Moi, Nadia, femme d’un émir du GIA

De Baya Belgacem

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Baya Belgacem, journaliste, a prêté sa plume à la voix de la femme d’un terroriste tué dans les maquis. Pour la première fois, le lecteur ou l’observateur attentif à ce qui se passe sur la rive sud de la Méditerranée peut suivre la transformation et le cheminement d’un jeune homme de la petite délinquance à l’action terroriste. Une dérive qui n’engage pas que sa vie mais celle des membres de sa famille voire de celle qui a eu le malheur de partager un jour son destin en l’épousant. A l’image de Nadia, entraînée dans un calvaire effroyable par l’engagement meurtrier de Ahmed. La plaine de la Mitidja, berceau des plus beaux souvenirs d’enfance et d’adolescence de Nadia, va devenir un véritable enfer. La nuit de noce à peine consommée, Ahmed avertit Nadia :  » Maintenant que tu m’as épousé, tu es entrée dans le clan. Tu es donc devenue une soeur. Tu es obligée de préparer leurs repas et de laver leurs vêtements. Ce sera ta façon de contribuer à l’instauration de l’État islamique en Algérie.  » Consentante au début, la jeune femme se trouve partagée entre l’amour qu’elle éprouve pour son mari et la colère lorsqu’elle se rend compte de la cupidité, de la duplicité, de l’hypocrisie et de la grande folie qui animaient la bande de terroristes. Un récit intéressant qui jette un faisceau de lumière sur la vie intérieure d’un groupe de tueurs fanatisés et sur le rôle qu’il assignait à la femme en temps de guerre ainsi que le projet qu’il avait pour elle pour  » l’après Grand Soir « .

Baya Belgacem, de Baya Belgacem, Ed. du Seuil, 1998, 200 p., 95 FF.///Article N° : 595

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