« La place faite à la poésie aujourd’hui ne me satisfait pas »

Entretien de Anne Bocandé avec Bruno Doucey

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Auparavant professeur de français, directeur des éditions Seghers jusqu’en 2009, il crée sa maison d’édition, son « bateau » comme il le dit, en 2010. Africultures a rencontré Bruno Doucey, également écrivain, qui publie un recueil collectif de poésie intitulé L’insurrection poétique, manifeste pour vivre ici. Il édite également en ce mois d’avril l’auteur sud-africain, militant antiapartheid Breyten Breytenbach.
Que peut la poésie dans le monde actuel ? L’auteur-éditeur passionné nous répond et décrit sa « géopoétique du monde ».

Africultures. « À quoi bon les poètes en temps de détresse » disait Hölderlin.
Bruno Doucey. Je ne pose même pas la question « à quoi bon » car moi je sais que la poésie est vitale à notre société, on en a un besoin essentiel, mais la question est plutôt comment permettre cette rencontre entre la poésie et les lignes de fragilités ou de failles de notre société. Pour le recueil L’insurrection poétique, manifeste pour vivre ici, j’ai listé des problématiques sociétales et contemporaines en me demandant comment les poètes les appréhendaient. Certaines sont immémoriales ; quand on parle de la guerre et de la paix on trouve des poètes du monde entier et de toutes les époques. Mais quand on aborde les questions liées à la finance, à la perte de l’emploi, à l’apartheid, à la shoah, au sexisme, à la lutte contre l’intégrisme religieux, contre « les fous de dieu », contre la montée du front national « la bête immonde », ou à la reconnaissance du droit à l’amour homosexuel, ce sont des questions importantes de notre société actuelle. Nous avons voulu montrer que les poètes avaient des choses à dire sur ces questions. Nous avons décidé de construire un livre avec 22 thématiques avec toujours un texte philosophique qui invite le lecteur à réfléchir avant de se plonger dans la traversée du poème. Et puis dans chacun des chapitres ; un poète classique, un poète français contemporain, et un ou plusieurs poètes étrangers contemporains. De sorte que ce livre est aussi un voyage autour du monde en 110 poètes. Un livre où se côtoient des anciens et des contemporains, des Français et des étrangers, tous citoyens du monde. Et tous convaincus que la poésie peut sinon changer le monde, du moins peut nous permettre de changer le regard que nous portons sur le monde.

La poésie est-elle nécessairement insurrectionnelle ?
La poésie implique une insurrection de la conscience ; elle nous oblige à regarder et dire le monde autrement. Honnêtement quand Paul Eluard écrit « la terre est bleue comme une orange » c’est au minimum une insurrection de la perception. Et celle-ci a pour corollaire une pluralité de significations possibles. C’est un refus radical d’une pensée unique, normative, réductrice. Le sens n’est pas imposé par je ne sais quel diktat mais il est offert, ouvert à la liberté d’interprétation d’autrui. Ma conception de la poésie n’est pas celle d’un joyau qui serait enfermé dans un coffre. Or, quand j’étais enfant, ado, et même jeune professeur, on m’a fait découvrir la poésie en me disant que la poésie est un trésor de sagacité, enfermé dans un coffre. La clé était, dans cette perception toujours dans la main de quelqu’un ; soit de l’auteur, soit d’un critique littérature ou d’un enseignant auquel on a appris à décortiquer le texte à en faire l’anatomie, mais parfois incapable d’en faire sentir la vibration.
À cette conception de la poésie, je lui en oppose une autre qui est celle d’une plage, d’une grève à marée basse, l’eau s’est retirée, l’auteur est à distance, même si sa présence est encore luisante sur le sable. Et que se passe-t-il à ce moment-là ? Des êtres humains, vont y tracer leurs multiples parcours, des parcours de lectures, qui peuvent s’entrecroiser, s’éloigner, s’entrelacer. Je considère donc la poésie comme le lieu de la parole ouverte, offerte à la liberté d’interprétation d’autrui, vivante, plurielle et une parole qui va rendre compte de la polysémie du monde par la polysémie du texte. Il n’y a que les gens bornés pour penser que le monde est monosémique, qu’il est limité à notre perception restreinte, partielle, partiale. En réalité la poésie c’est l’expression démocratique par excellence. C’est la raison pour laquelle les dictateurs n’ont jamais supporté les poètes, simplement parce que la parole poétique est une parole d’ouverture qui fonde la liberté d’interprétation et de parole d’autrui. Le sens n’est ni détenu, ni imposé, il est offert et a besoin du regard d’autrui.
Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que la poésie s’adresse à l’intelligence, non. La poésie est faite davantage de chair, de sang, d’émotion et elle doit rester extrêmement proche de la vie des gens ; ça ne veut pas dire enkystée dans le réel, la vie des gens est faite de rêves, d’imaginaires, d’utopies également. Je crois qu’on se trompe chaque fois qu’on laisse entendre à nos lecteurs qu’il faut avoir une agrégation de lettres ou de grammaire pour entrer dans l’espace du poème.

Vous défendez une poésie vivante, c’est-à-dire ?
La poésie vient de l’oralité. On a fait entendre la poésie avant de l’écrire. Très longtemps la poésie est restée à cette oralité, voir à la musique. C’était le cas dans l’Antiquité, mais même Ronsard était accompagné de partitions musicales. Ses textes étaient destinés à être chantés, dits. La poésie est aussi liée à l’oralité dans le babille enfantin, du nouveau-né, dans cette émulsion de salive, et de son. Il y a une expression poétique avant même que le langage arrive, puisqu’il y a quête de vocalises, de sonorités, la recherche d’une forme sens chez le nouveau-né.
Il est normal d’accompagner la publication d’un texte d’un retour possible à cette oralité première, faire entendre la voix du poème. Pour un éditeur tel que je veux l’être, publier des livres que l’on veut aussi beau que possible, ce n’est jamais que donner la demi-vie à la poésie. Qui a besoin de cette autre demi-vie qui est la rencontre vivante avec un public, la voix, le partage des émotions et parfois même le chant, la musique, le rythme. Et quand je disais ne pas se contenter de donner la demi-vie de la littérature à la poésie, j’aurai presque pu dire, parfois, la vie demi-morte de la littérature. Parce qu’on le voit bien, les librairies, les bibliothèques sont pleines de livres qui ne vivent pas. Qui peut lire les 700 romans d’une rentrée littéraire ? C’est impossible à moins d’être dégoûté à jamais de la littérature. Nous, nous avons la chance d’avoir un art vivant, proche des arts de la parole vive comme le théâtre ou le chant. Ce serait une aberration de se priver de cette possibilité. Dans mes choix éditoriaux j’ai tendance à privilégier les textes qui vont pouvoir être mis en voix.

Quelle est la politique éditoriale de votre maison d’édition ?
Être éditeur de poésie quand on n’a pas de fortune personnelle c’est une aventure. Le mot « maison » suppose une assise que nous n’avons pas. Ce serait plutôt un bateau d’édition. Un petit bateau d’édition. Et ce bateau fait le choix de naviguer sur toutes les mers du monde, à la rencontre des poètes et de ramener de ces voyages d’outre-mer des voix de poètes. Nous avons publié des poètes venus de tous les continents. Bien sûr, ce voyage a besoin d’un cap, d’une boussole, d’une bonne perception des points cardinaux. Les points cardinaux qui fondent cette maison d’édition sont simples ; une ouverture aux poésies du monde où les poètes savent qu’ils pourront être publiés dans leur langue d’origine (on veut faire entendre les chants du monde), une place faite à l’oralité (redonner à cette oralité native une place, lui redonner sa vitalité, une énergie liée au partage et à l’écoute), nous publions des auteurs qui ont des choses à dire sur le monde, qui ne cherchent pas à se mettre à l’écart du monde mais qui sont eux aussi des citoyens du monde. Beaucoup n’ont pas renoncé à le changer et au minimum ils veulent changer le regard que nous portons sur le monde. Et de ce point de vue-là je pense que se dessine une géopoétique du monde. Quand nous publions Bagdad-Jérusalem en trois langues – français, arabe, hébreu, avec un poète arabe et un poète juif, que leurs textes se tissent comme un dialogue, évidemment il y a un projet de vie, politique, une géopoétique qu’on ne peut pas nier.
Et le dernier point c’est l’ouverture au plus grand nombre ; je ne comprends pas qu’un livre jugé merveilleux, on puisse accepter de le publier à 500 exemplaires dans un pays qui compte 66 millions d’habitants. C’est quelque chose qui me désole et je suis partie en guerre contre cette étroitisation toujours plus effilée de la poésie. C’est un marché qui est devenu extrêmement étroit et la possibilité du numérique, de tirer des exemplaires à la demande augmente le problème au lieu de le régler. Donc nous avons décidé d’avoir une politique de tirage un peu plus généreuse. Entre 2 000 et 4 000 exemplaires environ selon les livres. On prend des risques c’est certain. De temps en temps on se casse la figure c’est sûr. Parfois on tire un livre à 1 500 et on en vend le tiers et on perd de l’argent mais nous continuons quand même. On mène sur le terrain une activité extrêmement nourrie. Notre programme de mars c’était plus de 40 rencontres et j’en assure au moins 30. C’est chaque jour.

Comment décririez-vous vos combats en tant qu’éditeur ?
En réalité on est engagé dans un double combat ; faire naître et vivre et se développer une petite structure éditoriale indépendante, et contribuer à changer le paysage éditorial et sociétal dans lequel nous nous trouvons. La place faite à la poésie aujourd’hui ne me satisfait pas. C’est un royaume qui a été dévasté, dévasté par les lois du marché, par l’édition telle qu’elle est pratiquée dans ce pays. Par exemple, j’aurai aimé voir se développer une belle collection de poésie chez Actes Sud. Je trouve qu’une maison extraordinaire comme Gallimard ne joue plus du tout son rôle en poésie. Ils ne sont pas du tout là où ils devraient être.
Je me bats pour faire tourner le vent de la poésie dans un autre sens que celui dans lequel il souffle depuis longtemps. Je ne trouve pas le paysage de l’édition de la poésie satisfaisant. Pour le roman oui. Mais Il faut se souvenir qu’il y a eu une période où la poésie était incroyablement vivante dans notre pays et où elle avait une place importante ; c’était la seconde guerre mondiale. Elle a joué un rôle important dans la résistance. Des poètes comme René char, Aragon, Eluard. Des maisons d’édition se sont créées comme les Éditions de Minuit, de façon clandestine, ou les Éditions Seghers. Des revues importantes sont nées à ce moment-là. Et la poésie a joué un rôle majeur. Il n’y avait pas alors de distinction entre une culture savante et populaire ; et puis sont venues les années 1960-1970-1990 et la poésie, en France, s’est enfermée dans une sorte de labo d’expérimentation langagière, pour ne pas dire linguistique et la révolution à laquelle la poésie semblait promise depuis toujours est devenue l’ambition d’une révolution purement formelle, le poète bénéficiant alors, nous disait-on, de nouveaux outils issus de la linguistique énonciative, du structuralisme, de la sémiotique. Elle s’est alors complètement coupée de ses racines populaires.

D’où vient le feu qui vous anime pour mener ce travail de maison d’édition indépendante ?
C’est une aventure folle. On a démarré Murielle Szac et moi sans argent, avec mes indemnités de licenciement. On avait de quoi assurer 6 mois de production seulement. On n’en a pas plus. mais les livres marchent suffisamment pour nous permettre de continuer l’aventure. D’où vient ce feu ? L’une des raisons est probablement liée à Seghers ; J’étais un éditeur enthousiaste pour la poésie. Avec ce licenciement, Ils ont fait de moi un enragé de la poésie. C’est une rage de vivre pour reprendre le titre de Depestre. Une rage féconde, non destructrice, et qui est porteuse, j’espère des meilleures valeurs qui soient. J’ai décidé de poursuivre seul ma part d’aventure, sans cette marque, que je continue à aimer.

Et puis ça me vient de l’enfance. La poésie est venue dans ma vie quand j’avais une dizaine d’années. Après une période difficile, de deuil, le petit garçon que j’étais a perdu pied dans la réalité avec des problèmes relationnels. Dans cette espèce de crise avant l’adolescence, c’est la poésie qui est venue. C’est la poésie qui m’a permis de tendre un fil au-dessus des difficultés, de ce qui me faisait peur ; la mort, la séparation, un questionnement un peu métaphysique. Ce fil c’est celui de l’écriture, que j’ai secrété de mots en mots, de livres en livres, que j’ai appris à y trouver un équilibre, une façon de vivre en faisant de petits pas en ayant toujours le regard qui porte sur le point d’horizon. En devenant éditeur j’ai obtenu la possibilité d’entortiller le fil des autres au mien ; de sorte que c’est une corde assez solide que nous sommes en train de tresser. Je le ressens quand je pense que je publie Breyten Breytenbach, je renoue avec le militantisme de mes 20 ans quand je tractais dans les rues de Lyon pour sa libération. La maison d’édition c’est une aventure collective.
L’écriture et l’édition sont très liées ; l’écriture c’est la forme privée, singulière, secrète parfois d’une utopie que je trouve fortement dans ma poésie, que le travail d’éditeur rend publique. L’éditeur est celui qui fait passer cette utopie, comme le disait Eluard, « de l’horizon d’un seul à l’horizon des autres ».

Comment arbitrez-vous entre tous les manuscrits que vous recevez ?
Je ne publie que des textes que j’aime. Et je peux aimer des choses très diverses. J’ai besoin quand même que les textes et poètes que je publie adhérent à un ou deux des points cardinaux que j’ai nommé.
René Depestre dit de moi, dans la préface d’un de mes livres(1), que je tourne le dos à une certaine posture post mallarméenne. Je n’ai rien contre Mallarmé. Mais il veut dire que je tourne le dos à une écriture qui se limite à des enjeux d’écriture pure, textualiste, formaliste. Et que le rapport à l’histoire, à la société, la question des passions humaines, l’interrogation de l’homme dans son époque et dans sa vie, sont des questions qui intéressent la poésie aujourd’hui. « Si la poésie ne vous aide pas à vivre faite autre chose. Je la tiens pour essentiel à la vie comme les battements de son cœur », disait Pierre Seghers. Je pourrais dire exactement la même chose.

Autre engagement : la possibilité de l’auteur de publier dans sa langue d’origine. Comment gérez-vous les traductions ?
Il y a ce choix de publier très souvent des auteurs étrangers dans leur langue d’origine. Je ne le fais pas systématiquement mais le plus souvent possible. Parfois il y a des obstacles techniques ; lorsque j’ai publié Mo Chong Hin, une grande voix de la poésie féminine sud-coréenne, la mise en espace du texte en coréen rendait très difficile la mise en miroir de page avec le texte français. Mais quand je publie Maram El Masri, poète syrienne, il y a un travail sur la langue. Nous faisons en sorte qu’il y ait un équilibre dans le miroir de pages entre les deux langues. Souvent la langue française est moins économe. Dans le premier jet d’une traduction il y a généralement un déséquilibre en terme de volumes ; par exemple 35 vers en français pour 20 vers en arabe. On fait un gros travail pour qu’il y ait une concordance dans le miroir de page. C’est un travail d’atelier, comme les peintres faisaient un travail d’atelier autrefois. Pourquoi est-ce important ? Ça l’est visuellement. Ces deux langues vont de pair, elles vont ensemble sur le même chemin du livre. On a affaire à un public qui parfois lit dans les deux langues. Le fait de vouloir s’adresser au plus grand nombre ne veut pas dire que nous sommes prêts à couper les ailes de nos exigences esthétiques. Aujourd’hui on a un livre dont les gens se demandent dans quelle langue il a été écrit parce que les textes sonnent juste. C’est tellement vrai qu’à partir de ce livre Maram s’est mis à écrire dans les deux langues. Elle va nue la liberté a été écrit essentiellement en français puis traduit en arabe. On a rarement la capacité actuellement de financer entièrement une traduction. On accueille des traductions déjà faites ou par exemple pour un auteur coréen, la traduction a été financée par le ministère de la Culture coréen.

Vous venez également de lancer une nouvelle collection « Passage des arts »
« Passage des arts » est vouée au dialogue entre les arts ; poésie / gravure, poésie / peinture, poésie / photographie etc. Par exemple le premier ouvrage est de Rita Mestokosho, préfacé par Le Clezio avec des photos de Patricia Lefevre, Née de la pluie et de la terre. Et au mois de mai on sort une collection de romans, intitulée « Sur le fil ». Et nous nous intéressons uniquement dans cette collection au moment où l’histoire personnelle d’un poète rencontre la grande histoire. Ce sont des fictions, écrites par des romanciers. On sort deux livres, l’un de Didier Daeninks, Caché dans la maison des fous. Il part d’un fait réel ; Eluard et Noesh qui se sont cachés à l’hiver 43 dans un hôpital psychiatrique pour échapper à la Gestapo. Ils ont été cachés dans un asile tenu par deux psys d’avant-garde ; l’un était un républicain espagnol qui avait fait la guerre d’Espagne et l’autre est celui qui a fait découvrir l’art brut en France. Les biographes ont éludé ce sujet, car il n’y a pas eu de témoignages. Le deuxième je l’ai écrit, Carnet retrouvé de Monsieur Max. Max Jacob qui a été arrêté en raison de ses origines juives et qui est mort à Drancy huit jours plus tard. J’ai écrit un carnet de Max Jacob à Drancy.

Vous avez été également professeur de français, et vous publiez des livres de poésie spécifiquement à destination des jeunes. Quel est votre regard sur l’apprentissage de la poésie à l’école ?
Les choses bougent mais on est quand même victime de représentations erronées de ce qu’est réellement la poésie. Pour les uns elle va être synonyme de récitation ânonnée, voire d’exercices mnémotechniques. Pour d’autres elle va être synonyme d’activité élitiste, hyper intellectuelle, et donc on s’attend à ne rien comprendre, et donc on ne se sent pas à la hauteur. Pour d’autres encore elle va être synonyme d’analyse. Et quand on demande à un ado de passer 2 heures sur un quatrain de Baudelaire, on ne lui donne pas le goût du voyage en poésie. C’est tellement vrai que lorsque j’étais enseignant au tout début je faisais découvrir à mes élèves mes passions en poésie. Et puis 10 ans plus tard, je ne les apportais plus en classes, parce que j’avais l’impression de les abîmer avec l’approche qu’on me demandait de faire. J’ai alors commencé à me demander si j’étais à ma place. Et je ne crois pas que les choses bougent encore vraiment, mais ça doit aussi venir des éditeurs. Par exemple la manière dont les enseignants reçoivent nos anthologies « Guerre à la guerre et vive la liberté » dessinée par Bruce Clarke, c’est significatif ; beaucoup nous disent que c’est formidable parce qu’ils découvrent des poètes très contemporains comme René Semeck, poète israélien, qui écrivait ceci l’été dernier devant la situation à Gaza ; « Sur le drapeau de Palestine, le rouge est celui du feu, le blanc, celui de la chaux arrachée au mur, le vert est le cri de l’arbre et le noir, l’obscurité d’Égypte. Allons-y, qu’ils aient enfin leur État et rendez le vert à la terre, le blanc à la chemise des fêtes, le noir au café, et le rouge du désir aux lèvres des jolies filles venues à Ramallah pour le concours des miss Palestine qui vient d’être annulé ». Je défie quiconque de tenir un discours politique d’une telle richesse avec si peu de mots. Pour moi, ça, c’est la force de la poésie.

///Article N° : 12908

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