Loving you

De Narcisse Mbarga

Un univers kafkaïen
Print Friendly, PDF & Email

Projeté lors des rencontres internationales du film court (RIFC) en 2004 à Yaoundé, le film de Narcisse Mbarga s’engouffre dans le traitement de l’absurdité.
Voici deux adolescents de 12 et 15 ans des quartiers mal famés qui rêvent de se mettre ensemble. Tout commence ce matin où Sam croise Linda sur son chemin. Le jeune garçon, très futé est un habile jongleur de pièces d’argent et vit avec une bande d’enfants de la rue. Rapines et autres petits coups font leur quotidien pour vivre. Véritable stratège, Sam va dévorer tout le plateau de beignets de Linda grâce à un pari stupide :  » Si tu trouves dans quelle main se trouve la pièce de 100f, elle est à toi « . Les deux adolescents vont alors tisser une relation amoureuse qui va se renforcer par l’initiation de Linda au jonglage. Liés par les vicissitudes de la vie, ils vont devenir inséparables. Malgré leur misère et leur pauvreté, le bonheur du jeune couple va susciter la jalousie des copains de Sam. Angoissé par les menaces des autres, bien que téméraire, il va échapper de justesse à un assassinat fomenté par eux. Mais pourquoi un tel acharnement sur ce pauvre garçon à qui la vie a presque tout refusé ?
Troisième film de Narcisse Mbarga, Loving You est une réflexion sur la complexité de la nature humaine. Utilisant souvent des images en plongée soulignant les difficultés des deux acteurs, il crée des rapports de contrastes pour placer le spectateur dans un contexte d’absurdité. La vie et le bonheur du jeune couple sont menacés en permanence, alors même que des jeunes gens tuent leurs amis sans raison autre que la jalousie. On entre ainsi de façon intéressante dans le thème de l’absurdité, bien que cela reste traité superficiellement et que le jeu des acteurs peine à convaincre. N’aurait-il pas été préférable d’en rester à un court métrage pour relater cette histoire de manière cohérente, avec un montage et un flash back qui appuient vraiment le récit ?

///Article N° : 3605

  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Laisser un commentaire