Fela Ransome Kuti and his Koola Lobitos

Print Friendly, PDF & Email

Une compilation du label américain Knitting factory réédite la musique des Koola Lobitos, le premier groupe de Fela Kuti. Culte!

Peu de gens connaissent la première période du géant de l’Afrobeat: Fela Kuti. Avant d’imposer son style, avec les groupes Africa 70 et Egypt 80, il y eut les Koola Lobitos. A l’époque, il portait encore son nom colonial – Fela Hildegart Ransome – qu’il troquera contre le flamboyant Anikulapo, qui, en yoruba, signifie « l’homme qui porte la mort dans son carquois ». En trois disques; le label Knitting Factory fait la synthèse d’une période (1963-1969), pendant laquelle Fela expérimente, se cherche, se révèle à lui-même. Le disque « Afrobeat live and others » reprend un live de 1966 à l’Afro Spot de Lagos. Fela n’a alors que 27 ans et son saxophone éructe, influencé par le jazz de Coltrane. Son « Everyday I got my blues » est un décalque du blues de Chicago: « Everyday I have the blues ». Mais l’influence première de Fela emprunte au highlife du Ghana, mélange entre les musiques d’église, les fanfares militaires, l’osibi ghanéen, l’ashiko de Sierra Leone et la calypso. La percussion clave du titre « Moti Gborokan » illustre ces allers et retour perpétuels entre la Caraïbe et l’Afrique. Derrière les fûts de batterie, on trouve déjà le batteur Tony Allen, rencontré en 1963. Dans son livre, « An autobiography of the Master drummer of Afrobeat », Tony Allen revient sur ces riches années : « On faisait des battle contre les Ramblers International et Uhuru dance band du Ghana, les Black Santiagos du Togo… Ces jam nous permettaient d’apprendre les uns des autres. » Les Koola Lobitos, en avance sur leur temps, subiront de nombreuses défections. Le temps des vaches maigres: « Ce n’était pas du pur high-life et personne ne connaissait nos morceaux. Les gens préféraient le high life traditionnel ou Geraldo Pino, ce chanteur sierra léonais qui imitait James Brown. » Aujourd’hui l’Histoire donne raison aux Koola Lobitos…

///Article N° : 13612

  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Laisser un commentaire