Nouveautés du disque

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Positive Black Soul Run Cool (East West)****
Depuis l’apparition de Positive Black Soul (PBS) dans « Boul Falé » en 1992, l’eau a coulé sous les ponts. Le groupe s’est bâti une réputation. Flash back : 1995 marque la sortie officielle de « Salaam », leur premier album. 1997, « New York Paris Dakar » qui ne sort qu’en K7 en Afrique. 1998, rencontre avec le producteur américain Van Gibbs qui leur permet de relancer leur carrière. L’opus proposé en est le résultat. Un hip-hop riche de rimes en wolof, en français et en anglais renforcé par les sonorités du tama, du djembé ou de la kora. Avec cet opus, PBS reprend la place qui lui incombe, celle de leader du hip hop sur la place africaine.
Chérif Mbaw Kham Kham (Détour/Warner)****
Je me souviens l’avoir entendu un jour, du côté du métro St-Lazare. Il y a des voix qui ne s’oublient pas. Dans les couloirs du métro, celle de Chérif Mbaw présageait d’un talent certain. « Alors, on fait connaissance ? » Ce premier album du chanteur auteur compositeur Chérif Mbaw se traduit ainsi. L’artiste qui côtoie les musiciens depuis l’âge de 9 ans est ouvert à toutes les musiques. Son œuvre traduit sa capacité d’ingurgiter, de remoduler et de s’approprier les rythmes et les mélodies du monde. Inviter Omar Sosa aux côtés de Leity M’baye, de Pedro Soarez ou de Shabaz Hussain Khan est une prouesse que seul Chérif Mbaw aurait osé.
Djelimady Tounkara Sigui (Indigo) ****
Tel une source intarissable, le Mali abreuve le monde de ses musiques. Et voici Djelimady Tounkara, descendant de griots, co-fondateur du Super Rail Band de Bamako. Entouré de son compère Samba Sissoko, de Lafia Diabaté et de Mamany Keïta, il grave une œuvre captivante. Les premières notes de guitare sont déroutantes par des riffs proches du flamenco, ou du swing gitan. Soudain, on se retrouve au cœur de l’Afrique, source du blues, magnifié par les voix des femmes dont les mélodies épousent les rythmes du djembé et du ngoni. Rares sont les artistes qui réussissent leur coup dès leur premier album. Djelimady fait partie de cette espèce…
Madagascar (coll. Echos/Universal) ***
Madagascar est certainement l’île la plus métissée au monde, mais aussi la plus intrigante par sa faune et sa flore, ses coutumes. Jacques Erwan, qui dirige la collection propose de (re)découvrir cette île aux mille couleurs. Il met ainsi l’accent sur l’image et le son, à travers un livret faisant office de guide. L’album est une invitation au voyage à travers une musique de rêve. Une autre manière de découvrir un pays, sa population. Notons que des cds sur Bali, les Orcades, le Maroc et le Chili viennent de paraître.
Rythmes des Antilles Créoles Love Calls (Isma’a Production)***
Un titre évocateur, qui sensibilise notre amour pour les rythmes créoles. Enfin une compilation des standards latins des Antilles. Alors qu’on parle de zouk love ou de zouk r’n’b, il est de bon goût de regarder derrière soi pour avancer. En d’autres termes, puiser dans son patrimoine musical afin de trouver la bonne direction. La compilation ici proposée peut être comprise comme un aide mémoire. Le nostalgique ou celui qui a envie d’en savoir plus sur son passé peut s’appuyer sur cette pièce d’une qualité inestimable. De la biguine au boogaloo, en passant par le mazurka ou la santeria, c’est toute la culture créole qui défile.
Mbum du Cameroun Nord Cameroun (Collection prophet / universal) ***
On le savait déjà, Charles Duvelle est un voyageur, le faiseur d’un rêve qu’il crée à travers l’image et qu’il suggère à travers la musique. 40 années durant, il a pris son bâton de pèlerin et s’est lancé à la découverte du monde. Chaque étape de son épopée a donné lieu à des rencontres, musicales et photographiques, qu’il propose en une trentaine de volumes. On retrouve les Mbum dans le Nord Cameroun, non loin du plateau de l’Adamaoua. Leur musique, ancestrale et intemporelle, est un délice. Du rythme, mais aussi des mélodies et des harmonies.
Takfarinas Quartier Tixeraïne (BMG)***
Originaire d’Algérie où il a vendu plus de 2 millions d’exemplaires de « Weythelha », son premier enregistrement, c’est en France qu’il sort en 1999 Yal, son cinquième album, qui le consacre comme artiste de renommée internationale. Le chanteur et joueur de mandoline (il a créé un mandoline à double manche) propose un opus qui retrace son parcours. Le Yal est toujours présent, ouvert aux rythmes du monde. Cette nouvelle œuvre, consacre un artiste qui chante l’espoir et la liberté.
Tidiane Gaye et les Dieuf Dieul On ne sait pas où aller (Justin time/Harmonia Mundi)***
C’est lors de ses multiples voyages au Sénégal, où il se mesure aux musiciens locaux, que le saxophoniste David Murray rencontre le chanteur Tidiane Gaye et les Dieuf Dieul. Ce n’est qu’un retour à l’ordre normal, les rythmes africains réintègrent ceux réinventés par la diaspora hors d’Afrique. La musique est le langage commun. Le groupe, le chanteur et le saxophoniste communient en mêlant les sonorités de leurs instruments. Naissance d’un son nouveau, d’une musique symbolisant les retrouvailles.
Guem percussions Libertés (Chant du monde)***
On se souvient de « la danse du serpent », indissociable de « Ça se discute », l’émission de Jean-Luc Delarue. Guem, percussionniste d’origine nigérienne en est l’auteur. Alors qu’il accompagne de nombreux jazzmen, il démarre une carrière solo afin de développer son propre jeu. Le pari paraît insensé, mais l’artiste tient le coup, persiste et signe. S’appuyant sur ses racines africaines, Guem, dont le souci est de montrer qu’il est possible de développer des harmonies à travers des percussions, se met au travail. L’artiste est prolifique, il sort un album chaque année. Son nouvel opus illustre la liberté dont il jouit dans son jeu, très aérien et acrobatique.
Andouma (Harmonia Mundi)***
Avec 5 albums à son actif, le trio Andouma prouve qu’il se sent vraiment bien dans son élément. Lydia Domancih, Aïssata Kouyaté et Pierre Marcault apportent chacun leur expérience, créent et explorent d’autres voies musicales. Leur musique, emprunte de rythmes africains, classiques et jazz, est une autre façon de montrer l’évolution du monde : le métissage, le dialogue, la compréhension. Calme et sérénité règnent dans cet opus qui symbolise l’harmonie entre les peuples.
Adjabel Akoustik résolution***
Chants inspirés d’Haïti, musique vaudoo, tout mène vers l’Afrique, source de ses enfants. Atissou Loko, le percussionniste et leader d’Adjabel est un mélangeur de sons. Du rock au jazz, en passant par les musiques africaines et les rythmes haïtiens, il propose une musique propice au voyage, sur laquelle surfe la voix de la chanteuse comorienne Marianne Kadi. Le nouveau millénaire est aussi celui des résolutions. Celles d’Adjabel, aller de plus en plus loin. Du bon rythme.
So Kalméry Bendera (Pygmalion)****
Bien que singulière, l’histoire de So Kalméry peut se situer n’importe où dans le monde, et ressembler à celle de n’importe quel enfant ayant connu la guerre. En grandissant, il transforme son quotidien et trouve sa voie dans la musique. Le brakka, musique de ses ancêtres, est son bâton de pèlerin. Il en devient l’ambassadeur et en décline des rythmes bluesy, folk et trad chantés en anglais et en swahili. Son œuvre, assez engagée, en appelle à la conscience des hommes, pour une Afrique plus juste.

///Article N° : 1972

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