Zab Maboungou

Chorégraphe
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Développer l’interculturel ne doit pas faire oublier le débat qui est celui de la culture : une mise en mouvement, une créativité imprévue.

 » Les enjeux semblent évidents : politiques et culturels, urgents bien que mal saisis sur le terrain et par les institutions. Il fallait qu’ils puissent renvoyer à la question de la culture, très souvent réduite à une question d’intégration, souvent prise en otage par des questions de référendum sur l’indépendance du Québec au sein du Canada. La question sur l’interculturel pouvait occulter tout débat sur la culture. Elle pouvait vouloir remplacer la culture. Un peu comme si l’interculturel devenait l’essentiel et que la culture était mise de côté.
Tout programme ne devrait qu’alimenter le débat sur la culture. Les programmes de soutien sont des moyens en plus pour la culture. Cela signifie que l’on ajoute encore à la culture des moyens pour elle de pratiquer et d’investir les lieux publics et privés, bref de se mettre en mouvement, de pouvoir se développer.
La signification de l’interculturel doit se situer au-delà même des enjeux que l’on croit pouvoir établir à son propos.
Poser la question de la créativité d’abord et avant tout dans toutes les cultures du monde. Au niveau de la pratique artistique, si l’on admet qu’elle est capable d’interférences et de transmutations, elle est désignée tout de suite par le mouvement des cultures. Elle est pénétrée de part et d’autres de mouvements de cultures qui ne sont pas toujours identifiables. Ce qui est réussi dans l’interculture, dans la transculture, c’est quand rien n’a été planifié. C’est quand la capacité de créer nous prend de vitesse.
S’il y a quelque chose à dire, ce n’est pas la pratique artistique par elle-même, c’est la conscience que l’on en a. Quelle conscience avons-nous de la pratique artistique ? C’est à ce niveau-là que l’on peut envisager de comprendre le mouvement des cultures et leurs transformations, le véritable mouvement des cultures. « 

Zab Maboungou. Directrice artistique de la compagnie Nyata Nyata, chorégraphe et professeur. Professeur de philosophie au Collège Montmorency (Montréal) ; animatrice de programmes sur la  » problématique de l’art et de la culture reliée à la diversité culturelle. « ///Article N° : 722

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