Angles de vue – Scènes tunisiennes

Novembre, décembre 2013

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Strip-tease ou Le Festin des rats
Le Théâtre de l’Étoile du Nord (dirigé par Noureddine El Ati, régisseur, acteur, puis metteur en scène formé entre autres au Théâtre national de Strasbourg, revenu à Tunis d’où il est originaire, pour mettre en scène, jouer… et diriger aujourd’hui cette salle), a reçu pour une unique représentation la création de Moez M’Rabet, Strip-tease – Le Festin des rats, en attendant de prochaines, ailleurs, bientôt.
Spectateurs chanceux puisque nous avons réussi à entrer dans la salle ce 25 novembre, tandis qu’une centaine de spectateurs, jeunes plutôt, attendaient ce soir-là dans le hall ou dehors. Une heure de retard sur fond d’inquiétude et tensions. Et vous aviez installé l’après-midi même des rideaux noirs (récupérés à l’Isad ainsi que les tapis de danse si lourds) ! L’après-midi même !…
Schizophrénie de la société tunisienne, n’est-ce pas ? J’ai vu cette fresque-là. « Troubles dissociatifs de l’identité, ou difficulté d’interprétation du réel » dit-on de la schizophrénie. La société veut savoir sans savoir, elle veut voir mais un bandeau sur les yeux… À quel prix son silence ?
Le programme annonce une fable policière. L’espace, (signé Amira Fridhi et Salah Barka qui signe aussi les costumes), avec sa fosse à peine profonde, bordée d’un trottoir courant sur trois côtés, comme s’il s’agissait d’une place publique, empêchant le plateau de devenir juste un espace de démonstration. Bien sûr intéressant. Un espace qui efface les distances entre acteurs et spectateurs. Des parois brillantes – faux miroirs traversés. Sous le nez (sous nos yeux), des corps (imparfaits et tant mieux) se dénudent, des traques, des face-à-face virulents, des mots jetés en pleine lumière. Provoquer la morale, secouer les consciences ? J’ai « vu » la charge à défaut de comprendre la langue.
Les acteurs dégrafent tour à tour leurs parures de cabaret, (beau travail sur les costumes), offrant peau et chair. Corps habillé (dissimulé), corps déshabillé (exposé), les deux, tenues de camouflage.
Je sais combien le corps dénudé, « dérange » dans votre société, qui se dit tolérante ! Moins tolérante depuis qu’elle est harcelée de menaces pour vous rappeler que la représentation, l’exposition du corps dévêtu est une atteinte aux bonnes mœurs, à la morale, à la tradition, au sacré… Vous avez votre héroïne sous le nom « ex Femen » de 19 ans, elle a utilisé ses seins nus comme banderole, affirmant que « son corps lui appartient à elle seule, pas à sa famille et pas à la société ». Elle a fait bouger des lignes. (Elle vit en France aujourd’hui).
J’ai admiré l’énergie collective (oui collective) qui émanait de Strip-tease…, où chacun a dû y mettre du sien et a offert sa nature, les acteurs n’attendaient que ça, il semblait. Défendre quelque chose ensemble. Les solos : temps pour l’un ou l’autre de donner sa mesure… Belle souplesse dans les corps de la quinzaine d’acteurs et beaux moments d’ensembles chorégraphiés. J’ai craint que toute la salle n’enchaîne sur votre chant patriotique tunisien entonné par les acteurs.
De l’ego, du « cri », du travail acharné (sur une année) pour fabriquer ce spectacle-là, il en faut… On ne questionnera pas les conditions financières. Belle preuve des acteurs, et épreuve, on sait que les clans ne sont pas tendres ! Que l’acteur ait à se prononcer dans l’accord ou le refus, c’est important pour le théâtre à venir en Tunisie. « J’ai parlé » dit le metteur en scène !
Moez M’Rabet, metteur en scène, acteur, également chargé d’études à l’ISAD, m’a dit : « Depuis deux ans que nous nous côtoyons, j’ai vu ton énergie, elle m’a accompagné. » Il a fallu en effet batailler (avec le directeur de l’Isad, Mahmoud Mejri, partenaire tunisien de la coopération avec l’Ensatt à Lyon), pour mener à quai la pièce Un courant d’air dans le crâne de Marilyn Mattei, (avec sept jeunes étudiants de l’Isad, spectacle créé à Tunis, puis transporté en novembre à Lyon pour quelques représentations, puis retour en Tunisie aux JTC 2013).
L’énergie contamine !
Zoufri
Paris, samedi 14 décembre, à l’invitation de la Maison de la Tunisie, j’ai assisté au spectacle Zoufri, (vagabond, ouvrier, voyou… en langue tunisienne), dansé, parlé par Rochdi Belgasmi, danseur et chorégraphe. Zoufri ? Ne serait-ce pas notre « sous-fifre » en français ? L’homme à tout faire, le subalterne, bref, des « qui ne comptent pas » ?
Du danseur, Rochdi Belgasmi, il en a été beaucoup question en 2012, 2013 : il a partagé le spectacle de la chorégraphe Malek Sebaï, Khira-Wu-Rochdi, spectacle au parcours assez long, avec passage en France à la Ferme du Buisson, puis souvent joué en Tunisie et en 2012 au festival Dream City de Tunis où il reçut un franc succès ! Ensuite le danseur a volé de ses propres ailes et créé son spectacle Transe lequel a rapidement traversé les frontières : Montréal, Europe, Afrique… Il a chorégraphié les ensembles du spectacle Strip-tease ou Le Festin des rats de Moez M’Rabet dont on parle plus haut. Et puis Zoufri, le tout en un peu plus d’un an.
Zoufri, objet simple et réjouissant. Ni tout à fait spectacle, ni conférence, ni bal, ni danse-tract (comme il y a des ciné-tract), mais tout à la fois. Le café chantant, (recherches sur musiques, chants et danses populaires tunisiennes), la relation de proximité avec le public (partie pédagogie et fête), la scénographie, (disposition du public, éclairage par guirlandes suspendues) sont des éléments que l’on retrouve déjà dans les précédents travaux de la chorégraphe Malek Sebaï, c’est son territoire de recherche, avec plasticiens et techniciens depuis plusieurs années.
Les spectacles se créent et se répondent, on n’invente jamais totalement « seul ». On vient à la suite de quelqu’un. Rochdi Belgasmi choisit dans Zoufri de prolonger le matériau mis en jeu dans Khira-Wu-Rochdi. Ainsi Zoufri contribue à remettre en scène, de manière personnelle, la source de la danse populaire pratiquée dans les cafés chantants, et de porter la focale sur la « danse de gestes » des ouvriers qui transformaient la dureté de leur travail en ivresse, dépense joyeuse, joueuse, « entre hommes ». Tandis que la bourgeoisie trouvait ces danses vulgaires et les méprisait.
Il y a bien des centaines de chants populaires encore à visiter. Le répertoire des expressions populaires reste un coffre grand ouvert dans lequel puiser. Zoufri selon Rochi, c’est un peu de mémoire redonnée aux contemporains du XXIe siècle, ou peut-être une réponse au besoin de combler un fossé avec les « laissés pour compte », ou de faire un pont entre les temps et les expressions, populaires, savantes, traditionnelles, contemporaines…
Dans Zoufri, Rochdi Belgasmi, prend la parole, dans tous les sens du terme : il nous parle, il démontre et il danse. Quelques projecteurs et beaucoup de petites lumières colorées sur des guirlandes fines tendues au-dessus de nos têtes relient l’espace du public avec le carré tracé au sol, un micro, une sono. Après s’être adressé au public, le danseur dans le silence, montre et laisse venir la danse : hommage aux hommes qui n’avaient pas froid aux yeux en « jouant » le sexe, la drague, le travail, hommes qui piochent, soulèvent, transportent, creusent, terrassent, empilent… dansaient ensemble ou en solo, s’applaudissaient. Le danseur-chorégraphe formé d’abord au jeu et à la marionnette à l’Isad, joue autant qu’il danse. On ne saurait séparer les deux.
Puis il revient à son micro, la voix est juste un peu essoufflée, le corps échauffé par la danse. Il poursuit sa démonstration par un hommage à la grande dame, un mythe dit-il, Khira Oubeïdallah, danseuse au sein de la Troupe nationale des Arts populaires (TNAP), grâce à elle, il a découvert la danse populaire, le folklore tunisien, les traditions, une culture, lorsqu’il partageait la scène du spectacle Khira-Wu-Rochdi, puis il cite d’autres noms…
Dans la troisième partie, le danseur invite le public à le suivre et imiter ses pas. Certains et surtout certaines ce soir-là, connaissaient bien le tremblé du bassin et aussi bras levés, pieds lancés sur torsion du bassin, bas-ventre en avant. D’autres « s’éclataient » ! La soirée se serait facilement transformée en bal (mot sans doute étranger à la culture tunisienne), disons en salle dansante, s’il n’avait été question d’un « spectacle » avec sa durée, donc une fin, trop tôt arrivée, selon moi.
À l’aise dans cette forme simple, qui communique directement avec le public, et transmet, enseigne, le danseur souhaite apporter une deuxième partie : « Cette création n’est pas encore achevée, dit-il, manque l’écriture personnelle du monde « Rochdi » sur un mode contemporain« . Le spectacle est déjà exportable facilement, ce qui n’est pas le moindre de ses atouts.
Audace d’un Strip-tease de Moez M’Rabet qui réunit une dizaine d’acteurs et combien de petites et grandes mains autour ! Les suites sont en préparation, (annoncées pour fin janvier au Mondial).
D-Sisyphe
Spectacle très personnel et délicat (dans sa forme) sensuel, violent (sans hurlement !), écrit et joué par Meher Debbich Awachri, (avec la collaboration, de Imed May), D-Sisyphe a remporté le 1er prix du monodrame en 2012 à Keil en Allemagne : « L’histoire d’un maçon qui passe toute une nuit, seul, sur son chantier… plongé dans des questions complexes sur sa propre vie… ».
Le texte, non sans humour, marche dans le drame de ce travailleur qui n’aime plus sa femme, rejette son fils… « Séparé de son corps », il assiste à la voltige de la ceinture servant à battre son fils… L’acteur-auteur joue avec des compagnons, des costumes suspendus, une bouteille et une poutre, formidable objet de scène, puissant, lourd, capable d’immenses mouvements, bélier envoyé contre une porte, « croix à porter », hélice, surface où se tenir couché, devient même le « quelqu’un avec qui coucher » qu’on étreint, verticale à l’équilibre fragile, dangereux, qui peut vous clouer au sol, vous écraser… Pas un rocher à pousser, mais une poutre à soulever et porter, jour après jour… L’auteur-acteur-personnage circule dans des trajectoires de lumière dessinées au carré, (danse, art plastique, théâtre…). Chorégraphie mentale d’un inquiet se demandant ce que vivre a de sens, quelle intimité avec le monde, quand tout passe d’abord par l’usure du corps, sans futur… Spectacle joué en salle aussi bien que sur un chantier à ciel ouvert la nuit (à Korba). L’acteur-auteur qui a une « faim de loup » partage régulièrement des travaux avec des artistes européens (vidéastes, danseurs…) après avoir séjourné récemment en Europe.
Expressions et instantanés.
D’autres prises de parole et occupations de murs, de rues, de scènes, en Tunisie, des formes vives, simples, des formes vagabondes, voyageuses.
Comme le dessin de presse tunisien qui ne cesse de passer les frontières avec Nadia Khiari, Willis from Tunis (nom du chat qui depuis ce 14 janvier 2011, commente l’actualité tunisienne, mais pas que, date de la création de ce chat dessin parlant…), a reçu de nombreuses consécrations en Belgique, en France et ailleurs pour défendre la liberté d’expression, femme lumineuse, à la parole claire. Il faut l’écouter dans ses interviews et conférences ! Son évidence passe la mer et les montagnes !
La revue Yakayaka, revue en ligne créée depuis les deux rives pour défendre la liberté d’expression des dessinateurs de presse, (Hasni, le fondateur côté Paris, à flux tendu avec la Tunisie pour diffuser le combat, entre autres, de Jabeur Mejri, militant athée, 29 ans, condamné à sept ans et demi de prison pour avoir publié des caricatures du Prophète Mahomet sur sa page Facebook. Voilà déjà deux ans passés en prison. Malgré l’importante campagne d’Amnesty International, le Président provisoire, Moncef Marzouki, ex-défenseur des Droits de l’Homme, lui a refusé l’amnistie… Trois fois !). La Revue rassemble pratiquement tous les dessins de presse produits en Tunisie, au Maghreb, et dans le monde « arabe », quelques Européens ; des éditions papiers sont consacrées à l’un ou l’autre des dessinateurs, certains parcourent le monde et participent aux conférences de Cartooning for peace, belles opérations journalistiques et artistiques…
Des intellectuels chercheurs, généreux, efficaces, Kmar Bendana, rencontrée à une table ronde en France, depuis je lis ses reportages, elle n’hésite jamais à colporter ce qui se fait de bon, rapporteuse de bonnes nouvelles, Marseille, Tunis, Lyon, Alger… cinéma, conférences, théâtre… Elle écrit selon ce qui se passe autour d’elle, par besoin que « l’intelligence s’ouvre ». Elle dit : « Cette solidarité doit prendre plus de chair, circuler entre les frontières maghrébines, avec la France et d’autres pays. Les espaces sont à perforer pour que les niches ne restent pas comme avant des poches pour privilégiés qui se débrouillent à la sauvette des notoriétés fugaces. Cela fait partie des obstacles mentaux à concasser, ensemble et en prêtant attention aux choses et aux gens. »
Des lieux « Anticafé – Maison de l’Image », où le photographe Wassim Ghozlani semble présider. Le lieu n’est pas encore ouvert au public. On dit que dans ce lieu on paiera à la durée, que l’on pourra y consommer à volonté. Si on aime les horodateurs ! Mais on a intérêt à aimer la photo…
Des films courts pour défendre des journalistes ou des créateurs au tribunal…
Du Street art, graffiti, de la Street-danse, qui doit vraiment faire des progrès…
Le rap bien sûr quand on n’emprisonne pas les insolents ( [Isabelle Mandraud] dans Le Monde le 07/12/2013 : En 2013, il y a eu au moins une quinzaine de procès contre des rappeurs en Tunisie… certains d’entre eux ont décidé en octobre de se constituer en syndicat pour défendre leur droit à la contestation et dénoncer l’acharnement policier dont ils s’estiment victimes. Dans tout le Maghreb, les procès contre des jeunes, qui brisent les codes de sociétés conservatrices, se multiplient.)
Au milieu, une déception déclarée : la chorégraphe Malek Sebaï, aurait aimé dire la vérité dans un événement médiatique auquel elle a participé, mais elle ne s’y est pas risquée. Elle aurait voulu avoir le courage de dire, elle, formée au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et revenue dans « sa chère Tunisie » il y a quinze ans, pour y travailler, créer, transmettre : « Ce n’est pas faute d’avoir lutté, cru, espéré, (…) cette situation complètement figée et dégradée où se trouve la danse. Aucune vision pour le long terme, on se raccroche à nos projets, mais au fond on se dit pour qui pour quoi ? » Pas fière, elle l’a écrit en guise d’aveu en post sur Facebook, le lendemain. Appel au dialogue bien reçu, très lu et partagé. Retour aux modestes et nécessaires répétitions…
Hamza Lee, le jeune homme vendeur de citrons au Marché Central, amoureux de la photo, s’est vu offrir un appareil perfectionné, dont il apprend à se servir et bien. Est venu à mes séances de répétitions lui qui n’a jamais mis les pieds au théâtre et pas plus dans une galerie d’art… Il est doué pour le plein air, mais ne sait pas faire de photos dans une salle de spectacles, les lumières ne sont pas celles qui vous tombent du ciel. Dans une salle de théâtre il s’agit non pas de portraits mais d’événements à la seconde. Photographier un texte et du temps, de l’action ! Cela s’apprend. Ce mois de décembre il vient d’être le sujet d’un reportage pour une chaîne TV, c’est sa première sortie à l’écran ! J’imagine ses parents, sa famille, les voisins… On le voit mesurer son comportement au milieu de ces espaces médias !
Tonino Martignetti, peintre, sa dernière expo à Hammamet, architecte (il y a longtemps), italien parlant les langues, homme à la jambe handicapée parce que mal soignée, vit en Tunisie depuis pas mal de temps après avoir parcouru le monde, savant qui n’a jamais dit son dernier mot, rencontré via Facebook, lui aussi fait des photos de passants, vendeurs, dans les rues de Tunis près de la Médina, est venu, également à des répétitions. Et en octobre, ô merveille, à la meilleure représentation. A pris des photos. Superbes.
Rencontres. Chantiers imparfaits…
Les créateurs, les acteurs, réussiront-ils à gagner les citoyens à la cause du théâtre ? Que le théâtre soit distrayant ou laboratoire, il relie. Les créateurs, les acteurs, réussiront-ils à gagner les citoyens à la cause du théâtre ? Que le théâtre soit distrayant ou laboratoire, il relie. Le théâtre saura-t-il engendrer des formes légères, souples, faites à plusieurs, transportables partout, pour réunir, déplier la pensée et la parole. En repassant par la case réflexion : ce qu’on a à dire, à qui on le dit ? Comment le dire ? Qui est le public ? Transmettre, sans économie… Ne pas perdre la liberté d’imaginer, d’inventer… Faites venir les auteurs !
À Tunis, le collectif, mini-société libre, reste à créer, en voie d’apprentissage de la liberté, avec promesses, contrats, et devoirs, règles de jeu pour un travail-vie en commun…
Il n’y a pas de temps à perdre. « Il y a tellement à faire ! En groupe, en écho, en traçant des lignes claires, en « publicisant » les projets, en les rattachant entre eux, en multipliant les rencontres, en cultivant le débat », dit l’historienne chercheuse Kmar Bendana, soucieuse de trouver un état de solidarité sincère. « Faire exister l’honnêteté comme un ingrédient vital et non comme une denrée de pacotille. » dit-elle encore.

Kmar Bendana : [http://hctc.hypotheses.org/836]
Moez M’Rabet :  [mailto:[email protected]]
Rochdi Belgasmi : [http://www.rochdibelgasmidance.com/]
Wassim Ghozlani :  [http://www.wassghoz.com/] et [http://www.maisonimage.tn/]
Hamza Lee :  [http://www.flickr.com/photos/98030370@N02/11550017033/]
Malek Sebaï :  [mailto:[email protected]]
Noureddine El Ati :  [http://etoiledunord.org/]
Revue Yakayaka :[http://www.yakayaka.org/]
[http://lesplateaux.jimdo.com/]
Tonino Martignetti sur FB
27 décembre 2013///Article N° : 12044

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Les images de l'article
Strip-tease ou Le Festin des rats © Tarek Marzougui
Zoufri © Emir Ayed, Roshdi Belgasmi
Zoufri © Emir Ayed, Roshdi Belgasmi
D - Sisyphe
auteur, acteur, Meher Debbich Awachri, avec la collaboration de Imed May
© DR
Un courant d'air dans le crâne, de Marilyn Matteï, mise en scène Françoise Coupat - Tunis, octobre 2013 © Tonino Martigneti
Strip-tease ou Le Festin des rats © Charfeddine Ahmed





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