Le hip-hop entre à Sciences Po

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Ils sont étudiants à Sciences Po. Ils aiment la ville, son dynamisme et son potentiel créatif. Pour promouvoir les cultures urbaines, ils réunissent régulièrement des sociologues, des artistes ou autres acteurs de terrain lors de conférences publiques. Rencontre avec les membres de l’association étudiante, Noise.

« Le but de notre association n’est pas de faire du buzz en invitant Booba et la Fouine », lance Pierre Le Khac, président de Noise, association de promotion de la ville et de ses cultures lancée en 2011 par des étudiants de Sciences Po Paris. Si ce n’est pas sur le terrain des cultures urbaines que l’on attendait les étudiants de l’institut d’études politiques, l’approche choisie reste conventionnelle. « Pour nous, la meilleure manière de promouvoir les cultures urbaines, est d’utiliser les outils d’analyse dont nous avons pu nous saisir à Sciences Po », explique cet étudiant en dernière année de Master Finance.
Des conférences
En 2012, pour les 30 ans proclamés du hip-hop l’association a organisé une conférence en présence du sociologue Hugues Bazin, des rappeurs Dee Nasty et Kohndo ou encore de la danseuse Anne Nguyen. Il s’agissait de retracer l’évolution de la culture hip-hop, et de s’interroger sur sa nature, sa portée et son rapport aux pouvoirs publics. « Le hip-hop et les cultures de la ville ne correspondent pas à la ‘culture Sciences Po’ mais n’en demeurent pas moins importantes pour nos générations », estime Adrien Laville, en charge des événements pour l’association. Depuis cette première conférence qui avait attiré plusieurs centaines de spectateurs, Noise réitére l’expérience se saisissant par exemple, de la problématique des squats en tant que lieux de création culturelle. Dernier événement en date au mois d’avril : une master class du collectif Kourtrajmé, composée de réalisateurs comme Kim Chapiron (Sheitan, 2006) ou encore Romain Gavras, à l’origine de plusieurs clips de la chanteuse Mia.
Déconstruire les préjugés
La dizaine d’étudiants membres de l’association affichent clairement vouloir déconstruire les préjugés dont font l’objet les cultures urbaines. « On assigne souvent le hip-hop à la banlieue en raison d’une méconnaissance des cultures urbaines. Nos conférences s’adressent donc avant tout aux profanes », prévient Adrien Laville. Les amateurs de hiphop et fans de Kourtrajmé se seraient en effet sentis lésés par une approche trop didactique ne leur permettant pas d’approfondir les connaissances qu’ils possédaient déjà. Les membres de l’association ne se fixent pas de calendrier précis quant aux futurs événements mais estime que Noise n’a pas vocation à rester entre les murs de Sciences Po. Conférences ou expos pourraient bien à l’avenir se dérouler ailleurs et/ou en partenariat avec d’autres universités développant des projets similaires. Une initiative à encourager, à développer encore pour ouvrir grand et par toutes les portes cette institution nationale qu’est Sciences Po !

Ça rappe à la fac !
Ça rappe à la fac est une journée d’études organisée par des étudiants de la Sorbonne Nouvelle à Paris. L’objectif est de réunir rappeurs et universitaires afin d’apporter une réflexion sur ce genre musical en France.
Pour en savoir plus : carappealafac@ gmail.com
Pour en savoir plus sur Noise : www.noise-laville.fr
///Article N° : 12525

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