Nouveautés du disque

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Orchestra Super Mazembe, Giants of East Africa (Stern’s / Night & Day)****
Bien que Orchestra Super Mazembe soit plutôt populaire en Afrique de l’Est (Tanzanie, Ouganda et particulièrement au Kenya), c’est en RDC qu’on trouve son origine. Dans les années 60 dans la province de Shaba, sous la houlette de Mutunkole Didos Longwa le groupe prend le nom de Super Vox. Suite à un voyage en Zambie deux années plus tard, le Kenyan Nashil Pichen va rejoindre le groupe qui va s’installer à Nairobi et prendre son nom actuel, qui signifie en swahili bulldozer. Il vont même inventer leur danse, le « Mushosho ». Cet album rassemble le meilleur du groupe entre 1977 et 1986. Le rythme rappelle la rumba congolaise. Normal puisque la majorité des musiciens sont Congolais (9). Avis aux collectionneurs !
Hervé Laval, L’audition Créole 100% musiciens ****
Le Martiniquais Hervé Laval aime les défis. En cela, il va toujours jusqu’au bout de ses rêves. Inconnu du grand public, il est plutôt sollicité par les artistes : Miriam Makéba, Kassav, Tanya Saint-Val, Les Nubians, Sally Nyolo, Monique Seka, Kali, DD Saint-Prix, Alain Jean-Marie…. Et plein d’autres artistes le réclament. A son tour, il fait appel à eux pour son album. Et pas moins de 100 musiciens (africains, américains, caribéens et européens) dont 20 artistes et 14 solistes. Il nous offre ainsi un voyage à travers la Caraïbe, à la (re)découverte de la mazurka, du quadrille, du zouk, de la cadence, du reggae et de la salsa. Incontournable.
Yayi Kanouté & Souleymane Tounkara, Tabalé (Melodie / Africa prod)***
Aujourd’hui, il n’est plus surprenant de voir des griots devenir des chanteurs professionnels et voyager à travers le monde. Etre griot est devenu un titre qui se porte et se vend, ce qui n’enlève en rien à la qualité de la Malienne Yayi Kanouté, issue d’une famille de griots. Elle développe avec bonheur cette voix haut perchée qui caractérise les chanteuses d’Afrique de l’Ouest. Accompagnée par son mari, Souleymane Tounkara, frère du grand Djelimady Tounkara du Rail Band de Bamako, à la guitare, elle propose une musique traditionnelle où guitare, kora, balafon, djembé et congas se côtoient.
Champeta Criolla, Vol 2 (Palenque Rec / Night & Day)***
A travers cette musique, la champeta, c’est l’histoire des Noirs colombiens qui défile. Arrivés d’Afrique il y a plus de 400 ans, ils avaient perdu tout repère. Dans les années 60-70, ils découvrent les musiques de leurs semblables grâce à des marins venant d’Afrique. Des groupes vont se former, les Afro-Colombiens vont jouer instinctivement la musique africaine et recréer une ambiance locale. Ce volume 2 fait l’éloge de l’Afrique, qui apporte tant de bonheur à ses enfants, au-delà des océans… Des mix soukouss, mérengué, makossalsa, bikutsi, rumba.
Tania Libertad, Costa Negra (Lusafrica)***
La carte de visite de la chanteuse péruvienne Tania Libertad est impressionnante : 32 albums enregistrés et plus de 2 millions d’albums vendus dans le monde. A travers sa musique, on pourrait décrypter sa vie, faite de voyages à travers l’Amérique et le Brésil : elle interprète les musiques noires du Pérou, le boléro du Mexique, la Trova de Cuba. A la rencontre de Cesaria Evora, elle fait le lien avec l’Afrique. Cet album témoigne de ses convictions. Son chant, envoûtant et passionné, donne des frissons. Tout naturellement, Tania donne le meilleur d’elle-même.
Madilu System, Bonheur (JPS)***
Parmi toutes les stars que réunissent les deux Congo, Madilu est incontournable. On ne pourrait citer Franco Luambo Makiadi ou le TP OK Jazz sans le mentionner. Ses mélodies font de lui l’héritier de ce père de la rumba qu’est Wendo Kolossoy. Considéré comme un géant de la musique congolaise, il est de la trempe d’un Papa Wemba ou d’un Koffi Olomidé. Depuis plus d’une vingtaine d’années, il inspire de nombreux jeunes, dont Extra Musica, Quartier Latin Académia, et bien d’autres. Il a imposé son style, une rumba pure et dure, qui n’a pas pris une ride. Son nouvel album est un bonheur (sans jeu de mots), des messages d’amour sur une musique paisible et entraînante.
Lokua Kanza, Toyebi Té (Yewo / Universal)***
Le chanteur congolais nous avait presque habitué à ses apparitions aux côtés d’artistes connus comme Miriam Makéba, Les Enfoirés, Yannick Noah ou encore Papa Wemba. Il renoue en solo avec la scène en signant un album bouleversant, qui suggère un retour vers des valeurs traditionnelles. Dans un style assez épuré, il joue de sa voix et de sa guitare et nous entraîne dans des ballades, chantées en lingala, en français ou en anglais, dont lui seul a le secret, des chansons rythmées enrobées de cris (à la tarzan) , soutenues par des tambours, et un rap tradi à travers lequel Passi fait une apparition. Intéressant.
Awa Maïga, On est ensemble (JPS)***
Sa voix, masculine et profonde, sa rhétorique, signe particulier de Treichville et de Yopougon, font d’elle une artiste singulière. Dynamique et toujours dans l’ambiance, la chanteuse ivoirienne Awa Maïga transmet toute son énergie à travers ce troisième album plein de rythme et d’humour. Accompagnée du conteur Douleur, c’est au Cameroun qu’elle nous invite. Lorsqu’elle fait appel à Papa Wemba, c’est le Congo qu’on redécouvre, en passant par les Antilles de Mario Canonge. Mais son zouglou ou son mapouka électrique, cette musique qui a fait bouger la Côte d’Ivoire, continue de faire danser l’Afrique et aujourd’hui le monde.
Bantou, Pô-si (RTM prod)***
Ce groupe de rap, formé de Ferros, Guich’k et de Final D, a l’originalité de textes en langues bantous (douala, bassa) alors que les rythmes sont américains (R’nB, funk). Quelques fois, ils empruntent des beats traditionnels, essèwè, qui collent au ragga. Le cd, enregistré au Cameroun, n’a rien à envier aux productions d’Outre-atlantique quant à la qualité du son.
Ntono’obe, 5ème Pensée (JPS) **
Cela donne envie de le voir sur scène, tant cette musique est rythmée. D’origine béti, comme Sally Nyolo, le chanteur s’inspire surtout du folklore traditionnel auquel il rajoute une touche personnelle, un peu plus moderne. Ainsi son bikutsi se décline-t-il parfois en zouk love, salsa, makossa ou soukous. Cette envie de mélanger les sonorités part d’une bonne intention mais la créativité n’est pas toujours cohérente.
Sully, Lune de miel (Melodie / Africa prod)**
Le zouk a surtout pour vocation de suggérer la sensualité, l’amour, le rêve. Le nouvel album du Guadeloupéen Sully le confirme. Les mots, transportés par des mélodies évocatrices, naviguent sur ce rythme qui balance et ondule avec nonchalance. On en oublie les paroles, forcément légères… C’est ce que propose Sully, du premier au dixième titre.

///Article N° : 2127

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