Esclave de l’aube

Extrait du recueil Les chaînes de l'esclavage

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D’origine camerounaise, Yodi Karone s’était fait remarquer avec la publication de la nouvelle Nègre de paille (Grand Prix de littérature africaine, 1982). Ses romans Le Bal des Caïmans et Les beaux gosses avaient confirmé avec éclat son talent singulier. Il avait disparu depuis une dizaine d’années, souffrant de la ghettoïsation de la littérature africaine. Avec cette autre nouvelle – Esclave de l’Aube – Yodi Karone annonce son retour sur la scène littéraire (bientôt de nouvelles publication et des rééditions). On y retrouve les mêmes qualités : surf sur les différentes formes de la fiction – entre aventure et fable – et jubilation de langage – entre clacissisme et oralité.
Esclave de l’Aube nous paraît un excellent emblème du recueil Les chaînes de l’esclavage dans la mesure où la nouvelle de Yodi Karone illustre de façon humoristique et fantastique la quête de liberté induite par le thème.
Le « dépassement » des formes conventionnelles de la narration, la poésie sensuelle de la langue et enfin, le traitement ironique des références idéologiques et historiques de la question de l’esclavage nous paraissent caractéristiques des libertés arrachées par les fictions – modernes et planétaires – proposées par ce recueil.
Un texte par rire, pour pleurer, pour réfléchir, pour relancer les questions.
Daniel Mallerin

1 Esclave de soi
Il était une fois Japoma, une terre qui baignait dans une heureuse félicité. Les pistes étaient sinueuses, les forêts touffues et les bananes bananaient à plein régime. On jacassait en bonne intelligence entre bêtes. On partageait cueillette et poisson, manioc et igname. Marcher sur les eaux de la Dibamba, piétiner les brasiers, prédire l’avenir ou s’entretenir avec les esprits, tout était possible. Mais il était interdit à tout être de profaner l’île sur le fleuve, sanctuaire des esprits de l’univers.
À l’aube de l’Aube,
on écoute, bouche cousue, l’épopée de la princesse Typhania.
Même sainte Angélique aurait pâli de jalousie devant la beauté de Typhania : un cou précieux de flamant, des yeux amandine, un visage lavé de tout soupçon d’imposture, une poitrine éclaboussée de lumière et, par-dessus tout, une cambrure à damner une horde de moines tanzaniens.
La belle, esclave de ses sens, s’ennuie ferme, tel un squelette corseté de fleurs séchées. Aucun des prétendants ne réussit à l’émouvoir. Si d’aventure on lui arrache un filet d’espoir, elle l’assortit aussitôt d’une telle exigence que tous finissent par se noyer dans le brouillard d’avant-jour.
Lorsque la nuit bleuit le fleuve des Immortels, la princesse chante son désespoir :
Je suis enchaînée à un crocodile et n’ai point d’époux.
Les hommes sont aussi craintifs que les piafs.
Tous me désirent. Mais nul ne m’approche.
Qui osera briser les chaînes de ma solitude ?
Le chant triste parvient jusqu’aux oreilles émues de Xango le Grand Singe. Le souffle du destin le précipite auprès de la belle alanguie. Tel un guerrier révolté, il court, vole pour le saut suprême. Même la cime des arbres se dérobe sur son passage.
Rappelons un fait historique : les préjugés raciaux n’existaient pas. Le Lion épousait l’Antilope, l’Éléphant la Girafe, la Mangouste le Python, le Blanc le Noir, le Tigré le Zébré.
Le fils du roi des singes n’hésite pas une seconde. Foin de conditions ! Il est tout ouïe aux propos de la donzelle.
– Ô mon beau prince, ramène-moi un des anneaux interdits, et je deviens ta soumise pour la vie.
À l’aube de l’Aube,
Xango le Singe éperdu apprête sa pirogue tandis que la vestale jubile sur la berge à l’idée de posséder le gage de la Beauté éternelle.
L’île au Sanctuaire a pourtant mauvaise réputation. Nul n’est assez déjanté pour ignorer le risque. Passer une nuit entière dans ce lieu sans y avoir été invité, et l’impertinent se voit au petit matin changé en zombie portant sa tête sous l’aisselle. On raconte même que des monstres échevelés vous piétinent et vous déchiquettent à pleines dents sous le regard hilare des djinns.
Mais rien ne peut arrêter Xango le Valeureux. Pas même l’inextricable rideau de palétuviers qu’il déchire à coups de machette. Il écrase la mygale géante, chasse le serpent à trois têtes, éventre les caïmans sacrés qui veillent aux abords du temple des éternels, atteint la porte de cristal. L’inconscient pénètre dans un tabernacle de velours rouge flamme. Un silence sidéral avale ses pas et son souffle. Une lumière noire dégouline telle une pluie cendrée sur six totems d’ébène assis sur des pierres blanches. Six veilleurs aux yeux aveugles, qui tiennent dans le creux de leurs mains la Destinée du monde, les six anneaux de la Création.
Comment les décrire ? Ils n’ont ni couleur, ni forme, ni poids. Ils sont ce que l’esprit désire. Des poussières de paradis touchées par la divine luminescence. Six bagues d’ange. Les contempler, c’est décoller pour un voyage sans fin. Sauter par-dessus les deux équateurs à pieds joints. Glisser sur le toboggan des quatre tropiques. Surfer sur l’arc-en-ciel des huit pôles, revenir au point de Vérité, tout décoiffé, le bonheur en prime, la mémoire pleine de sensations futures pour une humanité libre et pleine de bons sentiments.
Xango est reclus d’amour. Peu lui importent les prophéties de malheur, les mauvais augures qui affectent tous ceux qui enfreignent la règle. Lui ne jure que par le nombril de sa princesse.
D’un geste, il dérange le Destin, enfile une des bagues convoitées, abandonne le tabernacle aussi vite qu’il le peut et laisse malgré lui la poussière de son sacrilège sur la paume du fétiche étonné !
À l’aube à l’Aube,
le ciel s’assombrit brusquement, les oiseaux se sont tus. Les premières gouttes de pluie s’écrasent au sol. Lorsque Xango le Voleur accoste la rive, il a vieilli de vingt ans. Typhania la Princesse éprouve quelques difficultés à le reconnaître. Et à peine s’est-elle emparée du trésor tant désiré qu’une étrange nostalgie vient défenestrer sa beauté et jeter le deuil sur sa présente jeunesse. Alors, d’un commun accord, ils balancent le larcin de leur malheur au milieu du fleuve. Une houle tumultueuse emporte sur son passage pirogues, rochers, arbres déracinés, dévore les berges gorgées d’humidité. Folie du temps inversé, grondement orageux, les éclairs flambeaux violentent les espaces, deux grosses larmes noires hachurent le ciel mauve, et la forêt s’échine sous le vent en délire. Puis, peu à peu, l’écume coléreuse se calme. La désolation du paysage dévoile la fulgurante évidence, conséquence tragique de la faute inexpugnable. Les Éternités bafouées réclament justice auprès d’Ololomé le Gouverneur des Rosées et accablent les humains et les bêtes pour leur manquement.
La princesse et le singe profanateurs se terrent dans la plus profonde des oubliettes ; à la surface de la terre, on décide de régler le différend par les armes, histoire de laver ce qui reste d’honneur dans le sang de l’autre.
– Tremblez en écoutant les tambours de la guerre. Paroles de singe.
 » Quel malheur, mes aïeux, quelle misère !  »
– Dieu sera du côté des vainqueurs. Paroles d’homme.
 » Quel malheur, mes aïeux, quelle misère !  »
Souffrance, agonie, meurtre, génocide, incendie, désastre, quelle aubaine pour les Furies. Le funambule des destins en brise sa canne de dépit. La terre hurle de famine et de douleur, et les enfants perdus demain seront battus à mort.
 » Quel malheur, mes aïeux, quelle misère !  »
Personne n’ose tenir à jour le macabre décompte. Sans doute vous tarde-t-il de savoir qui en est sorti vainqueur ? Alors point de mystère, ce ne sont ni les hommes ni les singes, convaincus de défendre à juste titre leur mauvaise foi.
La guerre s’achève avec le bannissement de Typhania l’Effrontée et la mort de Xango le Triste Sire.
Les singes défaits se sont réfugiés dans les bois profonds des marais, abandonnant la Parole aux hommes. Et les esprits suprêmes lèguent leur sanctuaire terrestre aux légendes de l’Aube.
2 Esclave d’ailleurs
Typhania la Souillon qui n’en peut plus d’errer sans cesse, décide de se rendre au royaume d’Abyssinie et de plaider sa cause devant le négus, le roi des rois de Shaba.
Désespérée, elle n’a plus qu’une possibilité : reprendre sa marche en pensant qu’elle n’est plus très éloignée de sa destination finale. Qu’il y a bien quelque part un bras du Nil qui la déposera en terre sacrée ! La princesse se plaint que le soleil lui tanne le visage devenu verdâtre et lui gonfle la langue. Elle se rend compte qu’il est plus aisé de traverser la forêt vierge de liane en liane que d’arpenter le Sahel sur la bosse d’un dromadaire sournois, totalement dépourvue de tout sens d’orientation. Les voilà qui visitent les mines de diamants de Rhodésie, le musée d’Alexandrie, les ruines gallo-romaines de Carthage, et grimpent les pentes neigeuses du Kilimanjaro pour finalement se séparer à l’amiable dans une oasis du Sahara.
À l’aube de l’Aube,
sous les dattiers en fleur, quelques heures de sommeil lui sont nécessaires pour recouvrer un peu ses forces. Quand un soir, le cri de guerre des chacals du désert vient lui vriller les tympans.
Une horde de bandits l’assaille de toutes parts. La vagabonde essaie de se rassurer : si les négriers possèdent le sens inné des affaires, passent des mois à vendre et à acheter tout ce qui a de la valeur, la peau mitée d’une éclopée, même princière, ne vaut pas le prix d’une chaîne rouillée d’esclave. Elle n’a donc rien à craindre. Mais les bandits faisant fi de toute logique commerciale, la ligotent comme un vulgaire fagot de bois et la jettent à fond de cale. La traversée de l’océan dure plus que de raison. Roulis et pénitence. La princesse en tombe malade, le coeur vomi au bord des lèvres. La malheureuse est devenue une harde vaguement humaine secouée par de terribles convulsions. Par souci thérapeutique, on lui enfile un anneau autour du cou et un masque de fer à cause d’une affection mentale circonstancielle, la drapétomanie ou le désir maladif de se jeter par-dessus bord dans le bleu océan. Après le silence accablant et monotone, elle entend les premiers cris des mouettes, c’est la fin du voyage.
Sur la place du marché, Typhania l’Africaine est dépouillée de ce qui lui reste de dignité pour être vendue au plus offrant.
– Elle a encore toutes ses dents !
Le marchand la force à s’accroupir devant une paire de bottes toutes neuves aux éperons d’or.
– Voici ton propriétaire. Obéis-lui sinon gare au fouet !
Dans ce nouveau monde, l’esclave est propriété instrumentale animée. Du point de vue de la nature, il est au maître ce que le corps est à l’âme. Paroles d’Aristote. Si bien qu’il est inutile de se rebeller contre le sort. Une nouvelle existence lui est offerte, au regard de l’enfer que vivent les cousines de Gorée et d’ailleurs au milieu des champs de coton. Comme elle aurait aimé leur parler du pays, leur raconter son aventure avec des mots d’Afrique pour soulager leur propre misère. C’est une histoire étrange avec des pépins acides, difficile à avaler. Les Nègres d’outre-Atlantique n’entendent pas grand-chose à la langue des ancêtres. Typhania leur explique qu’on ne vient pas au monde esclave. Pour eux, une simple boutade, un mauvais génie qui se prélasse dans un transat tropical. Alors elle argumente : avec un peu de courage, il ne leur reste plus qu’à se révolter, rembarquer sur des Exodus géants et à revenir au pays des lions indolents. Mais dès qu’elle ouvre la bouche, voilà les enfants de La Nouvelle-Orléans qui se terrent sous des masques d’angoisse, de stupeur, une horreur. Le sceau de l’infamie au milieu de son front est-il si visible ? Toujours est-il qu’ils refusent de lui adresser la moindre parole.
Peu importe, car Typhania est une disciple de la bonne veine. Elle qui avait rarement voyagé, jamais elle n’a vu de mosaïque humaine plus étonnante : des Blancs d’Arabie, des fils du soleil levant, des créoles, les premiers Mohicans et les Aztèques du Mexique. Cela lui rappelle Japoma, son éden perdu.
Son nouveau maître, un pharmacien ambulant à la renommée douteuse, l’utilise dans des foires comme cobaye. Les poisons n’ont nul effet sur elle. Fort de cette découverte, le propriétaire exalté décide de faire bénéficier à l’humanité sa science du breuvage. Vaccin anti-scorbut, sirop contre la tuberculose ou la méningite, sans oublier la pommade qui assèche la lèpre et fait repousser les cheveux. Le monde entier sera à l’abri de la souffrance et de la maladie. Il s’agit d’adapter à la nature des choses les choses de la nature. L’apothicaire se découvre l’âme pionnière de l’aide humanitaire à une époque où cela n’a pas de nom.
L’esclave et son maître ont tôt fait d’appareiller sur un vaisseau portugais en partance pour des terres inconnues, Cuba, Haïti, le Brésil, l’Inde, la Nouvelle-Zélande… Quel spectacle mes aïeux, quelle galère ! Toutes ces voiles au vent, une vraie pharmacopée des mers !
Quand un étrange virus aussi radical que le venin d’une mamba noire décime la quasi-totalité de l’équipage et des passagers, y compris l’apprenti biologiste qui, croyant bien faire, avala son propre élixir. Le trois-mâts, incapable de maintenir le cap, dérive comme un liège en folie. Typhania la Revenante se retrouve seule aux prises avec le gouvernail, la boussole et la nostalgie. Elle prie le vent des Amériques de la ramener vers les côtes nourricières. Elle longe la Sierra Leone, tourne le dos à la Côte d’Or, et après quelques semaines d’errance, le vaisseau fantôme embouche l’estuaire du Wouri, pour échouer sur un banc de crevettes grises. Peu importe, la méduse reconnaît parmi les lieux Duala la bien nommée et se sent revivre comme un hibiscus au sortir de la glace. Ayant perdu l’usage de la langue vernaculaire, elle s’écrie en portugais :
– Camaroes, rios camaroes !
Aussi, pour ne pas déroger à la sacro-sainte règle des légendes historiques telle que la rapporte l’Encyclopédie, la miraculée des océans est prête à abandonner aux navigateurs portugais le  » césar  » de la redécouverte du Cameroun éternel.
Typhania la Migrante traverse son ancien royaume. Elle passe devant la chapelle nubile qui scelle les âmes de Japoma et constate avec amertume que les rares Bakokos rencontrés ne sont pas plus libres que leurs cousins du Mississipi. Ceux-ci ne portent pas de fers aux pieds, mais ils n’en demeurent pas moins chevillés à la bonne conscience du nouvel ordre mondial. Du sel, de la chlorophylle. de la chair à canon, des violettes de lune, des pagnes couleur feu, un halo d’un Christ missionnaire flambant neuf au-dessus du royaume nourricier, et la vie déborde à la surface des fleuves. Ici il n’y aura pas de guerre de Sécession, tout au plus quelques révoltes bien comprises. Abolition ne rime pas avec indépendance. Alors, tout est beau dans la colonie, même si les nouveaux maîtres ne lui pardonnent pas de ne pas s’incliner devant eux, elle qui marche de guingois à travers les siècles. Typhania la Reine des pommes s’exhume des ténèbres qui lui rendent bien sa couleur. Autour d’elle, le peuple de Japoma, écrasé par son malheur l’a désignée à sa vindicte. Elle souffre en silence tandis que le royaume voit son unité laminée et son identité émiettée. Et les autorités lui ordonnent de s’exiler vers la Gaule, histoire de lui inculquer les bonnes manières. Même au ciel, il n’y a pas de justice, se dit-elle et ce ne sont pas les encouragements tardifs de Toussaint Louverture, gouverneur de la Rosée, qui lui feront changer d’avis :  » Pas mollir, ma fille, pas mollir, tien bé raide !  »
Épilogue
Typhania rêvasse sur les bords de Seine et tente de se réapproprier un bout de son existence.
De sa pensée moribonde, on connaît la folle espérance. Elle a déjà traversé des forêts sillonnées par des goudrons gélatineux, des églises où s’expriment des langues de miel, des pays insondables soumis à la dure loi des arbitraires. Paris, c’est le Sentier, la Bastille, la République, et la porte Roissy-Charles-de-Gaulle, menottes aux poignets, lorsqu’on n’a pas ses papiers. Elle côtoie les orphelins de Bébé Doc, dort avec les boat people, mange la semoule avec les réfugiés de Kabylie et pleure avec les excisées de Mauritanie. Se profile toujours à l’horizon son image de proscrite fuyant le sanctuaire des saints. L’échine courbée sous le poids immense de la faute. Lorsqu’elle guette sa destinée, c’est l’inévitable qui surgit. Elle n’a pas de quoi acheter une pierre du mur berlinois vendu aux puces. Elle attend sans espérer au pays des droits de l’homme, guette l’avènement de la liberté. Mais cette fois-ci elle refuse de repartir dans une course sans fin. De guerre lasse, elle réclame un peu de répit. Une sorte d’hypnose.
Tout le monde veut le bonheur de l’Afrique, cette mal-aimée. Tous préconisent le sacerdoce pastoral. Qui ne l’aide à grimper sur l’échelle des humanités ? Qui ne règle ses impayés sans arrière-pensée ? Qui ne la met en garde contre les prophètes mauvais payeurs ? On rivalise à coups d’expertises, on se chamaille sur les statistiques, enfin on ébauche des plans de sauvetage qui ont cette particularité unique de ne sauver personne. Pour Typhania, mise à l’index de l’indifférence, ce n’est pas grave en soi puisqu’on a déjà dévalué son malheur. On célèbre l’abolition de l’esclavage. Pour sûr, c’est une belle commémoration, elle ne l’aurait pas inventée. Alors, ce dimanche pas comme les autres, Typhania revêt un pagne lumineux et porte sur la tête une cruche emplie de ses larmes. L’eau de pénitence. Le soleil s’est même levé un peu plus tôt pour assister à la cérémonie. Elle emprunte le métro sous la raillerie des chiens jaunes domestiques et se présente au cimetière du Père-Lachaise des derniers éléphants, estimant que c’est le seul endroit au monde où l’on ne viendra pas la déranger dans sa prière. Elle s’installe sous le toit de feuilles pour fumer une bonne pipe. Elle regarde les volutes de fumée qui s’échappent de ses narines. À la voir si détachée, si tranquille, on la croirait sous influence d’une de ces étranges substances végétales qu’on vend ici comme la folie. Mais c’est bien du tabac. Les yeux fermés, elle savoure la chaleur du soleil et se fiche du rapace qui l’observe de son oeil borgne, son bec noueux et son plumage aussi terreux qu’un sac d’ignames. Elle rit et se sent glisser en dehors d’elle-même. Une sensation de déjà-vu qui perdure.
À l’aube de l’Aube,
il n’y a plus d’esclave mais des immigrés, et ceci est une autre histoire.

///Article N° : 486

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