Sensible et fidèle

Entretien de Samy Nja Kwa avec Édith Lefel

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C’est en remplaçant Marijosé Alié au pied levé lors d’un concert de Malavoi au Zénith que Edith Lefel entre dans la musique. A fleur de peau, son deuxième album, confirme son talent.

Vous venez de sortir un album qui s’intitule « A Fleur de peau », ce titre a-t-il une signification particulière pour vous ?
C’est un album qui illustre ma personnalité : que ce soit par rapport à mon tempérament, qui est assez fort, ou pour la tendresse. Je pense que toutes les personnes qui sont sensibles aux choses et aux gens qui nous entourent sont souvent à fleur de peau.
Dans votre album, on retrouve des reprises, « Si j’étais un homme » de Diane Tell, « Non, je ne regrette rien » de Charles Dumont interprétée par Édith Piaf, ce sont des chansons que vous aimez, qui vous tiennent à coeur ?
Oui, j’ai toujours écouté Édith Piaf parce que mes parents l’écoutaient lorsque j’étais jeune, je l’imitais, je chantais ses chansons à la maison, et je m’étais toujours dis qu’un jour je lui rendrais hommage. L’année dernière c’était le trente cinquième anniversaire de sa mort, et j’avais justement 35 ans. On peut faire d’autres parallèles, le fait qu’elle soit morte en octobre 1963, je suis née en novembre 1963, je m’appelle Édith comme elle, c’est aussi une chanteuse. J’ai toujours été attirée par cette chanteuse, mais je ne suis pas du tout sa réincarnation. J’avais juste envie de lui rendre hommage.
Diane Tell est une chanteuse que j’aime beaucoup, elle a une voix pure et de très beaux textes, comme la chanson « si j’étais un homme », qui devrait attirer l’attention des hommes.
Vous travaillez souvent avec les mêmes personnes, est-ce par habitude ou tout simplement parce qu’on ne change pas une équipe qui gagne, ou encore parce que vous avez peur de prendre des risques?
J’aime bien reprendre les mêmes personnes, manger dans les mêmes restaurants, aller dans la même boutique de vêtements, avoir la même maquilleuse, j’utilise souvent le même photographe, je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. Ronald Rubinel avait déjà réalisé mes albums précédents, j’aime sa couleur musicale, il comprend ce que j’ai envie de chanter, ma voix. Nous avons une certaine complicité et j’avais envie que ce soit lui qui réalise cet album. J’ai aussi invité des gens comme Sylviane Cédia, Jean-Philippe Martely, Mario Canonge a fait des arrangements sur « Pouki », il y a Tony Chasseur, Gilles Voyer du groupe Taxi Créole.
Non, je n’ai pas peur de prendre des risques, mais lorsqu’on se sent bien avec des gens avec qui on a l’habitude de travailler, il n’y a pas de raison de changer ; en revanche, il m’arrive de travailler pour d’autres personnes, comme Malavoi, je crois donc que ça marche au coup de coeur. Je suis fidèle en amitié en ce qui concerne les musiciens.
Vous écrivez vous même la plupart de vos textes, vous faites aussi appel à d’autres femmes
J’ai invité Sylviane Cédia à faire un duo avec moi, ainsi que Dominique Zorobabel de zouk machine qui a composé « Viens rêver ». Je trouve qu’on ne pense pas souvent à inviter des femmes à composer. Et comme je défends la cause des femmes, c’était la moindre des choses.
Aujourd’hui, il y a une nouvelle génération qui créé des tendances (r&b, rap, ragga), quelle est la votre ?
On n’a pas besoin de me mettre dans une catégorie parce que je reste persuadée que la musique, comme la peinture, ou l’écriture, doit rester spontanée. Je ne pense pas qu’il faille cataloguer les artistes. Dans mon album, il y a du zouk, de la bossa, j’ai toujours fait un peu de traditionnel, de la biguine, du mazurka. En fait, dans « A fleur de peau », on retrouve ce que j’aime écouter en général. Je n’ai jamais fait d’album zouk de A à Z, j’ai d’autres influences, que j’ai envie de partager avec le public. L’émotion est très importante pour moi.

///Article N° : 1373

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