Aya de Yopougon

De Marguerite Abouet (texte) et Clément Oubrerie (dessin)

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Chaque soir, à 19h, Aya, en famille, regarde la pub pour la bière Solibra (où son père travaille), à Yopougon, près d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Une bière si vitaminée qu’une gorgée donne à un cycliste la force de dépasser un bus !
Aya n’y croit pas, elle fait des études pour devenir médecin. Elle ne veut pas finir en série C : « coiffure, couture, chasse au mari ». Ce qui attend ses deux meilleures amies : Bintou et Adjoua, deux gazelles (genre Agrippine, de Bretecher) qui gazent dans les maquis en compagnie de « génitos » occupés à dépenser les sous de leurs riches pères… Où les hommes se dyent au koutoukou : vin de palme fermenté (70°).
Elles se débrouillent pour aller à « l’hôtel aux mille étoiles » : la place du marché, où on s’embrasse (et même plus) sur les tables pendant la nuit. Le décor est planté : Bintou et Adjoua naviguent entre telenovelas et Dallas : amours, tromperies, insultes, quiproquos sur les tables, tontons qui fricotent avec les gazelles, ruses pour tromper la surveillance de la famille. Adjoua aime embrasser (et même plus) et se fait enceinter. Que va-t-elle faire : recourir aux « bons » offices d’une guérisseuse (tarifs dégressifs…), retrouver le père et l’épouser ? C’est vivant, drôle, bourré de détails qui sentent le vécu, gentiment corrosif. Avec en bonus un lexique et la recette du gnamankoudgi (jus de gingembre) aphrodisiaque. Un vrai délice (le jus et le livre). On attend la suite avec impatience. Si, si.

Aya de Yopougon. Marguerite Abouet (texte), Clément Oubrerie (dessin). Gallimard. Jeunesse. 15 €///Article N° : 4251

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