ampili dit : il est permis de parler à l’arbre jusqu’au murmure de la graine. Elle m’a dit : le sol où l’on est né est notre lieu d’empreinte et l’Homme doit savoir être propriétaire de ses empreintes.
Ampili a fait pousser dans ma parcelle de vie, quantité de choses, mais elle n’est pas la seule. Il y a en moi aussi l’héritage de Pampou qui m’a appris à regarder du côté de l’horizon, loin, très loin des vanités du ciel et de la terre. Il m’a permis, en quelque sorte, de naître une seconde fois au monde.
Maman Ampili ma tante maternelle et papa Pampou, mon initiateur, sont tous deux animistes ; et moi, je suis leur élève, je suis leur interprète.
Dans quelles circonstances l’avez-vous rencontré ?
La résultante de mes dialogues avec mon professeur, à l’université de Bordeaux, Sory Camara, était tombée sur un DEA en anthropologie qu’il me fallait aboutir. Et je suis allé au Congo avec la brutalité, l’inconscience, et la naïveté d’un jeune, bousculer des vieux dans leurs villages pour qu’ils me disent comment on arrive à rendre la nuit transparente quand viennent les ténèbres.
Ces vieux ont ri de ma tendance naïve à croire aux légendes de la lumière dans le ciel noir, et m’ont répondu : « il n’y a rien de cela ».
J’ai fini par abandonner le projet.
Quand je suis retourné en vacances au Congo en 2001, alors que je n’avais plus rien à leur demander, c’est là que les vieux m’ont dit : « voilà fils, pour qui sait patienter, beaucoup apparaît ; il est temps pour toi de devenir Mwènè ».
Pour être Mwènè, il faut passer par l’initiation, c’est-à-dire, apprendre à recevoir le savoir dans la lumière d’une parole qui parle à l’âme de qui possède le don de l’écoute.
Les vieux ne m’ont pas révélé le secret de la vie ; tout simplement parce qu’aucun mortel ne détient le secret de la vie.
Néanmoins, ils m’ont donné à croire que l’homme, l’animal et l’arbre partagent, à parts égales, le même secret de l’existence, la même mortalité, le même rêve. Ils m’ont donné à entendre que tous les chemins ne mènent pas à Rome, mais à la mort ; Rome (notez tout de même l’anagramme), n’est qu’une escale.
De la manière la plus naturelle, papa Pampou me dit qu’avec mes pieds, je peux marcher sur la terre ; en revanche, avec mes pieds, je ne peux pas marcher sur l’eau ; cela est évident.
Mais, ajoute t-il : Tout Homme mu de volonté, à la condition qu’il aspire fortement à son dessein, parvient à marcher sur l’eau de la rivière, à traverser des fleuves, même peuplés de crocodiles, de mami wata et de rhinocéros.
Un symbole donc, pour dire que la volonté est une arme miraculeuse. Tout animiste connaît l’adage qui dit que la volonté est l’unique fétiche efficace de l’homme. Mais comme toute chose à ses limites ici bas, il est dit aussi qu’aucune volonté humaine ne peut arrêter la pluie.
L’anneau du destin réside donc absolument sur l’annulaire de l’obstination mêlée à la préservation de la mémoire originelle : ne jamais oublier que toute racine n’a qu’un tronc. C’est ce que Papa Pampou m’a appris.
Et on appelle cela « Initiation », faute de mieux ; car il n’y a pas à travers l’expérience de l’initiation de secrets d’Africains accrochés à leur passé archaïque, ni de sorcellerie, ni de griottisme, comme certains aiment à le dire.
Dans l’univers animiste, quiconque a accompli l’initiation, n’est plus tout à fait le même durant le reste de sa vie, parce qu’il sait dorénavant que le cœur parle toujours dans sa langue maternelle ; que l’âme d’un papillon est aussi noble que celle d’un humain et que, c’est uniquement sur les genoux de la fourmi que repose le monde entier dans son extrême fragilité.
Cet apprentissage du voir et de l’entendre est très présent dans vos recueils notamment dans Prière aux ancêtres où se pose la nécessité de saisir, d’entendre, de s’arrêter, de voir. Cette initiation vous a-t-elle révélé à vous-même ?
Elle m’a mis au monde, étant entendu que mettre au monde c’est ajouter un monde nouveau au monde qui existe. Elle m’a appris à demeurer dans l’existence. Et pour cela, on n’a nul besoin de livres et de tous les savoirs. De toute façon, tout savoir est impossible ; l’homme ne connaît le soleil que de vue, il lui manquera toujours les faveurs de l’expérience du réel.
Tout le monde sait beaucoup de choses, mais beaucoup ignorent la chose fondamentale de l’existence qui est la respiration. Papa Pampou me demandait souvent : « as-tu bien respiré avant de te lever » ? Si je posais une telle question à quelqu’un dans la rue, il me répondrait avec ironie que s’il ne respirait pas, il y aurait longtemps qu’il serait mort ! Mais Papa Pampou ne parlait évidemment pas de cette respiration physiologique et automatique du système orthosympathique…
Votre recueil L’âme blessée d’un éléphant noir (2), suinte de douleur. Vous y écrivez : « si ton itinéraire te désavoue, accepte de tomber sans précaution ». Quelques années après, dans Prière aux ancêtres vous écrivez : « je ressemble à l’oiseau qui lutte en toute vanité contre le vent ». Même si le désespoir reste le même, dans l’un on accepte la chute, dans l’autre on a beau savoir qu’elle est inéluctable, tant qu’on ne tombe pas, on a cette vanité de vouloir lutter. Il y a un lien entre les deux vers sauf que le second invite à continuer la lutte…
Le poète est avant tout un homme plongé dans le fleuve de son histoire et mes recueils s’inscrivent dans la continuité de mon cheminement. En tant qu’homme, j’ai appris que vivre, c’est résister, c’est insister, c’est comme le dit papa Pampou, garder sa respiration jusqu’à la blessure finale appelée la mort. J’avais déjà, en 2001, publié Gnia (3), ce proverbe de la douleur qui n’avait pas au départ de destin de publication. Il répondait à une nécessité personnelle et salvatrice. En continuant à publier à la suite de ce recueil, je lui ai donné une continuité.
Quel héritage je détiens ? Est-ce à dire que j’écris toujours dans la douleur ? Je l’ignore. Je n’habite pas la désespérance de Kierkegaard, j’habite le tumulte du poète en moi et c’est tout.
L’important, c’est d’aimer la bonté du monde, de garantir l’éclat du feu de la vie, d’apprendre à marcher chaque matin, de ménager sa respiration, de soutenir la vie par temps de soleil et par temps de pluie, entre vérités et malentendus.
C’est à l’homme et à lui seul, de bâtir la case de son destin ; en d’autres termes, d’aider sans relâche sa propre destinée afin qu’elle vive, grandisse et se réalise.
Dans Prière aux ancêtres la lutte perpétuelle entre l’ici et là-bas est palpable. La déchirure de l’exil est omniprésente et reste douloureuse même dans l’apaisement. Vous évoquez le lien entre la source et l’exil. Ce lien qui semble donner un sens à votre vie…
J’ai longtemps vécu dans l’interrogation de l’entre deux, entre l’ici et là-bas, sans trouver la juste ligne pour me situer ni trop loin, ni trop près. Cela demande une nécessaire maturité.
La déchirure de l’exil reste douloureuse quand je suis face à moi-même dans le processus de la création. Je m’en accommode aujourd’hui en tant que citoyen, même si j’ai dit dans un poème que : « je n’ai pas de patrie où graver mes réjouissances ».
La vérité est que j’ai désormais épousé Bègles comme le fleuve qui coule épouse la mer. Et, jusqu’à la fin de mes jours, je ne saurai jamais dans quelles proportions je suis Congolais et dans quelles autres je suis Béglais (4).
Africain, je le suis depuis le commencement de ma peau : Ampili m’a appris que jamais l’écorce ne renie l’humidité de son tronc. Et je suis Mwènè, cet homme ordinaire qui parle au nom des ancêtres ; et j’aime à partager avec les Béglais et tous mes amis, les saveurs du Ndolé, du poisson fumé, de l’aloko, du foufou, du poulet yassa, du gombo, … mais je suis aussi un Africain qui aime le tajine, les huîtres et la choucroute.
Dans ma ville de Bègles, j’aime à tutoyer tout le monde à commencer par le Maire ; je parle de radis et des faits divers, autour d’une bière avec mon chef de quartier ; je m’inscris régulièrement au vide grenier lors de la fête annuelle de mon secteur ; je m’implique dans les projets culturels de ma ville. Je viens d’accepter l’honorable proposition qui m’a été faite d’intégrer la légendaire Confrérie de la Morue et, le 31 mai prochain, je serai adoubé en compagnie de la députée Guyanaise Christiane Taubira qui subira, comme moi, la terrible épreuve rituelle de l’ingestion avec un biberon, de l’huile de foie de morue.
Ce n’est pas à soi-même, mais aux autres de reconnaître en nous la capacité d’être parmi eux ; c’est aux autres de dessiner notre visage social ; car l’être humain ne peut se reconnaître qu’à travers la parole de l’autre.
L’important c’est d’apprendre à être proche sans se confondre car, qui se confond se perd et du même coup, perd son identité d’Homme. Quiconque perd son identité connaît inéluctablement le destin d’une feuille morte livrée au tourbillon des vents.
Dans ma pratique quotidienne à l’hôpital, j’ai beau être fonctionnaire, je suis quand même marqué de la différence qui fait que je demeurerai un français de l’ailleurs, peu importe. Ce qui cause vraiment tumulte dans mon âme, vient de cette interrogation à savoir si j’aurais été plus heureux, plus libre là-bas, en terre africaine, si je me serais accompli identiquement dans mon cheminement. Jamais je ne le saurai.
Est-il vrai que quand un arbre prend racine quelque part, si on le déterre pour le transposer ailleurs, la sédimentation de départ, le sol, le souffle des premiers vents, les rythmes des pluies, la poussière et la proximité des arbres alentour qui ont couvert sa germination, … tout cela manquerait-il fondamentalement à cet arbre-là ?
Simple question sans réponse, parce que le langage des arbres, depuis les premiers arbres, n’appartient qu’aux arbres.

1. Prières aux ancêtres, édition bilingue français / occitan. Collection Paul Froment n° 47 – 128 pages, Bordeaux 2008 – ISBN : 978-2-85792-179-0. 18 euros
2. L’âme blessée d’un éléphant noir, Gabriel Okoundji, William Blake & CO. Éditeur, Bordeaux, 2002, ISBN 2-84103-121-7, Prix : 10 euros
3. Gnia, éditions Cahiers de poésie verte, 2000
4. Bègles, ville de la communauté urbaine de Bordeaux
///Article N° : 7620

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