Voyages en Afrique noire

Alvise Ca'da Mosto (1455 & 1456)

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Inscrit dans la lignée du Million de Marco Polo, ce texte fondamental pour la connaissance de l’histoire de l’Afrique constitue l’un des premiers témoignages occidentaux sur l’Afrique de l’Ouest.

Issu d’une famille patricienne déchue, Alvise Ca’da Mosto n’a que vingt trois ans lorsque sur la proposition de l’infant Dom Henrique dit Henri le Navigateur, il s’embarque le 22 mars 1455 à destination du continent africain. La première expédition le conduit des îles de Madère, aux Canaries et gagne rapidement l’embouchure du fleuve Sénégal. Après un séjour au pays du roi Budomel au nord du cap Vert, il entreprend de rejoindre le royaume de Gambie. Mais l’hostilité des populations autochtones et la grogne de l’équipage le contraignent à renoncer et à rejoindre le Portugal. Nous sommes en décembre 1455.
Si Alvise Ca’da Mosto est mû par des motivations économiques et commerciales, ses observations sont extrêmement minutieuses et témoignent d’une volonté de décrire presque objectivement la réalité qu’il découvre. Il nous fait ainsi parcourir le golfe d’Arguin, déjà connu des Carthaginois sous le nom de Herne et redécouvert en 1443 par les Portugais. Il nous entretient scrupuleusement de la faune, de la flore, des us et coutumes des habitants des contrées qu’il visite. Il s’attache à décrire les Azenègues (un des plus importants groupes ethniques berbères) et souligne la particularité de leur coiffe qui renvoie encore aujourd’hui à celle portée par les Touaregs.
En mars 1456, il effectue une deuxième expédition qui vise à atteindre la Gambie. Il découvre un archipel au large du cap Vert, baptise l’île de Boavista et de Santiago et atteint enfin l’embouchure du fleuve Gambie.
Témoignage précieux sur un continent qui n’a cessé d’alimenter les fantasmes les plus délirants, ces voyages remontent aux prémices de cette quête de l’autre et de l’ailleurs qui a profondément marqué tout un pan de la littérature européenne.
Ce livre nous est présenté ici dans une édition élégante, largement illustrée et complétée de notes précieuses qui éclairent sensiblement ce texte capital.

Relations traduites de l’italien & présentées par Frédérique Verrier, Chandeigne / Unesco, 160 p. 2003. 18 euros///Article N° : 2922

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