Nouveautés du disque

Print Friendly, PDF & Email

Miriam Makeba, Homeland (Putumayo)****
Depuis six ans, elle avait cessé d’enregistrer. L’album aurait du sortir l’année dernière – il sort cette année, comme pour annoncer une nouvelle ère. A travers Homeland, Miriam Makeba raconte sa vie, son pays l’Afrique du Sud, son amour pour l’Afrique. Elle invite le Congolais Lokua Kanza, sur trois titres, dont un duo, Lindelani. Un album assez varié, qui raconte le parcours de Mama Africa.
Nahawa Doumbia, Yaala (Cobalt)****
La rebelle du Mali est de retour. A travers Yaala (la promenade), Nahawa Doumbia nous fait découvrir le didadi, un rythme basé sur les percussions, très dansant. Dès les premières notes de balafon, la voix qui surgit vous envoûte et vous transporte dans les profondeurs de la tradition bougouni, « la troisième région au Sud du Mali ». L’album, enregistré à Bamako sous la direction artistique de N’gou Bagoyoko et de Claude Barthélémy est une merveille. Dix titres exquis. On en redemande.
Joshua Redman, Beyond (Warner)****
A 31 ans, le saxophoniste Joshua Redman sort un septième album, Beyond. Le souffleur propose des compositions originales, qui illustrent sa propre personnalité. Il entre dans une nouvelle ère, plus free, avec à ses côtés Mark Turner sur le titre Leap of faith. Une rencontre pour le bonheur des aficionados. Tout simplement époustouflant. Avis aux amateurs du bon son !
Abdullah Ibrahim, Cape Town Revisited (Enja Records)****
Le nouvel opus du pianiste Sud-africain Abdullah Ibrahim est un enregistrement public réalisé au Spier Estate à Cape Town le 13 décembre 1997. Avec ce nouvel album, le pianiste revient vers une formule beaucoup plus personnelle : le trio, avec un invité de marque, le trompettiste Feya Faku. L’artiste revisite sa ville, lui rend sa couleur originelle. Une manière pour lui de célébrer la fin de l’apartheid. Un album vivant.
Nipa (Africapella), (Sono/Musisoft)***
Paul Nemlin, Titus Kouamelan, Pedro Wognin et Xénia Caraïbe sont les principales voix de Nipa, un ensemble a capella. Dans ce nouvel album, la plupart des compositions sont de l’Ivoirien Pedro Wognon. On se retrouve propulsé dans une cérémonie africaine, dans la forêt ou dans une église, ou encore en plein centre d’Abidjan. Treize titres a capella plus une version rythmée de Manfwê due à Jacob Desvarieux.
Baka Beyong, Sogo (Hannibal records/Palm pictures)***
Baka Beyong est un continuum de 9 musiciens d’Afrique et d’Europe : Martin Cradick, Su Hart, Eleanor Churchlow, et Mark Pinto du Royaume-Uni, Paddy Le Mercier de France, Nii Tagoe du Ghana, Ayodele de la Sierra Leone, Lakh Niasse du Sénégal et Sam Djenge du Cameroun. Ils ont enregistré ensemble Sogo, un album surprenant aux accents plutôt celtes et africains. On ne le dira jamais assez, l’avenir est dans le métissage. La preuve !
Fay Man, Drapeau Blanc (Kaluila)***
Originaire de la République démocratique du Congo, Fay Man se présente comme celui qui fait une musique beaucoup plus proche de Papa Wemba ou de Lokua Kanza. Bozi Boziana, Aurlus Mabélé, Modogo G.F et Gloria sont les invités de son nouvel opus. Le « parolier d’or », selon lui, prêche la bonne parole à travers huit titres où il est question de paix, d’amour et de rassemblement. Une réalisation de Yves Ndjock qui mérite des encouragements.
Faya Dub, Irie Feeling (2good)***
Rare sont les groupes pouvant se targuer d’être aussi prolifique et talentueux. Faya Dub propose un premier double album de 30 titres, excusez du peu, d’une diversité rafraîchissante. Au pays des enfants du reggae, l’improvisation symbolise la liberté, celle qui permet la création. Tout en conservant son identité, le groupe trouve sa voie en explorant d’autres horizons. Il rend ainsi au dub ses lettres de noblesse. A découvrir.
Djeli Moussa Diawara & Bob Brozman, Ocean Blues (From Africa to Hawaï) (Mélodie)***
En 1998, Djeli Moussa rencontrait la chanteuse américaine De Rosa. Cette année, il renouvelle l’expérience avec Bob Brozman. Djeli Moussa est un virtuose de la kora d’origine guinéenne. A son actif, trois albums solos. Quant à Bob Brozman, c’est un adepte de la guitare hawaïenne, qu’il traîne de l’Afrique aux Amériques, en passant par l’Asie. Les deux artistes se sont croisés en 1999 à la Réunion et se sont produits en duo au festival « Nuits d’Afrique » à Montréal. A travers Ocean blues, l’océan atlantique rencontre l’océan pacifique.
Diboué Black, Africa Fiesta (Epssy Records/Wagram)***
Diboué Black est Camerounais. Avec Africa Fiesta, il ouvre sa musique sans pour autant renier le makossa : il donne dans la jump up avec Africa jump, revient au makossa avec Penda na Penda ou fait dans le zouk en chantant Mon mari à moi. En misant sur cet artiste, Roger Epassy, son producteur, prouve qu’il a de bonnes raisons de prendre des risques. Un album sympathique.
Manu Dibango, Mboa’ Su (kamer feelin’) (JPS/Mélodie)**
Manu Dibango n’est plus à présenter. Le pape de la musique africaine propose un opus très camerounais. Aucune composition originale : le saxophoniste se contente de piocher dans son répertoire et de remettre au goût du jour ses succès d’antan. La réalisation a été confiée à Noël Ekwabi et Valéry Lobé. Un invité, Douleur, dans Ayé Africa. Nous attendons toujours un Manu nouveau. L’artiste camerounais du siècle est-il en panne d’inspiration ?

///Article N° : 2031

  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
Les images de l'article





Laisser un commentaire