Ritmo Salsa

De Compay Segundo, Fania All Stars, Orquesta Aragon, Ray Barreto, Yuri Buenaventura, Tito Puente, Los Van Van…

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 » Salsa, est une manière différente d’appeler la musique cubaine. C’est le mambo, le cha-cha-cha, la rumba, le son… tous les rythmes cubains réunis par un seul nom « . Raccourci péremptoire que celui de Celia Cruz, la flamboyante contralto de la Sonora Matancera et de Fania All Stars, devenue légende vivante et consacrée « Reine de la Salsa ».
Fiers de leur épopée musicale, qui a fait de l’île natale un des berceaux musicaux les plus fertiles de la planète, les musiciens cubains n’hésitant pas à identifier le sound torride éclos à East-Harlem comme la filiation dernière de leur illustre dynastie.  » Je crois que le Son est au dessus du Danzon. On dit aujourd’hui ‘Salsa’. C’est quoi Salsa ? Le ‘Son’ ! Pas autre chose ! On continue à jouer du ‘Son’. Ils disent ‘Salsa’, c’est leur problème. Nous, on maintient le ‘Son’, le ‘Son, le ‘Son’… « . Pour le vocaliste actuel du Sexteto Habanero, Manolo, comme pour Celia Cruz, les doutes ne sont pas admis. Suite à l’exportation au-delà des frontières insulaires du Son, style rural venant de la province d’Oriente et popularisé à La Havane durant les années 20, la Salsa est née aux States sous une forme nouvelle, en particulier marquée par l’emploi de soufflants. Pourtant, elle intègre d’autres éléments, portoricains notamment, comme la Bomba et la Plena, où la pulsion africaine du tempo est évidente. Au départ adoptée par les couches défavorisées hispanophones ou d’origine antillaise en quête d’identité, elle évolue dans les bas-fonds et préfère la misère des coins de la rue aux salles luxueuses du Palladium, temple new-yorkais de la musique latina. On pourrait peut-être dire de la Salsa, comme le romancier cubain Alejo Carpentier le faisait pour la Rumba, qu’il s’agit d’une atmosphère, d’une manière d’interpréter la musique plutôt que d’un rythme ou d’un genre précis. Ce sont surtout les musiciens portoricains installés dans la cité cosmopolite – Eddie Palmieri, Ray Barreto, « Mon » Rivera et tant d’autres – qui ont opéré la convergence des styles, dont cette compilation est une illustration, avec une variété de genres dans l’espace et dans le temps et dix-sept représentants des courants divers qui ont contribué à faire de la Salsa un motif universel par excellence.

Ritmo Salsa, de Compay Segundo, Fania All Stars, Orquesta Aragon, Ray Barreto, Yuri Buenaventura, Tito Puente, Los Van Van… (B. M. G.)///Article N° : 474

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