entretien de Samy Nja Kwa avec Amadou et Mariam

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Amadou et Mariam sont Maliens. Originaires de la région de Sikasso, c’est à Bamako, à l’Institut des jeunes aveugles du Mali, qu’ils se sont rencontrés. Unis grâce à la musique, ils ne se sont plus quittés.

Amadou, vous étiez musicien avant de rencontrer Mariam ?
Avant l’Institut des aveugles, je jouais dans de nombreux orchestres, notamment l’orchestre national, l’orchestre de Bamako, l’orchestre de Niaréla, l’orchestre de Koutiala dans la région de Sikasso et les Ambassadeurs modernes avec Salif Keïta. J’y suis allé pour apprendre le braille. Étant musicien, on m’a confié l’encadrement des jeunes. J’ai donc essayé de travailler en professionnel à partir de 1976, afin que la troupe se produise un peu partout. Mariam y était déjà, et elle chantait. On s’est dit qu’on pourrait faire de la musique ensemble tout en étant de bons amis…
Et vous Mariam, quel a été votre parcours ?
J’ai commencé par animer les mariages, les baptêmes. Les voisin m’appelaient pour animer leur manifestation. Je suis arrivée à l’Institut des jeunes aveugles en 1973, aussi pour apprendre le braille. Après les cours, on me confiait les élèves et je leur apprenais à chanter et à danser. Amadou est arrivé en 1975 ; j’avais 15 ans. Et comme il chantait aussi, sa voix m’a interpellé : nous avons travaillé ensemble et on s’est donné la main.
Votre carrière solo débute dans les années 80. Vous tournez en Afrique, surtout au Burkina-Faso, et vous enregistrez cinq cassettes. Aujourd’hui, vous faites partie d’une grande maison de disques, comment y êtes-vous arrivés ?
Nous avons une complicité, nous concevons la musique de la même façon, chacun apporte ses idées. Les cinq cassettes enregistrées en Afrique nous ont beaucoup aidé : Marc Antoine Moreau, qui est directeur artistique chez Universal, est allé au Mali où il en a trouvé une. Il a voulu nous rencontrer. Nous lui avons dit que nous voulions une distribution internationale et il a accepté de travailler avec nous.
Et vous enregistrez Sou Ni Tile en 1998 et Tje ni Mousso en 1999. Vous jouez avec des musiciens français, colombiens, espagnols. Votre musique est plutôt moderne : qu’est-ce qui vous inspire ?
D’une manière générale, nous nous inspirons de la société et de la musique malienne. Nous avons beaucoup écouté d’autres musiques, Led Zeppelin, John Lee Hooker, Éric Clapton, et c’est la combinaison de toutes ces influences qui fait notre style. Pour nous, le chanteur est un messager. Au Mali, les gens aiment bien écouter les paroles et nous pensons qu’au bout d’une musique, il faut tirer une leçon. Nous exhortons les gens à travailler la main dans la main.
Quel est votre souhait pour la nouvelle année ?
La paix et l’amour. En ce qui concerne notre carrière, nous espérons que l’an 2000 sera pour nous un tournant décisif. Notre premier album nous a servi de clé, maintenant que nous y sommes, nous souhaitons aller plus loin.

///Article N° : 1177

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© Samy Nja Kwa/Yemya Production





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