Je rêvais de l’Afrique

De Hugh Hudson

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Ce fut à Cannes le film de clôture de la sélection officielle Un certain regard : le nouveau film de l’auteur de « Kramer contre Kramer », « Greystoke ou La Légende de Tarzan ». Les sélectionneurs n’ont-ils donc pas un once d’esprit critique dans leur vision de l’Afrique ? Je m’attendais à être affligé, mais pas à ce point là… « L’Afrique est une terre bénie, vierge, mystérieuse et envoûtante », déclare le réalisateur qui poursuit : « Mais c’est aussi un pays impitoyable et sauvage ». Tout est dit : Kim Basinger, devant un paysage magnifique mêlant étendues sauvages et bêtes tout aussi sauvages s’écrie assise sur le toit du 4×4 roulant à toute allure : « Africa ! » On pense bien sûr au « I’m the King of the World » de De Caprio dans « Titanic » et on n’a pas tort : l’Afrique et ses habitants ne sont dans ce film qu’un décor utilisé pour camper une histoire mélo et lacrymogène à souhait pour faire sortir les mouchoirs d’un public qui ne vient qu’y chercher cela. Les Noirs, tous très gentils en dehors des méchants braconniers, mais tous parfaitement domestiqués, sont tous au service de Madame car, comme le dit le dossier de presse, « toute vie sur cette parcelle d’Afrique est sous sa responsabilité ». Il a fallu 130 véhicules, 12 gros camions, des motos, des tracteurs, des chauffeurs et (seul point positif) des techniciens sud-africains pour réaliser ce navet intégral, nouveau « Out of Africa » accumulant les poncifs les plus éculés sans jamais décoller d’un poil. L’histoire est d’une pauvreté extrême et on se demande si l’autobiographie de Kuki Gallmann comporte ces quelques éléments que l’on était en droit d’espérer, une sensibilité pour l’Afrique qui dépasse le cliché.

1h54. Avec Kim Basinger et Vincent Perez.///Article N° : 1500

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