Coups de cœur côté jeunesse

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Parmi les nouveautés jeunesse parues cette année, six ouvrages d’illustrateurs déjà présents à l’exposition Amabhuku de la Foire de Bologne en 1999, mais aussi histoires de premiers amours et documentaires rédigés par Ahmadou Kourouma.

Trois albums aux couleurs chatoyantes
Après deux albums très remarqués, Dominique Mwankumi publie Les petits acrobates du fleuve qui relate la vie quotidienne des enfants d’un petit village : Kembo et ses amis s’amusent à accoster un bateau-courrier de passage sur le grand fleuve, véritable terrain de jeu pour ces garçons. Les aquarelles attachantes de Mwankumi séduisent par leur sensibilité et leur capacité à refléter l’ambiance du texte.
Alain Lakoussan opte pour des couleurs chaudes et un style naïf, aux formes tout en douceur. Fruit d’un atelier de formation organisé à Cotonou en 1995, Patou le zèbre n’a été publié qu’en 1999 par les Nouvelles Editions Ivoiriennes. Quelques lignes de texte, racontant comment le zèbre a eu ses rayures, accompagnent chaque double page.
Une palette de couleurs chaudes aussi pour Christian Kingué Epanya, mais au style plus proche de la BD dans Pourquoi je ne suis pas sur la photo ?, publié dans la collection « Le caméléon vert » d’Edicef. Une question taraude Titi, le jeune héros de cette histoire racontée par Kidi Bebey : « Où étais-je avant de venir au monde ? ». Ce n’est que sa maman qui saura lui fournir la réponse satisfaisante : « Tu étais quelque part dans mon esprit, comme une idée joyeuse. Tu étais mon secret et mon amour… » On retrouve dans les illustrations de Kingué Epanya la même ambiance familiale que dans Le petit frère d’Amkoullel, mais dans un contexte urbain cette fois-ci.
Contes soudanais magnifiquement illustrés
Les éditions Grandir s’illustrent avec trois albums de contes du Soudan, dont deux contes nouba adaptés par Patricia Musa et mis en images par le calligraphe Hassan Musa qui dévoile ici un nouvel aspect de son œuvre. Sabila et Kotchéli, de même que Sal et Koché combinent des linogravures en noir et blanc, imprimées sur fond de papier kraft, avec des découpages de papier apportant des touches des couleurs. La méthode tranche singulièrement avec le figuratif souvent en vigueur dans les albums pour enfants, laissant sa place à l’imaginaire.
On retrouve une démarche similaire dans Le rêve du papillon du Soudanais Ali Ahmed Hassaan, publié en traduction par Grandir. L’auteur y livre un univers aux couleurs flamboyantes et teinté de surréalisme, plongeant le lecteur dans le rêve. Le conte, relativement simple, devient un véritable plaisir pour les yeux.
Documentaires et journaux intimes
Les éditions Grandir – décidément très productives cette année ! – publient aussi toute une série de documentaires d’Ahmadou Kourouma, initialement parus chez un éditeur italien. Les quatre albums sont tous centrés autour d’un personnage de la culture africaine (le griot, le chasseur, le forgeron et le prince), et suivent la même présentation : partie documentaire avec de multiples informations, suivie d’une partie plus romancée sur le mode « Un jour avec… ».
Côté romans, on remarque deux histoires de premiers amours. Toutes deux sont racontées sous forme de journal intime, l’un tenu par le Martiniquais Samuel, 15 ans, jeune héros de Confidentiel, l’autre par Stella, jeune Ivoirienne de 17 ans dans Dans la cour des grands. Les deux auteurs sont en contact permanent avec les jeunes – Nicole Cage-Florentiny est professeur et Kidi Bebey rédactrice en chef du journal Planète Jeunes – ce qui les amène à traiter des problèmes des adolescents sans fausse pudeur. Kidi Bebey met particulièrement bien en scène les tourments d’une jeune fille tiraillée entre le désir d’une plus grande liberté et les exigences des parents.
A noter aussi :
L’Ivoirienne Fatou Keïta revient avec trois albums aux Nouvelles Editions Ivoiriennes, dont Le retour de la voleuse de sourires, suite de La voleuse de sourires, tous deux illustrés par Claire Mobio. L’humour est garanti autant dans le texte que dans les dessins proches de la BD de Lassane Zohoré dans Le coq qui ne voulait plus chanter. Zohoré est aussi l’illustrateur de Kyatou cache ses dents. La petite Kyatou semble perdre son sourire en perdant ses premières dents, avant de se rendre compte que ce petit problème esthétique concerne toute la classe…

Les petits acrobates du fleuve, de Dominique Mwankumi, Ed. Ecole des Loisirs, 2000, 38 p., 79 FF.
Patou le zèbre, d’Alain Lakoussan, Nouvelles Editions Ivoiriennes, 1999, 22 p., 2000 CFA, 28 FF.
Pourquoi je ne suis pas sur la photo ?, de Kidi Bebey et Christian Kingué Epanya, Ed. Clé & Edicef, Coll. Le caméléon vert, 1999, 24 p., 1800 CFA, 24 FF.
Le rêve du papillon, de Ali Ahmed Hassaan, Ed. Grandir, 2000, 18 p., 90 FF.
Sabila et Kotchéli, de Patricia et Hassan Musa, Ed. Grandir, 1999, 65 p., 140 FF.
Le griot, homme de paroles,
Le chasseur, héros africain,
Le forgeron, homme de savoir,
Le prince, suzerain actif
,
d’Ahmadou Kourouma, ill. Giorgio Bacchin, Ed. Grandir, 2000, 120 FF chacun.
Confidentiel, de Nicole Cage-Florentiny, ill. Jacques Ferrandez, Ed. Dapper, Coll. Au bout du monde, 2000, 138 p., 30 FF.
Dans la cour des grands, de Kidi Bebey, ill. Claire Mobio, Coédition CEDA et Hurtubise HMH, Coll. Lire au présent, 1999, 86 p., 35 FF.
Pour une information plus complète sur les parutions, consulter le dernier numéro de la revue Takam Tikou qui recense avec des notes de lecture toutes les nouveautés.
Takam Tikou, numéro 8, 2000. 140 p. 100 F +16 F (frais de port).
Diffusion : Les Amis de la Joie par les Livres, 361 avenue du Général Charles de Gaulle, 92147 Clamart cedex, France.
Tél. +33 (0)1 40 83 14 62, fax . +33 (0)1 40 94 04 04, e-mail : [email protected]///Article N° : 1561

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