Azel

Bombino

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Le troisième opus de Bombino, Azel, traduit à nouveau l’ingéniosité de l’artiste nigérien. Une réalisation soignée et une formation instrumentale réduite. Enregistré à Woodstock avec le concours de Dave Longstreth. Un rock virtuose où le chant touareg se cherche encore une nouvelle voie.

Comparé à Jimi Hendrix, Oumara Moctar Bambino promène toujours son surnom de « petit enfant ». Héritage de cette période, où, tout jeune, il jouait avec Haja Bebe, meilleur guitariste du parti Touarègue à Agadez. C’était au début des années 1990. Plus de 20 ans plus tard, Bombino signe son troisième album à l’international, Azel, sous le label Partisan Records. Comme pour les autres, se cache un ami américain derrière le bel ouvrage. Le cinéaste Ron Wyman avait produit Agadez, Dan Auerbach avait œuvré sur Nomad, et voilà Dave Longstreth, du groupe Dirty projectors, qui couve Azel.
Enregistré dans une ferme-studio à Woodstock, dans l’Etat de New York, Azel est l’album à la réalisation la plus affinée chez Bombino. Un opus virtuose à la tension rock bien soutenue sous sa mélancolie touarègue. Les guitares et la basse pulsent à la punk sur le titre d’ouverture, « Akhar Zaman » et on frôle parfois le beat reggae one step. Un « tuareggae » à la Bombino qui chaloupe notamment sur « Iwaranagh » et « Timtar ».
Une fièvre électrique portée par une formation épurée de cinq musiciens. Si les arrangements sont incisifs, la voix de Bombino reste souvent encore en retrait. Dans un accompagnement lent et rythmique, les percussions et les claquements de main servent davantage sa justesse sur « Inar », « Timtar » ou « Igmayagh », le chœur tamasheq en écho. A noter aussi, ce solo de guitare en suspension à 3 minutes de « Iyat Ninhay / Jaguar », enchaînant sur un crescendo, une transe rythmique, qui clôt en apothéose le morceau.

Azel, Bombino, avril 2016, Partisan Records///Article N° : 13563

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